Un relou de première catégorie

Par Manue

« Je pars avec une bande de copains pas vraiment proches, dans une baraque de ouf, près d’Hendaye. Je suis une des seules filles et très vite, je repère un petit gars, bien sympathique, Nicolas. Comme le courant passe bien, je me dis, passe à l’attaque cocotte, c’est le bon plan de l’été ! C’était sans compter sur le Jean-Claude Dusse de la bande alias Gaspard, un pauvre type en plein paradoxe : il se présente comme un loser mais refuse qu’on le perçoive comme tel. Pour te faire une description rapide, il n’est pas canon de chez pas canon et oscille entre un manque de confiance en soi pathologique et une suffisance hors pair. Comme il travaille pour un magazine connu, il se la pète méchamment et il est persuadé que c’est sa meilleure arme pour faire tomber les culottes ! (il est vrai que cela suffit à beaucoup de nanas). Ceci dit, il n’est pas idiot du tout, et étonnement il se serre pas mal de meufs en utilisant des techniques pas toujours très classes.

Visiblement J.C. m’a repérée et il commence « soft » : guili-guili sur la chaise longue, lutte provoquée dans la piscine. Je déteste ces situations car ce n’est pas assez explicite pour dire « bas les pattes » mais ça l’est trop pour ne pas me mettre mal à l’aise.

Je l’évite et tâche de lui faire comprendre en douceur que c’est mort. Arrive un soir ou Binta, un fille de la bande très cash et qui avait repéré le petit manège, lui demande devant la troupe au complet : « Alors, elle te plait Manue ? ». Il répond, l’air au bout du rouleau « ouais, mais je sais que c’est pas possible… ». Binta ne lâche pas l’affaire et me coince avec ses « fat questions » : « et toi, Gaspard, il ne t’intéresse pas ? »

J’ai failli perdre le face mais je me suis raccrochée aux branches en disant (ce qui était vrai par ailleurs) que je flirtais avec mon ex réapparu soudainement dans ma vie (NB : ici une illustration parfaite de la théorie du retour de l’ex) et que je me sentais assez amoureuse. Ca m’a un peu vénère car du coup, je me grillais face à Nicolas, ma target initiale.

Là, je me dis, les choses sont claires, je vais pouvoir respirer. Pourtant J.C. continue de me faire des allusions cheums, de m’effleurer, de me demander des massages. On revient de la plage après une nuit blanche ; les uns et les autres vont progressivement se coucher mais il faut que quelqu’un reste éveillé pour accueillir un technicien EDF. Je me propose avec Simon. Gaspard tombe de fatigue mais refuse d’aller se coucher et il continue de me titiller. Finalement ses potes insistent pour qu’il file mais je sens qu’un sale truc se trame. Alors que je suis dans la cuisine, Simon me dit (je dormais avec lui pendant le séjour) : « tu veux que je lui laisse la place ? » J’ai cru halluciner. En discutant avec lui, j’ai réalisé que J.C. avait monté un bateau à ses potes, du style : « Manue est folle de mon corps mais elle n’ose pas l’avouer, ce soir Simon, tu me laisses ton lit, elle n’attends que ça ! ».

Pourtant, Simon, petite frappe, me dit : « surtout balance pas que je te l’ai dit… » Ce gros dégonflé a préféré croire son pote plutôt que de me demander mon avis. Heureusement, pas de péril en vue car je me suis couchée tranquillement avec Simon pendant que Gaspard ruminait et constatait l’échec de son plan de porcasse.

Je me lève la première et je tombe nez à nez avec J.C., passablement zaraf. Pourtant, on discute posément de choses et d’autres et pour échapper à sa présence je me dirige vers la douche. A peine dans la salle de bain, je l’entends qui essaie de rentrer et il gratte à la porte comme un toutou dépité. Franchement, ça m’a glacée. Je l’ai trouvé pathétique mais j’ai trouvé également pathétique la façon dont ses potes l’ont couvert et ne lui ont pas mis un panneau stop, style là tu abuses, tu devrais t’arrêter.

Après cet ultime épisode, il a fait la gueule tout la journée. Je suis partie le lendemain avec quelques autres. Lorsque je l’ai revu, il a fait encore un vieille allusion : « Comme tu ne voulais pas de moi, je suis devenu super irascible (il avait grave la dalle ou quoi ?) et pour passer mes nerfs j’ai vanné Célia, tout le reste du séjour ». Ce salaud lui a balancé des horreurs du genre « une question comme ça, mais, est-ce que tu te considères comme le plan cul d’Aurélien ? ». »

11 réflexions sur “Un relou de première catégorie

  1. « pas mis un panneau stop, style là tu abuses » : çà ma toujours étoner ce genre de chose. Il n’y a pas plus machos qu’un groupe de mec. Et la plupart du temps, ces mêmes mecs, prit séparément, c’est à dire hors du groupe, ne sont pas forcément matcho individuelement. Il y a un genre de « compétition » qui se cré, je pense, dès que les mecs se regroupe.

    Tu es tombé dans groupe de mecs franchement bisarre! Et trop courant, selon moi.

  2. Un mec comme ça, ça me fait hurler et y en a bcp des comme ça, qui pensent que leur métier ou les personnes qu’ils côtoient sont un merveilleux argument vente…

    Curieusement, moi, quand je sors avec un mec, c’est pour lui, pas pour son statut social…

  3. Frustrer un gros lourd, c’est toujours perdre la face. De toutes façons… Bref. Si ça peut te rassurer, je devine qu’il est passé pour un con face à ses copains…

    Ah, les rapports humains… Pourquoi donc ne pas dire les choses clairement quand celles-ci apparaissent clairement dans notre tête ?

  4. sympa votre blog, présentation tonique et gaie, j’aime bien le titre aussi! style vif et enlevé! je parle aussi de plans foireux mais sur le net et plus près des 40a que des 20 Ceci dit un mec relou à 20, y a des chances qu’il le soit encore à 40! continuez, c’est vachement bien! biz,

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