La fable de la journaliste

Il était une fois, dans une ville de la banlieue parisienne, une jeune fille en passe de réaliser son rêve. Cette fille avait travaillé dur pour devenir journaliste et, enfin, elle allait entamer son premier CDD, le rêve. La veille, elle se couche tard (oui, bon, ça va…), elle a du mal à dormir. « Demain, je serai journaliste. ». Prudente, la jeune fille met tous les réveils de son domicile à sonner. Après avoir passé 6 mois à ne pas voir les premières heures de la journée, la jeune fille devait se lever à 8h45. Y arrivera-t-elle ?

 journaliste

8h45, le réveil sonne mais elle est déjà réveillée, Kenya la terrible ayant eu envie d’un gros câlins quelques instants plus tôt. Il faut savoir que Kenya la terrible est un chat joueur qui, pour arriver à ses fins, utilise plusieurs techniques : le « je m’étale sur ta figure », le « j’essaie de rentrer ma patte dans ta narine », le « j’imite le cri de la peluche » ou encore le « je te ronronne dans l’oreille ». Notre jeune fille se lève et se rend tel un automate dans la salle de bain pour la séance « ressemblons à quelque chose ». Sauf qu’elle a tellement peur d’arriver en retard qu’elle est prête une demi-heure en avance. Qu’à cela ne tienne, notre journaliste est facétieuse, elle va faire une expérience punitive chez Paul le pâtissier, achetant un délicieux beignet à la framboise (ce soir, c’est rameur). Le beignet, c’est bon mais le sucre glace qui tombe partout ou la confiture rouge qui gicle au coin de la bouche, beaucoup moins. Professionnelle, elle s’assoit à l’abribus et entame la lecture de Courrier International de la semaine. Journaliste jusqu’au bout des ongles, on vous dit. Le bus est à l’heure et notre amie journaliste arrive à l’entreprise vingt bonnes minutes en avance donc elle s’autorise une petite cigarette et c’est parti.

Arrivée à l’accueil, première épreuve : le badge manquant. Oui, l’assistante de son patron est joueuse, elle n’a rien prévu pour son arrivée et voilà notre journaliste un poil déconfite. Mais voilà le prince Pierre-Cécil qui s’amène, il va la sauver de ce mauvais pas. Oui car dès le premier jour, notre amie journaliste et Pierre-Cécil sont déjà super synchro. La portière du Palais donne à notre héroïne un badge journalier, je sens que cette histoire de badge va être un des éléments croustillants de cette aventure. Le prince dit « le DRH choupinou » embarque notre amie et commence à lui taper la conversation, passant directement du vous au tu, il l’amène dans l’ascenseur et là, ils ne font pas l’amour comme des fous, on n’est pas des sauvages ! L’entreprise est morte : entre les vacances et les ponts, il n’y a personne, surtout pas l’assistante qui devait s’occuper de mon ordinateur (heureusement, j’ai amené mon portable), de ma connexion Internet (je dois surfer avec le pc de DRH choupinou donc pas de balade sur les blogs), de mon mail perso (héhéhé, quand je l’aurai, je m’écrirai juste pour pouvoir me la péter), de mon numéro de poste perso, de mon badge… Heureusement, aujourd’hui, choupinou ne mange pas à la cantine donc la journaliste va hériter de son badge. 10h30, choupinou n’a pas l’air motivé pour bosser donc il entraîne notre magnifique héroïne à travers les couloirs de la boîte, café en main, il lui présente des gens, la demoiselle dit bonjour en se demandant à qui elle est censée parler et comment elle va réussir à retrouver son chemin toute seule quand choupinou la laissera seule. Peut-être va-t-elle recycler l’histoire du petit poucet, ce serait une bonne idée.

 

A la machine à café, choupinou lui raconte ses vacances : il est parti à New York car sa femme est américaine. Notre héroïne n’aime pas trop savoir que choupinou est marié mais en même temps, il porte pas son alliance, gniark ! gniark ! La journaliste, en pro qu’elle est, note l’information, on ne sait jamais. ( A noter qu’il est en communication avec une collègue, là, et il vient de m’appeler « petite jeune fille »… Non mais oh, on fait l’histoire de la journaliste, là, pas le petit chaperon rouge !). Bon, voilà, ils montent et descendent les étages, la journaliste est perdue mais elle fait semblant de pas être déstabilisée par les 9 étages de cette bâtisse. Elle finira par se retrouver, promis. Ceci étant, si vous n’avez pas de nouvelles de la journaliste d’ici 24 heures, merci de prévenir la police.

 

Bon, après cette fascinante balade, voilà la première réunion en tête-à-tête entre choupinou et la demoiselle, une demi-heure de franche discussion. Choupinou porte vraiment bien son surnom mais la journaliste est pro, on vous a dit ! Les idées fusent. Idées de reportage : les balades à faire dans la ville où va emménager l’entreprise, un déjeuner shopping dans le centre commercial voisin… Mmmm, la journaliste est ravie à l’idée de faire ces reportages, c’est plutôt sympa. Par contre, elle se rend compte à un moment qu’un peu de sucre glace est resté collé sur le rebord de ses lèvres et là, c’est la honte.

 

Bon, après cette réunion yeux dans les yeux avec choupinou (qui a eu la bonne idée de pas mettre sa cravate aujourd’hui, c’est beaucoup mieux), la journaliste n’a rien de particulier à faire donc elle commence la rédaction de cet article et lit Courrier International (c’est pour son prestige mais n’empêche que c’est toujours intéressant), elle rédige un petit mail pour Zoé qu’elle postera plus tard. Puis la journaliste en bonne toxico qu’elle est descend à l’étage fumeur pour exercer son vice (le tabac, hein, bande de petits pervers) et se retrouve face à deux pintades qui se racontent leur vie en ignorant délibérément la demoiselle. Mais la journaliste s’en fout, elle au moins, elle n’a pas des cernes de 3 km de long sous les yeux, na !

 

Midi, l’heure de la cantine. Frédérique, la chargée de comm, vient la chercher pour déjeuner, elle me retrouve donc à table avec 4 nanas donc deux qui revenaient de vacances, le thème fut donc : « Seigneur, les vacances en club, c’est fatigant, ils sont cons les gens ». Et là, nos deux amies dépeignent le beauf de base en vacances dans ce genre de club, ça se résume à : « Y a que des vieux et des Loana ! ». Bon, la journaliste étant insupportablement snob, elle se marre comme une bossue. Car la journaliste a expérimenté dans le temps ce genre de vacances avec ses parents délicieusement snobs aussi et franchement, c’est un peu pénible d’être toujours sollicités pour les jeux apéros et compagnie. Là, arrive choupinou qui s’installe en face de moi et qui raconte ses vacances à New York, notamment une comédie musicale sur Brodway qui devait être écrite par les auteurs de South Park. L’histoire, en très gros, c’est sur les concours d’orthographe qui sont légions aux Etats-Unis, vous savez, ce truc qu’on voit toujours dans les séries américaines : « débilitant, D. E. B. I. L. I. T. A. N. T ». A un moment, choupinou explique qu’un personnage est troublé par une demoiselle de l’assistance et du coup, il perd et il doit entamer une chanson qui commence par : « I had an erection ! ». Ben, là, il paraît que les Américains, ils ont été un peu choqués… Puis y a Jésus qui débarque à un moment… Du grand n’importe quoi, donc. Donc choupinou raconte ça en faisant son numéro et la journaliste bave. Plus elle le regarde et plus il est craquant, aaaaaaaaaaaaaah !! Ça va être trois semaines fort plaisantes. Sinon, la journaliste a trouvé son alter ego féminin, une frappadingue qui explique : « Ah non mais moi, petite, je détestais le cirque : j’avais peur des clowns et les animaux en cage, ça me rend malade. En plus, se mettre en rond autour d’une piste, je trouve ça d’un débile. » Notre héroïne exulte : elle aurait pu tout à fait énoncer ce genre d’opinions.

Ensuite, café avec miss Frédérique, choupinou ayant un rendez-vous (annulé depuis, le pauvre, j’ai prêté une oreille attentive à ses malheurs) donc normalement, au menu : « quelle est la mission de la journaliste ? » mais ce fut « la journaliste raconte sa vie parce qu’elle adore ça. ». Retour au bureau, notre demoiselle ne peut rien faire car elle n’est pas connectée à Internet donc elle écrit ce présent article et Technopolis 2 quand choupinou l’appelle auprès de lui pour lui montrer un truc sur son pc, elle se penche pour regarder l’écran, regardant au passage qu’en plus d’être craquant, choupinou a un parfum très agréable (mais des ongles crades par contre, gros point négatif). Il lui montre le logiciel de gestion du personnel sur lequel il travaille. Car choupinou peut savoir tout sur ses employés, leur situation familiale, leur salaire, leur contrat, les prêts contractés à la banque, la taille de leur pénis (non, je déconne)… Parenthèse : au moment où j’écris cette phrase, choupinou décroche le téléphone en disant : « je sais tout ! ». Comme on est merveilleusement en phase.

Bon choupinou s’en va et le monsieur qui gère l’informatique m’apporte mon poste de travail, un pc tout pourri qui est en train de virer au noir et blanc mais ça évitera que je trimballe le mien, c’est pas plus mal. Et là, il me fait : « bon alors votre code secret, c’est bretagne. » Oh putain, il lit mon blog et il m’a reconnue, c’est pas possible autrement ! Ah, je flippe, au secours !

Enfin, 18h15, je décide de partir, j’ai encore des choses à faire (genre m’acheter à manger). A partir d’aujourd’hui, je commence à 9h…

Alors petit bilan après le premier jour. Bon, choupinou porte délicieusement son nom, voilà un sacré plan M ! Les gens ont l’air sympa, le peu que j’ai croisé, et je suis grandement motivée. On verra dans trois semaines pour le boulot ! 

26 réflexions sur “La fable de la journaliste

  1. Héhéhé Preum’s!

    Je suis heureuse pour toi Nina! Le premier jour de ton CDD semble s’être très bien passé, enfin il ne pouvait pas en être autrement de toute façon! hihihi
    Au fait, n’oublie pas de repérer tous les choupinets et les p’tits gars!!! il ne faudrait pas en oublier! ;p

  2. Salut Nina, en 3 semaines l’enthousiasme devrait rester au top et puis tu as l’air en très bonne compagnie petite veinarde. Je me demande juste si à force de laisser des indices sur les gens de la boite, tu ne vas pas te faire découvrir, ça va vite dans les grosses entreprises et beaucoup de monde fait sa pause blog …
    Allez, bosse bien, pour je suis en vacances et toi au boulot ! lol

  3. 55 % des blogs, selon Weborama, sont visités par des employés sur leur lieu de travail ! Ouh ! Pas bien ! Vous rendez-vous compte de la baisse de rendement de tous ces petits salariés qui passent leur temps à lire des blogs et se raconter des blagues ?

    Bon, tout ça pour dire que Nina, je ne te donne pas un mois avant que quelqu’un sache qui tu es dans ta boîte !

    Aïe ! Flippant, le commentaire, n’est-ce pas ?

    Bon, rassure-toi, moi je suis dans la montagne et, en plus, je suis en vacances.

    Et puis … j’aurai le même problème que toi pour ma reprise.

    Zut.

    On n’est pas assez anonymes, les bloggueurs !

  4. A mon petit classement des meilleurs articles, celui-ci arrive laââârgement en tête 🙂 Et merci bien.

    Je suis quand même un peu dégouté, moi je me galère toujours avec les histoires de badge. La dernière fois, j’ai mis 2 semaines à l’avoir… grrr! Quand au mail n’en parlons pas, avec mon nom de 15 km, c’est pas la peine d’espérer que qqun arrive à m’enoyer un mail un de ces jours!

    Et puis, moi j’aimerais bien avoir une choupinette au boulot plutot que des choupinous. Veinarde.

  5. tu vas voir le badge c’est toujours la galère. D’ailleurs tout ce qui est fourniture c’est la misère. Je viens de découvrir qu’ils avaient pas de 4 couleurs à mon boulot … je fais comment moi pour bosser ? je suis perdu sans mon 4 couleurs à machouiller….

    Sinon tu vas voir 3 semaines ca va passer super vite surtout si tu dois bouger un peu partout. Ca me parait meme assez court comme mission

  6. Calme-toi, respire profondement, Nina… relax… tu auras beoucoup de temps pour être nerveuse ou hystérique dans ton noveau boulot 😉 (Ah, la tranquille vie du journaliste…)

  7. Aaaarg le premier jour : tu connais personne, t’as rien à faire, les heures passent pas… Bon courage, Nina, et je sens qu’on va vite avoir des nouvelles de Choupinou ! ^^

  8. « choupinou n’est jamais là l’après-midi » : Ah … on sait donc à quelle heure il va voir sa maîtresse. Quand j’étais stagiaire, je me souviens d’un type qui téléphonait à sa maîtresse au boulot, et à chaque fois ça terminait pas « j’arrive dans 5 minutes » … Il revenait au bout de quelques temps et reprenait le boulot comme si c’était normal.

  9. ccchoupinou moi je trouve ça trop ring lol un tue l’amour bon après voial c’est parce que j’aimerais vraiment pas que l’on m’appelle choupinou hein c’est tout
    BAO et bonne soirée les vingtenaire

    juan

  10. « De toute façon, en vrai, je l’appelle pas choupinou! :p » : Ce serait trop drole, a la pause cafe du matin tu te pointes et la, ca sort tout seul « Bonjour Choupinou !  » … Ce serait une superbe affiche ! 😉

  11. Ouai et peut être même qui sait ça ruinerait son mariage et tu l’aurais pour toi toute seue :p

    BAO et bonne journée miss lois lane :-p (bon ok j’avoue facile celui là)

  12. « Non, non, je le tutoie déjà pas » : Oula, c’est très vieille France cette boite … c’est bizarre, dans les entreprises étrangères on tutoie même le PDG !

  13. Oui oui, c’est pas facile de tutoyer d’emblée mais par exemple, chez moi, la règle est de tutoyer, c’est une règle (obligatoire) on ne vouvoie pas, ce n’est pas « corporate ». J’ai parfois du mal avec les inconnus.

  14. salut ! J’ai loupé quelques articles – je savais pas que t’avais trouvé un CDD.

    Perso, j’ai encore rien mais mon père m’a pistonné à son ancien job lol Je croise les doigts…

    En tout cas, félicitation à toi 🙂

    Thom…

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