J’ai un peu de mal à reprendre l’écriture de ce blog, j’ai une sensation de décalage, de grotesque, d’incongru. Comment vous parler de sites de rencontres et autres bêtises après ce qu’il s’est passé ? Pourtant, il le faudrait, il faudrait revendiquer notre droit à la futilité, au léger, au rire, ne pas les laisser gagner cette bataille là non plus. Alors je reprendrai comme avant même si, dans ma tête, ça tourbillonne autour des derniers événements, je suis pas arrivée au bout de ma réflexion sur tout. Mais j’ai besoin de poser quelques trucs donc aujourd’hui, on en parle et demain, on fera comme si la vie était belle.
Alors, et après, se questionne-t-on. J’ai envie de dire “mais pose-toi d’abord la question !”. Je n’attends pas une réponse globale parce qu’elle ne viendra pas. On en est au même point qu’il y a un mois, le traumatisme en plus. Dimanche dernier, en allant marcher à Paris, j’ai ressenti plus que jamais à quel point je ne devais plus rien attendre des politiques. Oui, Hollande a été digne, on ne lui enlèvera pas ça mais quel cirque, putain. Entre la Marine qui se la joue victime (son rôle préféré), Sarko qui joue des coudes pour se positionner au milieu des chef d’Etats, la présence des joyeux Netanhayu, Davutoglu ou Bongo (lire le communiqué de presse de RSF à ce sujet), le délire sécuritaire qui en a suivi avec cette idée folle qu’en surveillant plus Internet, on arrêtera les massacres. Hmm… Déjà que j’étais bien désabusée sur la politique, là, je suis définitivement en rupture. Pour changer les choses, faudra pas compter sur les 40 gus qui marchent tout seuls devant mais sur les 3 ou 4 millions derrière. Encore faut-il faire quelque chose.
Et justement quoi ? J’y pense mais j’ai pas encore trouvé de réponse. S’abonner à Charlie hebdo ? Pourquoi pas mais je ne le lirai pas. Le journal n’est pas en cause mais ça fait bien 3 ans que mes Nouvel Obs partent direct à la poubelle encore sous blister par manque de temps. S’abonner à Arrêt sur images et Mediapart aussi, depuis le temps que je devais le faire, au moins, c’est réglé. Faire un don régulier, oui, mais à qui ? Je penche vers RSF qui me paraît l’association la plus proche en terme d’action au message de la marche de dimanche. Mais là encore, même si je donne pour RSF, que faire pour les drames qui se passent ailleurs et qui touchent des populations n’ayant rien à voir ni de près ni de loin avec le journalisme ? Je rajoute Amnesty sur la liste ?
Ok mais après ? Je me lave les mains parce que je donne deux ou trois dizaines d’euros par mois à une asso qui fait tout le boulot pour moi. C’est là qu’est mon souci. C’est un peu “facile” et ça tourne dans ma tête. Je pense aux terroristes, à ces 3 gaillards qui se sont dit un jour que tuer des mecs au nom du Prophète, c’était bien. Comment aurait-on pu les empêcher d’en arriver là ? Oh, je vous parle pas de surveiller la planète entière car il est à peu près certain qu’un jour ou l’autre, un mec passera à travers les mailles du filet. Non, je parle de l’amont. Quand on lit l’histoire des frères Kouachi, on se dit que des gamins expulsés du système, comme ça, ça risquait de mal finir. Je n’excuse en rien leur geste et on ne peut pas garantir que s’ils avaient été pris en main sur du long terme, ils n’auraient pas plongé tête la première dans cette violence. Mais peut-être que… Après tout, pour suivre un mec qui te dit que mourir en martyre, c’est choper 72 vierges direct en arrivant au Paradis et que tout ça, c’est trop cool… tellement cool qu’il te cède la place, vas-y, fais toi sauter en premier, je te regarde, c’est quand même qu’il nous manque quelques éléments de réflexion. Mais bon, comment faire, à mon niveau ? Je veux bien donner des cours ou quelque chose mais quand, où (je suis pas sûre que ma ville soit le berceau idéal pour terroristes en devenir…), comment ? Y a-t-il une solution à mon niveau ?
Ca tourne dans ma tête et je peux vous garantir que là, je ne trouve pas. Par contre, je vais me constituer une petite liste de liens sur les questions d’immigration, de délinquance, de réinsertion, de religion… Parce que mine de rien, j’en ai entendu de grosses conneries depuis ce 07 janvier un peu de pédagogie nourrie par quelques liens devrait remettre quelques pendules à l’heure. J’espère.
Je me retrouve vachement dans ce que tu écris dans cet article. Je me suis posée tout un tas de questions sur comment à mon échelle je pouvais apporter quelque chose pour changer un peu cette merde et je me suis dit qu’au lieu de me diversifier et de faire quelque chose en lien direct avec les évènements pour la liberté de la presse notamment, j’allais plutôt m’investir plus dans les actions auxquelles je crois vraiment et qui à terme pourront peut être changer quelques choses pour tous, même si j’ai bien conscience de ne pas changer le monde et que ce que je fais n’est qu’une goutte d’eau, mais finalement c’est peut être ça, le et après? s’affirmer dans sa goutte d’eau apportée à l’océan. Bref, je ne sais pas si je suis compréhensible mais c’est un peu mon sentiment. Bises ma belle et à très vite
Ben c’est ce que je me dis. Tant pis si je suis qu’une goutte d’eau, faut pas se servir de ça pour ne rien faire. Disons que, déjà, avant les attentats, je me posais des questions sur ma vie en mode « qu’en faire pour donner du sens », comment aider. Je donne déjà à Plan mais le fait de donner me paraît un peu léger, un peu « achat de bonne conscience », j’aimerais m’investir, être constructive. Je pense que, pour moi, ce serait dans l’éducation (cohérent avec Plan) mais comment ?
Faudra qu’on en reparle, mais on a reçu les orientations politiques « post-Charlie » ce matin même… et on est loin du délire sécuritaire abondamment relayé par la presse parce que c’est sexy.
Mais y a toutes les questions liées au développement qui devraient davantage compter dans cet « après ». Mais là encore, c’est pas sexy.
Pour une fois, moi qui suis de plus en plus désabusée des politiques, d’autant plus ces derniers temps, j’ai étrangement eu le sentiment de l’être moins depuis une semaine. Mais je suis une indécrottable conne…
On en parlera dimanche. Ceci étant, j’ai la sensation que la réponse au problème n’est pas la bonne. Plutôt que de surveiller un peu tout, il serait peut-être temps de se pencher sur les vraies causes de ces radicalisations. Exclusion, éducation, Internet ou jeux vidéos ? Ahem…
peut etre devrais tu ré écouter les réactions de Vals (Philippe, pas Manuel) ou celles de Peloux, …. les motivations des terroristes de ce type ne sont pas celles ci, on ne parle de pas de cracher sur les profs, bruler des voitures, dealer de l’herbe. Il ne faut pas analyse la situation avec « ses » idées mais entendre et écouter celles des spécialistes et différencier cela de la delinquance, du conflit israel-palestine, etc c’est un sujet propre avec ses mécanismes et origines propres
Ah, mes idées ne valent donc rien ? Je ne fais qu’exprimer un ressenti, je ne prétends pas analyser ou être experte/spécialiste de quoi que ce soit. Je te remercie de ta violente condescendance mais tu ne peux pas me reprocher mes réactions et avis, présentés tels quels.
C’est justement les lignes qu’on nous a présenté… et qui étaient dans le discours du PM et du PR.
Mais c’est pas ce que la presse a retenu, hélas.
Ah oui, la presse a donc dû l’inventer et on est tous tombés dans le panneau. Mais bon, c’est plus facile de dire qu’on va surveiller Internet, ça rassure même si dans ce cas précis, on n’a toujours pas bien compris le grand rôle qu’a joué Internet dans les derniers événements.