Je suis entrepreneur, moi, madame

Dans le marketing, les mini structures poussent comme des champignons. Un beau matin, les travailleurs du digital se lèvent et se disent « stop, je me mets à mon compte ». Et j’avoue que j’ai du mal à comprendre.

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Je peux tout à fait comprendre le désir de se lancer dans une aventure entreprenariale. Il y a des avantages certains à se mettre à son propre compte. À un moment, je me suis un peu posé la question, je m’imaginais une vie sans horaires précises, la possibilité de faire du sport en pleine journée et travailler tard le soir, partir en vacances dès que j’ai mis assez de sous de côté… Par exemple, j’ai une pote intermittente du spectacle, elle se fait de grosses sessions de travail en cumulant soirs et week-end et hop, elle se paie 5 semaines de vacances. Ca me laisse rêveuse (moins quand elle bosse à 8h du mat le 1er janvier).

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Oui, être son propre patron, sur le papier, c’est über cool. Mais. Méééééééééé. Pour avancer mes arguments, laissez-moi faire directement une mise en situation, j’espère y gagner en clarté. Donc Nina, gentille social media manager qui, du haut de ses 32 ans 10/12e, décide de devenir son propre patron. Grâce au statut merveilleux d’auto entrepreneur, c’est facile. Alors déjà, revenons sur cette histoire d’auto entreprenariat. Le CA est limité à 32 000 euros. Alors oui, mon salaire net annuel est inférieur sauf que si je vire toutes les cotisations sociales…Ben, je gagne moins en autoentrepreneuse qu’en temps que salariée. Bon, déjà, je gagnerai moins tout en travaillant plus vu qu’en plus de mon petit taf de SM manager, je dois faire de la prospection… Oui bah tiens, c’est rentable cette histoire, y a pas de doutes !

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En dehors de ces basses considérations matérielles, je me pose la question de l’utilité de la chose. Je veux dire qu’on est assez nombreux dans le community management et on n’a pas vraiment quelque chose de neuf à apporter. Evidemment, l’avantage, c’est qu’on peut choisir ses clients (enfin, si on marche bien parce que sinon, ça va être compliqué de jouer les fines bouches), gérer un projet de A à Z, ce qui n’est pas toujours le cas en agence. Mais bon, j’ai du mal à comprendre quelle marque d’une taille assez conséquente préfèrera aller chez un freelance plutôt que dans une agence qui peut la gérer de A à Z. Alors oui, la plupart des free sont consultants et font du conseil plutôt que du community management mais là encore… A moins d’avoir un nom déjà bien connu dans le milieu, j’ai des doutes. Faudrait que je suive le parcours de ces gens là, pour voir au bout de combien de temps ils retourneront en agence. Bref, à moins d’avoir l’idée du siècle et de proposer un service innovant, je comprends pas.

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Mais peut-être… Peut-être que dans deux ans, peut-être plus, j’aurai envie d’un gros souffle, d’une vie un peu plus zen comme ma copine intermittente. Alors je me mettrai à mon compte quelques temps, travaillerai d’arrache pied sur quelques périodes avant de prendre mon sac à dos et de parcourir le monde. Enfin, dans une vision idéale du truc… Mais j’ai quand même du mal à saisir le réel intérêt de cette aventure (surtout en auto entreprenariat), si ce n’est le plaisir de mettre CEO ou founder sur LinkedIn mais pour ça, j’ai qu’à me créer une fiche LinkedIn Nina Bartoldi et me mettre founder and editorial director of Vingtenaires.com. Et je continue à ramasser mon gentil salaire d’employée d’agence et de boire du champagne aux soirées corporates (bon, y en a pas tant que ça mais c’est juste pour faire ma maline)

2 réflexions sur “Je suis entrepreneur, moi, madame

  1. Alors, ton article m’inspire beaucoup vu que je connais bien le monde de l’entreprenariat et qu’en plus je n’ai jamais été salariée (étant aussi intermittente).
    Je remarque que cette tendance à être freelance est très courante dans certains secteurs et selon moi vient de plusieurs aspects. D’abord, il y a une demande de la part de l’entreprise qui ne veut plus embaucher mais préfère avoir un ou deux salariés et prendre des free en cas de surcharge de travail. Par exemple en graphisme de nombreuses agences sous-traitent à des freelances. C’est beaucoup plus économique. Cette baisse de la masse salariale poussent des gens en recherche d’emploi à se mettre en freelance par exemple, ou encore ceux qui ne sont pas bien dans leur emploi du moment en pensant que l’herbe est plus verte ailleurs. C’est d’ailleurs un des autres aspects, dans ces secteurs là, on est souvent un peu mal menés quand on est salariés, j’ai souvent entendu des cas de harcèlement moral. Je pense que cela pousse beaucoup à vouloir être son propre patron.
    Moi même, j’ai longtemps voulu être libre car ne supportant pas bien l’autorité, je préférais changer souvent d’entreprise et ne pas travailler pour la même personne, pas d’engagement, pas de pression. C’est très agréable.
    Mais il faut penser au revers de la médaille qu’on ne dit pas trop car c’est pas vendeur. L’incertitude de la charge de travail. Un mois tu peux avoir beaucoup de clients et après plus rien. Pas facile de se fire un budget sur l’année. Ensuite c’est bien beau de travailler, mais en parallèlle tu dois prospecter de nouveaux clients et te faire payer par les autres (et parfois ça peut devenir compliquer), faire ta compta. Finalement tu te retrouves à travailler ton « vrai » métier 50% du temps seulement.
    Et pour le cas des vacances par exemple, ce n’est pas dit que tu puisses partir quand tu veux car arrive toujours un moment où tu as la peur qu’en refusant un travail, tu perdes ton client qui finit par trouver quelqu’un d’autre de plus disponible.
    après, je ne suis pas en train de dire que être entrepreneur c’est nul, et pourri (quoiqu’en France…) mais je pense qu’il faut bien voir tous les aspects et voir ce dont on a besoin au moment T de sa vie. Là par exemple pour moi ça ne me convient plus trop.

  2. Hello, J’aimerais créer un journal pour ma société mais je ne sais pas sur quelles critères m’appuyer. Des amis ont travaillé avec profil design( Leur site) et me conseille grandement cette entreprise. Il n’y a pas de réalisation de magazine sur leur site donc ça me rassurerais d’ avoir votre opinion pour poser les bonnes question si je les appels. Étant donné que c’est la première fois que je fais réaliser un magazine est ce qu’il y a des pièges à éviter ? j’avoue que c’est encore vague pour moi et je veux pas foutre mon argent en l’aire (désolé de l’expression =) ). Merci d’avance =)

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