L’engagement marketing

Depuis bientôt 6 mois, la France se déchire sur la question du mariage pour tous, nous forçant à regarder droit dans les yeux l’homophobie ordinaire. C’est un peu comme tout débat touchant à la nationalité et au droit des étrangers, ça semble toujours légitimer les commentaires racistes. Ca me donne toujours un peu envie de vomir (dans la gueule des homo/xénophobes) mais bon, il paraît qu’il faut laisser tous les avis s’exprimer… Mouais.

cesaire

Du coup, les sphères artistico-médiatiques s’engagent. On (re)découvre l’allumée Frigide Barjot dont je n’ai toujours pas compris le métier (avant égérie anti mariage pour tous, j’entends), ça se positionne pour, contre. Surtout pour d’ailleurs. Jusqu’à ce que cette solidarité sur la question du mariage commence à fleurer bon le racolage et un moyen facile de faire parler… de soi. Genre Lio qui se déclare ivre de bonheur car le premier amour de sa fille était une autre fille. Mais qui va encore lui parler, à Lio ?

Lio

Premier grincement de dents de ma part sur la question : la couverture d’Elle. Elle sait s’engager, l’édito se positionne parfois pour, parfois contre. Parfois maladroitement, en tombant complètement à côté du débat comme lors de l’histoire des mademoiselles. Donc, là, forcément, Elle se positionne en faveur du mariage pour tous et veut faire fort en posant deux mariées sur sa couverture. Sauf que c’est raté. Cette photo est bien trop glamour, soignée, trop “issue d’un shooting”.

mariage-pour-tous-elle

Ca pue le toc. Sans même parler du côté incroyablement consumériste de leur « marage (mode, alliances…) Pourtant, des lesbiennes sexy et glamour, c’est quand même pas ce qui manque. Elle aurait pu choisir Jodie Foster et son récent coming out ou le couple de mannequins Arizona Muse et Freja Beha, pour rester dans l’aspect mode. Mais ça, bof quoi ! Honnêtement, je passe en kiosque, je ne repère pas du tout cette couverture. Engagement oui, mais engagement bien frileux.

Freja-Beha-Erichsen-Arizona-Muse-by-Terry-Richardson

Et ça continue et là, on arrive à l’obsédé du marketing, le roi de la polémique de merde : Karl Lagerfeld. Karl Lagerfeld qui dit qu’Adele est trop grosse, François Hollande un abruti et veut faire de Zahia une grande styliste (et la fait défiler à poil, des fois qu’on oublierait d’où elle sort). Karl a donc achevé son défilé car un couple de mariées. Ouah, il s’engage dis donc. Non mais les gens, arrêtez d’être naïfs par pitié. Karl se préoccupe autant de ce débat que moi de ma première paire de chaussettes. Mais faire un petit coup d’éclat en pleine fashion week, quand les marques se font la guerre pour produire LE défilé dont parlera toute la presse spécialisée… Pardon de douter de la sincérité de l’engagement.

chanel_mariage_gay

Bref, à chaque débat de société, une bonne raison de faire un peu de marketing sous couvert de s’engager… Je ne pense pas que le débat en sorte grandi. Quoi qu’au point où il en est, rien ne pourrait vraiment l’aggraver. Enfin, je crois…

4 réflexions sur “L’engagement marketing

  1. Je préviens de suite mon commentaire n’a presque rien a voir avec ton article.
    Hier, je regarde la télévision et le sujet du soir est le mariage pour tous et les enfants désirés par les couples.
    Quand on parle de dons du sang pour les mourants, de dons d’organes pour les malades, tous le monde pense c’est bien.
    Mais quand tu dis à celle qui est avec toi, je suis pour le don du sperme pour les couples qui en demandent. C’est bien.
    Mais quand je dis, je donnerai le mien.
    Tu as le pied de la demoiselle qui saute sur le frein de toutes ses forces pour dire : NON, moi seule suis en mesure et ai le droit de l’utiliser.
    Un copain m’avait prévenu.
    Je ne savais que mes reins avaient moins d’importance que ma semence.
    Nina, c’est une idée d’article au cas ou le sujet t’intéresserait.

    1. J’avoue que j’ai jamais pensé à ça. Quand tu parles de don de sperme, tu en parles pour des inconnus, genre banque du sperme ou pour un couple que tu connais ? Dans le premier cas, ça ne me ferait ni chaud ni froid. Vu que je ne me sers pas du pouvoir fertilisant de la semence, si ça peut servir à quelqu’un… Dans le second cas, je peux comprendre que c’est un peu plus chaud car ça pose soudain la question d’une paternité. Même si tu ne donnes pas ton sperme pour être père au sens sentimental du terme, une fois l’enfant né, ta compagne peut craindre que tu te sentes très intimement lié à l’enfant qui est, biologiquement parlant, le tien.

      La PMA n’est pas à l’ordre du jour pour le moment mais c’est vrai que ça lance ce débat.

      1. C’est une discussion qui avait commencée avec un copain suite à un article sur les difficultés de la banque du sperme.
        Dans mon entourage j’ai souvent vu des couples sans enfants faire des pieds et des mains pour en avoir. Quelque soit la méthode, c’est pour eux un objectif essentiel.
        Donc je propose de m’inscrire pour faire un don anonyme.
        Mon copain me dit « si tu en parles aux filles, tu verras qu’elles ne sont pas partageuses ». J’en ai parlé, il a gagné.
        Je pensais à une phrase de filles : « C’est mon mec ».

        Hier dans le reportage que je regardais, un type dit « Vous vous rendez compte si un hétérosexuel apprend que son don est consacré à un couple homo »

  2. Oui, en somme cela réaffirme que les féminins et la mode sont des milieux superficiels qui veulent vendre avant tout. Soit. Il me semble que ça a toujours été le cas. Et le fait qu’ils se rangent plutôt du côté de la bienpensance me rassure mollement. Au moins, les influencés indécis ne se sentiront pas pousser les ailes de la hype vers l’homophobie, si toutefois c’était vraiment un risque …

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