Bonjour petit bout

Ça y est. Le 28 novembre à 23h22, un cri dans la nuit, me voici officiellement tatie d’un beau petit garçon de 4kg400. Non qu’il soit gros, il est surtout immense, il doit bien faire 54 cm ! Mon neveu, tu seras basketteur.

Il a joué les divas. Date prévue d’accouchement : le 23 (et non plus le 24 comme annoncé au départ). Mais rien, pas une contraction. Donc toutes les 48h, ma soeur retourne à la maternité « oh ben il dort, tout va bien, il a assez de liquide. Oh ben, il est dodu !
– Heu, c’est à dire ?
-… Oh, vaut mieux pas savoir! »


Donc J+2, pas de bébé et ma soeur commence à paniquer : mais combien va peser son enfant ? Dimanche, mes parents repartent sans avoir vu l’enfant qui roupille toujours tranquille dans l’utérus de ma soeur. Mardi, le liquide commence à se faire rare, on déclenche les hostilités : un gel à base d’ocytocine déclenchant les contractions. 1h du matin, elle perd enfin les eaux. 7h du matin, elle a de petites contractions. 9h du matin, je reçois un texto : col ouvert à 2cm. L’accouchement se fait à 10. Midi, on en est à 4, on devrait gagner 1 cm/heure. Dans la mesure où les visites sont limitées de 15 à 19h, je comprends que je vais pas le voir avant le lendemain, le petiot.

Je rentre chez moi, j’appelle ma mère « à 18h, on en était à 8! ». Ah mais c’est imminent. 20h. 21h. 22h, sms aux parents, des fois qu’on ait oublié de me prévenir que le cher enfant avait enfin paru. Mais non. 22h45, « le bébé devrait arriver dans 30mn ! ». 23h-23h30… Ok, c’est pas que je m’inquiète mais là, quand même, je commence à trouver ça long. 0h02, enfin, le texto ! Bébé est arrivé, tout le monde va bien et il pèse… 4kg400 ! Oh mazette, comment ma soeur a pu faire ça ?

Je vous épargne le récit des quelques larmes versées et de la journée du lendemain qui reste assez brumeuse. J’avais prévenu depuis une semaine au boulot que je devrais partir tôt le jour de la naissance de mon neveu… Donc à 17h30, je cours, je vole jusqu’à la maternité et je crois que j’ai jamais marché aussi vite. Bébé, tatie arrive ! Et je découvre Bébé. Qui n’est pas gros mais immense (54 cm!). Le premier soir, ma soeur est très fatiguée, pâle comme un linge, elle ne sait pas si elle allaite bien son petit ou non. C’est désormais officiel : le truc de l’instinct maternel, c’est une grosse arnaque. Sans doute aussi parce qu’on ne laisse justement plus faire le naturel, on donne teeeeeellement de conseils contradictoires aux parents. Déjà, ma mère était effarée par la différence entre ce qu’elle faisait (sous les bons conseils du personnel médical) et ce que ma soeur fait aujourd’hui (sous les bons conseils du personnel médical). Quand nous étions bébés, nous devions dormir sur le ventre, les enfants doivent désormais dormir sur le dos. Bébé a aussi gardé son « vernis » 24h…

Que dire, que dire. Que je suis capable de prendre un bébé dans les bras sans paniquer, que même que je le range dans son berceau au besoin, qu’il crie pas très fort et qu’il est très sage, il peut passer des minutes entières à jouer avec ses doigts, c’est la fête. Il ressemble à son père, il dort mieux sur sa mère que dans son berceau.

Mais surtout. Tenir ce petit bébé de même pas 48h dans les bras, ça fait réfléchir. Au fait que je me sens aussi prête à être mère qu’à sauter en parachute (donc pas du tout). Mais surtout, tandis que je fais des gazouillis à ce petit bonhomme, je suis prise de vertige. Il y a 32 ans et demi, j’étais à sa place, on me faisait des guilis et des bisous en s’extasiant sur mes moindres faits et gestes. Je n’étais qu’un petit bout de rien du tout, sans réel caractère, sans avenir défini. Puis on grandit, on fait des choix, on se construit… L’éternel cycle de la vie. Qui sera ce petit bout dans quelques années, quels seront ses choix ? Deviendra-t-il pompier comme papa, marketeur comme maman ou suivra-t-il son propre chemin ? Sera-t-il doué en basket vu qu’il est déjà grand ou rugbyman comme aimerait papa ? Ou il préfèrera se dépenser sur console ? La seule chose que je sais, c’est que qui qu’il devienne, il restera mon neveu. Et j’ai bien l’intention d’être une super tatie.

Prochaine étape : changer ses couches (même pas trop peur)

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