De la baisabilité en milieu sportif

L’autre jour m’est venu une constatation pour le moins étrange. Je suis chez le kiné donc dans une tenue ne me mettant guère en valeur : pas de maquillage, un jogging qu’on confond quasi systématiquement avec un pyjama (bon, ceci étant, y en a un, c’est bien un pyjama), les cheveux attachés un peu à l’arrache (alors qu’en ce moment, ils sont d’une souplesse remarquable). Je suis pas canon. Sauf que, en fait, si.

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Déjà, je me démarque sur un premier point : je suis la seule fille de moins de 30 ans. Oui, pardon, j’en ai 31 mais ça se voit pas et même que mon voisin de table, l’autre jour, il m’a demandé si j’étais étudiante en histoire car je lisais un bouquin sur les Borgia. Oui tu vois, je fais jeune (mais je crois qu’il m’aime bien le rugbyman alors je sais pas s’il cherchait pas à me flatter, surtout). Donc forcément, quand je suis la seule à avoir moins de 30 ans en apparence et à ne pas dégager de testostérone, je me sens légèrement matée. Par le rugbyman, le jeune qui travaille ses bras quand je fais du vélo et un monsieur d’un certain âge (50 ?) qui  a toujours l’air content d’être à la piscine en même temps que moi. Faut dire que j’ai piqué un maillot à ma mère qui me gaine et me fait une silhouette de rêve. Faut que je lui pique pour la plongée l’an prochain (on ne sait jamais). D’ailleurs, ce sont les trois seuls à m’adresser la parole en dehors des kinés et d’une vieille dame qui a un problème aux mains et que j’aime bien.

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Bien entendu, au départ, tu ne fais pas attention. Je veux dire qu’il me semble que mon potentiel de séduction de chez le kiné vire au négatif, cf description du premier paragraphe. Et pourtant, alors que je bossais mes ischios l’autre jour, je me suis regardée discrètement dans la glace et malgré ma myopie (ou grâce à), je me suis dit « oh ma fille, t’es bonne ! ». Oui, je suis la seule personne à avoir le droit de me dire que je suis bonne sinon, c’est vulgaire. De fait, j’étais penchée sur la table de massage, le buste bien gainé (je bosse mes abdos), le dos cambré, les fesses en arrière et je levais et baissais ma jambe. Mon t-shirt se soulevait légèrement, laissant entrevoir un peu de peau de bas de mon dos. Hey girl, you’re to sexy for your jogging, ouais ! Je me suis soudain sentie appétissante, sensation que je n’avais plus eu depuis le mariage de ma sœur… Oui, bon, ok, ça fait pas si longtemps.

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Lundi, rebelote, me voici accrochée aux espaliers à m’étirer dans tous les sens, tirer, me tendre, me replier, le tout avec une certaine grâce (je me mate dans la glace en le faisant, hein). Le rugbyman semblait ravi de me regarder faire et c’est là que j’ai senti toute la magie de la baisabilité en milieu sportif. De 1, en m’étirant de la sorte, je montre mon corps sous son meilleur jour, tous muscles saillants. Et ça va, j’ai pas du muscle de culturiste, ça fait pas peur, on voit pas les grosses veines. De 2, ça illustre ma souplesse qui n’a pas trop souffert de mon immobilité (mais va quand même falloir travailler bien dessus, le yoga sera mon ami à la rentrée). Or si j’arrive à faire des choses avec un espalier, imagine avec ton corps, mmmm. En 3, le plus étonnant et pourtant : la sueur. Moi de prime abord, la sueur, j’aime pas ça, ça pue. Surtout la mienne, quand elle vient se nicher sous mon nez, posée tranquillement sur l’ourlet de la lèvre supérieure, yeurk ! Mais la sueur, c’est moite, c’est torride (enfin, dans un contexte sportif et sur une personne propre à la base parce que la sueur millésimée, c’est infect), la petite goutte qui perle le long d’une épaule en plein effort… Mmmm, pardon, je m’égare mais deux mois de réclusion sexuelle, ça commence à m’agiter les hormones.

Oui, même en plein effort physique, la séduction opère car on démontre ce que notre corps peut faire, nos muscles saillent et qui y a-t-il de plus émouvant qu’une belle épaule en pleine action ? Oui, j’adore les épaules. Et je vous dis pas quand c’est la séance de piscine ! D’ailleurs, hier, la dame à côté de moi, du haut de ses 70 ans à minima, ça l’excitait un peu l’eau chaude, elle a pas arrêté d’allumer le kiné… Qui a répondu « Ahah, oui, oui… Bon pédalez, Madame Michu ». Lui, la baisabilité en milieu sportif, il est vacciné (oui, bon, ok, elle avait un certain âge mais c’est pour ma chute). Triste.

PS : La photo de mon pyjama que je mets comme un jogging, ça fait illusion, non ? Et puis surtout, notons une chose essentielle sur cette photo : j’ai renoué avec la bipédie !!

 

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3 réflexions sur “De la baisabilité en milieu sportif

  1. Félicitations pour les béquilles! Effectivement le jogging ne te met pas en valeur donc si tu arrives à plaire avec c’est que tu dois avoir d’autres atouts 🙂
    Finalement tu vas peut-être faire la rencontre que tu attendais 🙂

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