Je suis officiellement traumatisée

Mais je me soigne.

La semaine dernière fut particulièrement pénible pour moi. Vous savez, ces semaines où les pépins s’accumulent, où un dossier n’avance pas, où votre prestataire vous prend clairement pour une conne et vous vous faites engueuler par votre client car le presta est rentré chez lui sans avoir terminé l’appli Facebook et que c’est forcément de votre faute. Dieu merci, cette cliente qui s’est bien énervée après moi (moi en tant que personne étant encore au bureau et non pas en tant que Nina, c’est important de le signaler) est une fille extra et a fini par s’excuser de s’être emportée. 

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Bref, la semaine dernière, j’étais déjà un peu à fleur de peau quand je reçois une invitation à une réunion « point projet Pouet ». Pour ceux qui en douteraient, Pouet n’est pas le vrai nom du projet… Ce projet m’a été confié il y a un peu plus d’un mois, c’est un peu mon bébé. Ceux qui jouent au Sims savent bien ce qui arrive quand on ne s’occupe pas de son bébé : une assistante sociale vient le chercher. Ben pour le projet Pouet, elle est passée parce que je suis coupable d’abandon parental. Donc je m’attendais à un soufflon monumental, pas forcément légitime vu que j’ai pas le temps de m’en occuper car les dossiers en cours me prennent tout mon temps. Laurent, le directeur du pôle, m’invite à le suivre à la cafèt’, je prends mon air détaché mais dans ma tête, la petite fille bonne élève pleure. On s’asseoit face à face. « Alors, tu en es où du projet Pouet ? T’as pu avancer ? »; Le ton est calme, la question directe et néanmoins surprenante : Laurent introduit dès le départ la possibilité que je n’ai pas eu le temps d’avancer.

« Non, je suis vraiment débordée avec client Number One ». Notez ma franchise. En même temps, je sais pas mentir.

« Oui, je me doute. Ecoute, demande à Guillaume de voir quelle stagiaire peut te seconder, on va y arriver. Y a pas de date précise donc pas de panique ».

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NOM DE DIEU ! Du coup, je suis reboostée à mort, je lui ai parlé des idées que j’avais, de ce que j’avais envie de faire. Après cette petite réunion, j’ai réalisé alors à quel point j’avais été traumatisée par Pubilon et dans une moindre mesure par la-boîte-qui-n’a-pas-de-nom avec des managers accusateurs qui te reprochaient juste de ne pas avoir fait certaines choses sans chercher à comprendre pourquoi. Et j’ai pris une leçon de management au passage. Bon, il est à noter que j’avais signalé ce problème de temps sur ce projet précis lors de
mon entretien de fin de période d’essai (auquel Laurent n’a pas assisté) et l’agence tourne clairement en sous effectif. Parce que concrètement, me dégager du temps pour le projet Pouet signifie charger la charrette déjà à rabord d’un autre collègue. Pour le moment, nous ne sommes que 2 community managers – chef de projets SM, un troisième arrive mais les projets étant distribués par
affinité, je serai toujours la chargée des marques de cosméto, un de nos gros secteurs. Et je suis l’experte 2.0 donc la seule habilitée à communiquer avec des blogueurs ou presque. Bref, je suis charrette de chez charrette.

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Mais cette petite anecdote professionnelle m’a permis de respirer, de gagner en sérénité et j’en avais cruellement besoin suite à mes dernières expériences navrantes et, in fine, traumatisantes. Je reconstruis petit à petit ma confiance en moi sur le plan professionnel, j’essaie de ne plus avoir un ulcère à l’estomac in progress dès que je reçois un mail d’un de mes supérieurs hiérarchiques. Mon entretien de fin de période d’essai a été plus que concluant. On ne peut pas faire illusion pendant 3 mois si on n’a pas un minimum de compétence et de sérieux. Respire ma fille, ça va bien se passer.

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Travailler en bonne intelligence, ça détend. Ce qui n’a pas empêché Laurent de me coller un nouveau projet (plus léger) en fin de journée. De toute façon, la vie privée, ça sert à rien.

PS : ma dernière phrase est une boutade, pas taper, surtout toi, qui te reconnaîtra !

Une réflexion sur “Je suis officiellement traumatisée

  1. Hauts les cœurs !
    certes la vie ne se résume pas à nos emplois, mais ceux ci participent à notre épanouissement (pas seulement financier).
    Et je pense ne pas me tromper en disant que ce que tu as appris là te servira surement pour mettre au clair certains point plus privés.

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