Il y a 20 ans à Berlin…

Etant en vacances, je mange de l’actu à tous les repas. Il est vrai qu’en temps normal, je me contente de lire la presse en ligne, je ne supporte plus les JT, de plus en plus proches des noticias dont parlait Tatiana hier. Mais voilà, j’ai donc suivi de très près la commémoration de la chute du Mur de Berlin

Pour la plupart des vingtenaires, du moins ceux de la deuxième moitié de la décennie, le mur de Berlin est souvent l’un de nos premiers souvenirs historiques. C’est le mien en tout cas. Je me souviens très vaguement de la guerre du Liban aussi, on nous en avait parlé en classe mais la seule chose que j’ai retenu, c’était que le Liban avait un sapin sur son drapeau et que le nom me rappelait le prénom d’un garçon don j’étais trop amoureuse, Alban (vrai prénom pour le coup). Aujourd’hui encore, c’est avec une certaine émotion que je me souviens de ses cils. Il avait les plus beaux cils du monde.

Donc la chute du Mur. Pour moi, dans mon inculture enfantine, je pensais sur le coup qu’il s’agissait d’un événement dramatique parce que j’y voyais une destruction. Ben oui, des gens qui cassent un mur, je trouvais ça mal. Finalement, je ne sais pas bien comment j’ai tout remis en place. Toujours est-il que je me souviens parfaitement de la réunification officielle en 91, même que j’étais chez mamie Bartoldi et on regardait le 6 minutes avec ma soeur.

Depuis, j’ai appris un peu l’Histoire et j’ai bien tout compris à la chute du Mur et ce que ça a impliqué. Quand on étudie l’Histoire, on a l’impression que tout est long, qu’on nous parle d’un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître. Alors que là, on l’a vécu ce changement majeur. Peut-être que dans des dizaines d’années, 1989 marquera la fin d’une période historique. En regardant les infos ce soir où chacun y allait de son anecdote sur ce qu’il faisait ce jour là. Et en regardant les images d’archives, l’allégresse des gens, Rostropovitch qui joue du Bach (le violoncelle, toujours un bonheur). J’aurais aimé vivre ce moment, cette euphorie incroyable… Je m’imaginais à la place de ces Allemands et j’étais émue. Pour paraphraser Kennedy, là, de suite, j’avais envie de dire « Ich bin ein Berliner ».

C’est marrant de mesurer l’histoire à ma propre échelle. J’ai vécu un tel bouleversement mondial. Je connais une Polonaise qui a connu le communisme, les queues au magasin… Dans de nombreuses années, mes petits enfants me parleront peut-être de cet événement, ils me demanderont si je m’en souviens et je dirai fièrement que oui (sauf Alzheimer) et je leur parlerai de la RDA et du communisme, même si en 89, je ne comprenais pas vraiment de quoi il s’agissait. Moscou n’était pour moi qu’une ville où mes parents étaient allés avec un château coloré trop beau (la place rouge vue avec mes yeux d’enfants).

Depuis, nous en avons vécu des choses, des guerres à ne plus savoir qu’en faire, la fin de l’URSS et le 11 septembre. Mais la chute du Mur restera pour moi le premier événement historique dont je me souviens et un événement positif, en plus.

Finalement, cette chute du mur, c’est comme une madeleine, une madeleine un peu particulière. Je laisse le dernier mot à mon papa : « Les Allemands de l’est, avant, ils connaissaient la Stasi. Après la chute du mur, ils ont connu l’ecstasy! »Et pour le plaisir, Rostropovich qui joue la Sarabande de la 2e suite de Bach. J’en ai la chair de poule.

 

3 réflexions sur “Il y a 20 ans à Berlin…

  1. Me suis fait la même réflexion : j’aurai aimé y être…les souvenirs que j’ai de la chute du Mur, c’est un journal sur la 5 (celle avec Bourret) où il montrait des images de gens qui s’étaient fait tuer en franchissant le Mur, je croyais que c’était à l’époque en fait c’était quelques années avant…
    Moi j’ai une copine hongroise, elle a 30 ans, elle a aussi connu le communisme (au passage si vous allez à Budapest allez à la maison de la terreur qui a abrité les nazis et la police secrète communiste…).
    Et sinon sur le drapeau libanais c’est pas un sapin c’est un cèdre! ^^ (enfin bon je pense que tu l’as fait exprès…)

  2. Pour ma part j’étais trop jeune, j’allais avoir 4 ans.pOurtant ma maman m’avait expliqué pour la chute du mur, ilparaît que j’avais écouté attentivement mais bon je m’en souviens pas
    Par contre ya d’autres trucs qui m’ont marqué comme la disparition de Marion Wagon(elle avait un an de moins que moi,ça m’avait bouleversé quand j’avais dix ans…
    puis après j’étais plus vieille pour la mort de Lady Di,le crash du concorde, le 11 septembreje mesouviens parfaitement de ce que je faisais à ce moment là…
    mais parmi tous ces événèments ils n’ont pas eu d’issue positive comme la chute du mur (mais après qu’est ce qu’on en a parlé en cours d’allemand et visiter berlin Est en 1999 m’avait marqué…ça a du encore bien changé 10 ans plus tard…)

  3. Bonjour Nina,

    Après des traitements médicales longs et assez lourds, ça va mieux et je peux m’intéresser à d’autre chose que ma santé…

    Je me sens vieux en voyant tout le cirque autour de cet’évenement… Comme j’étais étudiant à Hamburg à 40 km de la frontière à l’époque voici comment j’ai vécu le 09/11:

    Moi, j’étais étudiant à Hamburg à l’époque et je suis allé comme Mme Merkel mais pas avec elle à la picine/sauna principal d’Hamburg avec un cercle franco-allemand (J’ai fait des études de physique comme elle aussi mais pas à la même fac, rire) puis on est allé boire une ou 2 bières sans excès, alors, je n’étais donc pas bourré! Et avant de me coucher vers minuit, j’ai écoute les actualités à la radio à minuit et on dit que le mur et la frontière est ouvert depuis minuit. On savait que la situation était devenu intenable et quelque chose devait se passer mais quoi et quand ? Je ne croyais pas bien entendre… Puis, le lendemain le centre d’Hamburg était envahie par des Trabis d’Allemagne de l’est… Alors, il n’y avait plus de doute qu’on avait ouvert la frontière… Le WE après je suis allé à Lübeck à la frontière entre les 2 Allemagnes et c’était vraiment spéciale et les gens étaient en liesse. Il n’y avait pas que Berlin même si c’était l’endroit le plus symbolique!

    Il fallait faire la réunification mais c’était en partie mal géré. Certes, il n’y avait pas d’exemple à suivre pour éviter certains erreurs mais la réunification coute toujours des milliards par an car il y a toujours une partie des ministères à Bonn et à Berlin avec les frais qui en découlent et un supplément sur l’impôt sur les revenues qui s’éternise un peu trop à cause de cette décision du Bundestag de déplacer la capitale à Berlin avec une majorité mince. Puis ça a aussi cassé des centaines ou milliers des couples…. Je ne regrette pas comme allemand que l’Allemagne soit réunifié mais de ça on ne parle jamais… Moi, je ne le savais pas non plus avant qu’un fonctionnaire du ministère de défense que j’ai pris en covoiturage m’en a parlé.

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