21 Grammes, de Alejandro Gonzales Iñarritu

Par Bobby 

Parce que j’ai pas eu le temps pour cause de stage intensif cette semaine, et parce que je recommence à avoir un semblant de vie sentimentalo-sexuelle, je ne suis
pas allé au cinéma cette semaine pour explorer les dernières nouveautés du 7e Art, donc, comme la semaine dernière, je vous fais une chronique sur un film que j’aime bien, mais qui n’est pas tout récent.


Bobby la Bidouille (merci pour le pseudo, Tatie Diane), à vous les studios.
Après The Hours, je pourrais vous parler d’un Bergman, mais primo ça me prendrait des heures, et deuxio, j’ai un John-John (comme dit 
PinkLady) sur le feu. Même que il est trop beau, mais on est d’accord, c’est absolument pas le sujet. Je garde
donc ça sous le coude et je prends un autre film : 21 grammes

Ce film là, c’est un régal scénaristique et visuel. Tout y est complètement destructuré. Les plans s’enchaînent sans qu’on ne comprenne rien pendant une bonne partie de l’histoire, jusqu’à ce que, petit à petit, le puzzle se reconstitue, et la lumière se fasse. La lumière, parlons en ! Le directeur de la photographie mériterait tous les éloges du monde tant elle est soignée, blanche, blafarde, déformant les visages des acteurs (j’aime ces vedettes du grand écran qui ne craignent pas de s’enlaidir à l’image). Idem pour la musique de Santaolla (vous avez vu la pub Vuitton au ciné ces derniers temps ? Une pub tellement belle que quand on comprend que c’est juste pour un sac, ça fout les boules. La musique est de lui).

Ah, oui, l’intrigue. Trois personnages qui ne se connaissent pas, reliés entre eux par un accident de voiture. Le premier, joué par Sean Penn, attend une greffe de
coeur. La deuxième, Naomi Watt, perd son mari et ses deux filles dans l’accident. Le dernier, Benicio del Toro, est le chauffard malgré lui. Et autour de cet incident vont s’articuler toutes les thématiques de la vie, de la mort, du destin et du hasard, des connexions entre les êtres.

Dans son précédent film, Amours Chiennes, Iñarritu avait déjà réuni un tryptique de tableaux autour d’un accident de voitures. La mécanique qui se brise et relie les hommes. Il réitera l’idée avec Babel, où cette fois plusieurs personnages à travers le monde entier se retrouvent connectés, à cause d’une balle tirée sur un autocar de tourisme au Maroc. Ces deux autres films, qui ressemblent fortement à Babel sur la forme et l’esthétique, apportent chacun leurs idées nouvelles. Comme quoi, quand un prototype fonctionne, on peut le reprendre pour mettre d’autres choses dedans (un peu comme Hanneke avec sa nouvelle version de son propre film,
Funny Games, où il passe de l’Autriche aux Etats-Unis).

Enfin, pour conclure, je vous mets la voix off de la bande annonce, histoire de vous allécher si vous n’avez pas encore vu ce film : 

On dit que nous perdons tous 21 grammes au moment précis de notre mort…
Le poids de cinq pièces de monnaie.
Le poids d’une barre de chocolat.
Le poids d’un colibri.
21 grammes.
Est-ce le poids de notre âme ?
Est-ce le poids de la vie ?

6 réflexions sur “21 Grammes, de Alejandro Gonzales Iñarritu

  1. j’ai « apprécier » mais j’ai trouvé le film VRAIMENT trop axé religion, assez abusé.. des fois j’avais l’impression que jregardais une pub de propagande religieuse et j’avoue que n’étant pas croyante ça m’a vite énervé :/

  2. Je n’ai pas vu ce film, mais la citation de la bande annonce m’a marqué (et non pas parce que je me suis demandé comment on pouvait vraiment savoir qu’on avait 21 grammes en moins vu la marge d’erreur des balances)

    Grâce à toi, je vais peut-être enfin rattrapper mon retard cinématographique…

  3. Je vois VRAIMENT pas où tu as vu, Pam, que ce film frôlait la propagande religieuse. Tu dois pas parler du même, puisque c’est juste du contraire qu’il est question, de la quête humaine d’un sens les reliant les uns aux autres, que l’on peut appeler hasard, destin, ou néant. En tout cas, merci Bobby pour cette chronique, j’ai vu les choses de la même façon que toi je crois ! (et on veut savoir qui est ce John-John, aussi !)

  4. Mon cher bobby la bidouille,
    Moi aussi j’aime bien ces films où au début t’as l’impression de rien comprendre, et où les ficelles se mettent en place petit à petit. Quoique des fois, j’avoue que y’en a certains, au final, je suis pas totalement sûre à la fin d’avoir compris, et là je pense bien sûr à mémento, où j’ai passé tout le film avec un gros pli au front (celui qu’on a quand on essaye fort de comprendre un truc, mais que on voit bien que y’a quelque chose qui nous échappe), et où à la fin j’ai passé plus d’une plombe à en discuter avec mon cousin, à tenter le comprendre l’intrigue… j’ai l’impression que ce film là, à la fin personne n’a compris la même chose… (ce qui est peut-être l’intérêt du film d’ailleurs)
    et ahhhh benicio del toro… j’adore sa drole de tronche à celui là. (fenster dans usual suspects….excellent, un des personnages qui sert à rien les plus réussis du cinéma!)

  5. Chère Tatie Diane, je viens justement de m’acheter le dvd de Memento (toujours pas vu, il était donc temps !)… Mais j’avais vu un épisode de la série E.R. (Urgences en français…) qui reprenait le concept et c’était super bien réalisé, donc je suis confiant 🙂

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