Voyage au bout de l’enfer (ou pas loin)

Ceux qui lisent ce blog depuis quelques temps le savent : la SNCF et moi, on s’aime pas. Faut dire qu’il y a du contentieux, j’ai tendance à prendre tous les trains en
retard ou à vouloir prendre ceux qui sont annulés. Mais samedi, là, je crois que notre histoire d’inimitié (oui, haine, c’est un peu trop fort) a atteint des sommets.

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Commençons par le commencement : samedi 14 juillet, la famille Parmentier se réunit pour les 80 ans de ma mamie. En fait, c’était en mai son anniversaire, ils avaient fait un
repas « mamie, ses copines, ses filles et ses gendres ». Là, y avait plus les copines mais les petits enfants arrières petits enfants donc en gros : 4 filles, 3 gendres, 8 petits enfants de 19 à 32 ans, la compagne d’un des petits enfants et 4 arrières petits enfants de 11 mois à 4 ans et demi. Manquait à l’appel Anthony, le copain de ma sœur qui bossait et Sonia, la
copine de mon cousin qui était chez ses parents en Bretagne. Je devais donc rentrer samedi pour repartir dimanche puisque je devais être au boulot lundi et comme je prenais Kenya, hors de question de la prendre au boulot toute la journée pour partir dès la sortie du taf. Avec ma sœur, on s’arrange pour partir avec le même train. Comme ma sœur est du genre stressée, elle me propose de partir à 8h30 en taxi pour un train partant à 10h10 « mais tu comprends, avec le 14 juillet, la circulation risque d’être merdique ». 8h32, le taxi est devant chez moi et c’est parti pour un périple merdique.

Je monte dans le taxi, Kenya hurle sa désapprobation tandis que Carambar, le chat de ma sœur, reste mignonne comme tout. Avec ma sœur, on commence à discuter quand soudain, un vile odeur nous frappe les narines. Une odeur reconnaissable : le caca de chat. Je jette un œil à Carambar qui est toute mignonne, toujours. Ok, forcément, c’est la mienne qui a chié et qui en plus, vomit un coup, histoire de bien en rajouter. Avec ma sœur, on feint de se rendre compte de rien ce qui donne en gros « ouais alors tu comprends, il me dit ça et je lui dis [odeur de merde qui apparaît]…heu…je lui dis… Enfin tu vois quoi ! ». Arrivées à la gare à 9h, je vais au pipi room avec mon chat pour nettoyer ses bêtises, on se prend un petit déj tranquille puis à 09h50 « merde, on n’a pas à manger, allons vite acheter un sandwich ! ». Alors que ma sœur commence à stresser rapport à l’heure, message : « Le train Teoz
n°8547 initialement prévu à 10h10 est annoncé avec un retard de 30 minutes environ ». Supeeeeeeeer, un train en retard dès le départ, j’adore. On achète nos sandwiches, des magazines, on composte le billet et on se pose devant la voie du train. A un moment, un membre de la SNCF arrive au pas de course et sa collègue lui fait « non mais c’est bon, te presse pas ! ». Ben ouais, Jean-Luc, te presse pas, on n’a qu’une demi-heure de retard, tout va bien, quoi. 10h30, ils confirment enfin la voie et tout le monde se précipite composter les billets. Que les gens sont cons des fois, c’est pas comme s’ils avaient pas eu le temps jusque là. On monte chacune dans nos voitures respectives (on était pas à côté) et c’est parti.

Au bout d’une heure 30 de voyage, le train s’arrête en pleine voie en rase campagne. Sur le coup, je ne fais pas trop attention : vu qu’on est partis en retard, si un TGV est
dans le coin, il est prioritaire. Même si aucun TGV ne passe par là… Au bout de 15 mn d’attente, le contrôleur prend la parole. « Mesdames et messieurs, suite à une panne sur la locomotive, nous sommes arrêtés en pleine voie pour une durée inconnue ». Oh sa mère, je le sens mal. Non parce que qui dit locomotive en panne dit plus de courant et qui dit plus de courant dit plus de clim. Et il fait chaud. Je prends mon mal en patience et continue à lire mon Technikart tout en insultant mentalement la SNCF. « Mesdames et messieurs, merci de ne pas ouvrir les portes et de ne pas fumer. Les fumeurs, abstenez vous ». Moi, je suis en passe d’arrêter, de toute façon, ma dernière bronchite, angine ou chais pas quoi m’ayant fait arrêter pendant plus d’une semaine. « Mesdames et messieurs, une fois de plus, merci de ne pas fumer, les fumeurs, abstenez-vous ! Vous pourriez déclencher un feu de talus, comme cela vient de se passer à l’instant, les risques sont réels ». Bordel, manquerait plus que ça ! Au bout d’une heure, on nous informe qu’un engin vient de partir d’Orléans et va nous pousser jusqu’à la gare suivante. Ma sœur arrive (nos portables ne captent pas) : « bon, t’as compris, à la prochaine gare, on change de train, on n’est pas à la maison avant 20h ». Super, l’apéro de ma mamie doit durer de 18 à 20h ! Sous-entendu : je me tape un aller-retour dans le week-end pour une fête à laquelle je ne pourrai pas assister. On nous annonce finalement que plutôt que de nous pousser, on va carrément nous envoyer une nouvelle locomotive.

 1 heure plus tard, alors que je me prends pour un poulet cuit à la vapeur, une locomotive nous dépasse à toute vitesse. « Mesdames et messieurs, la locomotive qui vient de

nous doubler est celle qui va nous dépanner, nous espérons repartir d’ici 30 minutes ». Effectivement, ce fut le cas. Au bout de 2h30 arrêtés en rase campagne sans climatisation, enfin, on repart. Carambar et Kenya sont annihilées, moi, je suis puante. Retard estimé : 3 heures. On ne les rattrapera jamais, vous vous en doutez. A la gare suivante, ils nous ont proposé des plateaux repas gratuits mais j’avais déjà mangé et à 15h, de toute façon, j’ai pas faim. On arrive finalement chez nous à 19h30 au lieu de 16h20, on largue les chats à la maison et on repart aussi sec chez ma tante où l’apéro durera finalement jusqu’à 23h30 puisque la grognasse de cousine qui voulait que ça se termine à 20h s’est cassée à 21h30 mais vu qu’elle ne faisait rien à parti gueuler sur ses gosses, ça n’a pas forcément été plus mal.

Conclusion. Personne ou presque n’a gueulé sur les contrôleurs, même pas moi mais bon, ils étaient dans la même galère que nous, de toute façon, c’était pas leur faute. Ceci étant, le train avait un problème dès le départ, ils nous ont laissé partir en le sachant. En avion, on serait morts. Alors mettre 9h pour un trajet qui en dure 6, oui, je trouve ça proprement scandaleux, mon chat l’a très mal vécu, mes vacances déjà courtes l’ont été d’autant plus. Mais bon, je vais demander le remboursement et ils ont intérêt à me filer plus de 50% du billet vu que j’ai mis 50% du trajet en plus pour arriver à destination. Je crois que la SNCF devrait changer de slogan parce que là, je sens que je vais entamer une liaison avec Air France. Moi, je ne préfère plus le train.

PS : Pour être de totale bonne foi, au retour, je suis arrivée à l’heure.

13 réflexions sur “Voyage au bout de l’enfer (ou pas loin)

  1. lol moi un jour j’ai du appeler un ami pour qu’il vienne me chercher car le train avait des méga problèmes et s’est arrêté en pleine cambrousse à … 50km de chez moi !
    Mais que veux-tu ? tu crois qu’ils le font exprès ? hihi

  2. Ca va ton voyage, moi il y a quelques années j’avais cumulé les accidents de voie (euphémisme). PAr contre j’ai la bouffe sponsorisé par la SNCF m’a toujour rendu malade. Je trouve que c’est bon remede contre la constipation.

  3. Ca me rappelle, un jour, où je suis allé chez mes grands parents ne TeuGeuVeu. Comme je devais emmener le chat mes parents m’avaient payé une place de première (ils me l’avaient remboursé, à l’époque javais encore la carte 12-25)
    Plus Jamais.
    Le caht a passé son voyage entier à se faire caresser par les mamies qui allaient au wagon resto.  » Il est à vous ce chat ? » Non, non connasse, il appartient à une vieille mégère de ton genre et comme il flippait sa race il a senti qu’un bo mec comme moi devait être calin et attentif, et maintenant va te faire sodomiser par la Esse Haine cé Hèffe en prenant un kawa à 2 €, bouffone… »
    Tout ça avec un sourire niais, bien sûr. C’est le B-A BA.

  4. Finalement, tout ça j’adooooooooooore: on ne sait plus de tes PQ ou de tes plans voyages nous offrent le happening le plus haletant!!!??? Ne change pas! (et je persiste: je suis fan de ton style)

  5. Moi aussi j’ai de plus en plus de mal avec la SNCF. Je prends le train tous les jours pour aller bosser. Entre les retards et les suppressions de trains inexpliqués… Une fois pour le même retard de train, on a eu 3 explications différentes. Ils nous prennent vraiment pour des cons. S’ils donnent de fausses explications, faudrait au moins qu’ils se consultent pour donner tous la même, ça ferait plus crédible ! Bref, je te souhaite d’avoir une bonne réduction sur ton billet en compensation, c’est pas toujours facile d’avoir gain de cause avec eux. J’espère que Kenya s’en est bien remis. Bonne chance pour tes prochains voyages !

  6. Chérie d’amour, en bonne fan de la SNCF que tu es, tu devrais savoir que la SNCF ne nous propose plus de nous faire aimer le train (c’était mort d’avance de toute façon) mais maintenant, elle donne aux trains des idées d’avance. Vu les neurones dont ta locomotive était dotée, ça te donne une idée du boulot. Oui, ce nouveau slogan allait avec leur nouveau design, et la création de la couleur « carmillon » (ouai ouai, carmillon, entre carmin et vermillon quoi) qui a fait la fortune de quelques marketteux.

    La SNCF, c’est grand, c’est beau, ça déchire sa race… Dans une semaine j’en fais les frais! Mais ça devrait aller, les lose avec la ceuneuceufeu, c’est ma mère qui les accumule, personnellement mon créneau c’est la poste (« donner au courrier quelques jours de retard » pourrait être leur slogan choc)

  7. A une certain époque, tout était possible avec la SNCF et éffictivement entre les grèves, pannes techniques, etc. tout était possible… Le slogan correspondait bien à la vérité. Je ne sais pas pourquoi ils ne l’ont pas gardé…

    Comme les sociétés de train européens vont tous dans la même direction (dégradation du service pour des prix plus élevés), je ne vais plus chez mes parents en train mais en voiture de location. Ils habitent en Allemagne à 700 km mais il y a peu des péages et on peut rouler souvent vite en Allemagne. En train, il me faudrait 8 à 9 heures de porte à porte, en voiture il me faut entre 6 et 7 heures normalement. Je propose des places de covoiturage (souvent ce sont des gens interessants) et si je trouve 2 à l’aller et au retour ça me paye presque l’essence. Si seulement on aurait le droit de rouler plus vite en France sur les autoroutes… A 180 km/h ça me ferait gagner encore une demi ou trois quart d’heures pour une consomation d’essence pas plus élevé qu’en région parisienne ou on ne songe pas à interdire les voitures pour cause de polution… Bien sur, s’il y avait un TGV qui m’y amenerait en 3 heures à des tarifs raisonables…

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