Sexualité et fertilité en milieu urbain (ou ailleurs)

J’aime faire des titres genre thèse de science naturelle ou de sociologie d’après guerre. Ce mois-ci, j’ai fait mon presque traditionnel « mes règles sont en retard, meeeeeeeeerde ! ». Oui pas de règles pendant 40 jours, c’est pas que c’est la première fois que ça m’arrive mais ayant eu du sexe le mois dernier… Bon, bref, quand j’ai eu mes règles, c’est limite si j’ai pas chanté (mais j’étais au boulot donc non !).

 

Vicky a suivi mon délire durant les 12 jours de retard. Genre « je suis allée lire les symptômes sur un site Internet, j’ai un peu la gerbe et j’ai les gencives qui saignent. Bordeeeeeeeel ! ». Bon, la gerbe est vite partie et les gencives, c’est à cause de ma brosse à dent électrique un peu trop agressive. Mais cette situation m’interroge. Avec la miss, cette peur de la grossesse non désirée est réelle car on est jamais à l’abri d’un accident. Parfois les accidents n’en sont même pas. J’ai lu y a quelques années dans mon magazine féminin
préféré (Perso, the best forever. Oui, je sais, je passe trop de temps avec des ados) que pas mal de filles oubliaient la pilule
pour tomber enceinte et se rassurer sur leur fertilité, inconsciemment bien sûr. Je me suis jamais posé la question de ma fertilité, je n’ai jamais envisagé d’avoir des soucis à ce niveau là. Bon, j’ai un cycle souvent long (la preuve encore ce mois-ci) donc ça fait des ovulations en moins mais bon…

A la base, si on part du principe que les hommes sont des animaux et que les animaux ne coïtent que pour procréer, je me demande si, inconsciemment, on n’a pas encore certains relents de ça. Genre quand on brouette, n’a-t-on pas insconsciemment (oui, je sais, j’arrête pas d’utiliser ce mot) un désir de procréation ? Le déni de grossesse ne vient-il pas de là, justement ? Une nana veut un enfant. Consciemment, elle sait que ce n’est pas le moment mais son inconscient le désire donc son corps ne va pas l’alerter de cette grossesse.

De la même façon, de baliser sur une éventuelle grossesse, n’est-ce pas quelque part un relent de culpabilité d’avoir une sexualité épanouie dans un but non procréatif ? Honnêtement, je n’ai pas envie d’avoir un bébé maintenant, surtout un quart de Russe avec un père totalement hors de ma compréhension (bon, ok, je ne fais pas forcément l’effort de le comprendre non plus, j’avoue). A-t-on à ce point intégré les discours moralisateurs que le corps, pour rigoler, nous fait des blagounettes genre « hé t’es enceinte ! Mais non allez, je te rends tes règles ». Connard, va. En plus, c’est un cercle méga vicieux. Parce que plus on stresse à ce sujet, moins les règles se pointent. Oui, pour les mecs, j’explique : les règles, c’est un très bon indicateur de si tout va bien ou si tout va mal. En gros, résumons mon mois dernier : taf, donc, des nuits de 5h environ, un peu de stress (ok, au boulot, tout le monde est méga cool mais quand même), un rythme et une hygiène de vie qui change, j’ai repris le tabac (mal), je suis toujours en vadrouille… Ben, forcément, mon corps, il suit pas tout. De toute façon, les règles c’est aussi psychologique. Genre quand je prenais pas la pilule, je les avais toujours pour les exams (brevet et bac au moins).

Evidemment, c’est une peur toute féminine. Les mecs me diront « oui mais nous, on a peur que la nana tombe enceinte aussi, qu’est-ce que tu crois ? » Certes mais on tire pas la sonnette d’alarme de suite, messieurs ! « Chéri, j’ai deux heures de retard, va acheter un test ! ». Non. On intériorise ça, on essaie de se rassurer, de se concentrer sur son corps. Par exemple, moi, je le sentais au plus profond de moi que je ne pouvais pas être enceinte parce que mon corps, je le sentais pas différent. Et que j’ai bien étudié les symptômes et que j’en avais aucun. Du coup, le jour où je voudrais être enceinte, je me les déclencherai tous de façon psychologique (à moins que je tombe enceinte de suite). Quelle femme n’a pas eu une fois des doutes, essayant de se rassurer du mieux qu’elle pouvait ? Sérieusement ?

Bref, même si on en parle pas, la femme sexuelle a aussi un rapport avec sa fertilité. Ce n’est pas un sujet d’angoisse permanent (du moins pour moi) mais au moindre retard, on y pense. Hé oui, pas facile d’assumer toute sa féminité. On a beau prendre toutes les précautions qu’on peut, aucun moyen de contraception n’est sûr à 100%. Mais, Dieu merci, je n’ai pas eu la malchance de me trouver dans le 0.1% qu’a pas eu de chance.

19 réflexions sur “Sexualité et fertilité en milieu urbain (ou ailleurs)

  1. Une fois j’ai eu deux mois de retard…j’ai fait deux tests urinaires et un test sanguin, mon ex était à plusieurs milliers de km…j’ai kiffé… :S

    Finalement il a fallu les déclencher…juste avant que mon ex rentre…si c’est pas la lose…

  2. J’ai la chance de n’avoir aucun (mais alors aucun !!!) doute sur ma fertilité.
    Mais il est certain que le désir d’enfants ne passe pas uniquement par les considérations sociales que l’on évoque traditionnellement (pas d’enfant tant que je ne suis pas avec un mec depuis 10 ans, il me faut un boulot sérieux et bien payé, un grand appartement avec un chien, une maison de campagne avec piscine,…) en gros toutes les bonnes raisons qu’on s’imagine nécessaire pour faire le bonheur de Kevin, Samantha et les jumelles (Lolita et Lavigna).
    Ca passe donc aussi par ces putains de connasses d’hormones.
    Personnellement, je suis bien trop jeune (oui oui) pour avoir un gosse, mais étant particulièrement féconde j’ai des frayeurs (vérifiées en général…) de temps en temps.
    Par contre l’avantage – oui faut être positive dans la vie – c’est que ces accidents ont permis de découvrir un léger souci hormonal qu’il faudra surveiller quand je voudrais enfin garder la créature.
    Enfin, sujet hautement féminin s’il en est… mais je suis plutôt d’accord avec ta théorie de l’inconscient qui veut se prouver qu’il peut. Mais bon les causes de ce connard d’inconscient qui se rappellent à nous peuvent être multiples : quand on est jeune on culpabilise inconsciemment d’avoir une sexualité débridée, quand on approche de la trentaine on culpabilise de sexer sans procréer, voire de sexer sans être socialement respectable (mariée, maison, chien…). Et en fin de compte, c’est bien là que se trouvera toujours la barrière entre le Don Juan et la Salope, qui ne sera jamais levée tant que les hommes n’auront pas d’utérus.

    Mais comme je le dis souvent : les enfants ne sont qu’une MST socialement acceptée. (désolée Vicky)

  3. Pareil que toi na ! 😉

    ça m’est déjà arrivé plusieurs fois de ne pas les avoir pendant 35-40 jours et franchement on demande au ciel ce qu’on a pu faire pour mériter ça. Bon c’est vrai qu’avoir un bébé avec mon copain ça me plairait mais pas maintenant. J’ai pas encore 21 ans quoi ..
    Y’a quelques mois, j’ai flippé, j’avais aucun symptôme mais j’avais bsoin d’être rassurée. Alors je suis allée acheter un test (la phramacienne s’en souvient, du coup j’ose plus aller acheter ma pilule mdr) et oufff rien !

    L’autre jour, j’ai regardé une émission sur la stérilité et ça m’a fait bien peur. « Et tiens, si je l’étais aussi ?!! » Et c’est à ce moment là, qu’inconsciemment, je me suis dis que si le test avait été positif, j’aurai su que je n’étais pas stérile et ça m’aurait rassurée ..

    M’enfin c’est très compliqué tout ça. Je préfère ne pas stresser maintenant. Chaque chose en son temps 😉
    Bonne journée !

  4. Je crois qu’on est toute passée par là…malheureusement! En début d’année j’y ai eu droit…j’ai même fini par faire un test de grossesse, j’en étais malade, je ne dormais plus, j’étais barbouillée…l’enfer. Enfin heureusement c’était une fausse alerte!
    Dès fois qu’est ce que j’aimerais être un homme!!!
    Perso je ne doute pas de ma fertilité, d’ailleurs je n’oublie jamais ma pilule, pour ma part actuellement je dis oui au sexe et non à la grossesse!

  5. Je suis rassurée par ton article et les com. Je ne suis pas seule, on est toute pareilles à ce sujet.

    Après c’est sûre que le psychologique joue bcp dans tout cela, plus j’y pense (et stresse), plus elles tardent à arriver. Le pire c’est que dès fois tu stresses et t’as beau te dire que non, elles ont juste du retard ya pas de raison pour que tu sois le 1% de malchance de la pillule, tu continues de stresser.

  6. C’est quand je lis ce genre d’article / commentaire que je suis vraiment heureux d’être un homme lol
    (Même si je peste quand je dois me raser)

  7. Le stress, je connais… Dissipé dans mon cas à l’instant de faire pipi sur le test: même pas le temps de délivrer la réponse, ces connasses étaient là (et un test de grosses, ça fait mal à un budget d’étudiante!)

    Par contre, comme je suis un peu une nana compliquée, je commence à me poser des questions: ya eu parfois de grosses frayeurs (genre oubli de pilulle pendant quelques jours (tant qu’à faire)) et j’en suis toujours sortie indemne… Je dois être sous-fertile! Même si je ne suis pas archi convaincue par l’idée de me reproduire un jour, j’aime bien garder des possibilités au cas où…

    Bon, en attendant, je crois que le temps passé ensemble m’a fait ingurgiter tes hormones à haute dose… ou alors on s’est calées!

  8. Juste pour réagir sur ton com Vicky, aparament, plus une femme prend la pillule, plus elle met du temps à avoir une ovulation correcte et par conséquent, avoir un enfant, au moment ou elle en veux un.

    On parle d’un mois par année de prise de pillule (si ca fait 10 ans que tu la prends, si pendant 10 mois après l’arrêt de la pillule t’arrive toujours pas à tomber enceinte, c’est pas la peine de remettre en cause ta fertilité, c’est « normal » aparament)

  9. Je trouvais ça tellement stressant , ayant pu vérifier ma fertilité à mon premier rapport ( youpi, bénies soient les capotes non certifiées NF et les mecs incapables de les mettre correctement) que j’ai choisi dans le radical : l’implant, qui dure 3 ans, et miracle, j’ai mes règles une fois par an à tout casser, mais ça m’empeche pas d’imposer la capote à mon homme depuis 2 ans, histoire d’etre certaine de pas tomber enceinte…
    Parano? vous avez dit parano?

  10. Nina : le médecin (qui m’avait prescrit aussi le test sanguin) m’avait donné un médoc à prendre s’il était négatif mais je serai bien incapable de te dire comment il s’appelle…

    Sinon je suis assez…voyons quel mot pourrais-je utiliser… »surprise » par certains comms… (waou ça c’est de la diplomatie!)

  11. Bon, les règles en retard… Je me suis fait peur le mois dernier (pour trois jours !!! Suis nulle !!). Sinon, on est ravis que tu les ai eues ^-^ !!

    Pour les magasine fétiches… j’en ai plein. Y’a eu une période (ruineuse !!) ou je les achetais tous: de Vogue et Numéro à 20ANS et Isa. J’ai jamais connu Perso, ça me dit rien du tout, et pourtant j’en bouffais du magazine ! Mais j’ai résolu l’énigme: tu es vieille ! C’est donc pour ça que ce magazine est vieux et que je l’ai pas connu. Le mystère s’éclaircit !! ^-^

  12. Bonjour à tous, ça me rassure de voir que je suis pas la seule à flipper. Tu as raison Nina, c’est typiquement féminin ! J’en suis venue à mettre un trait sur le calendrier, les jours de pilule pour vérifier si je l’ai bien prise, si ça c’est pas de la parano…lol. En plus je n’ai pas vraiment de retard, ça arrive le même jour ou le lendemain au plus tard, mais non y a toujours ce doute.
    Et sinon les filles, ça vous est déjà arrivé pendant cette période de rêver que vous étiez enceinte ?

    En tous cas, bravo pour ton blog Nina, il est vraiment bien. Je ne laisse pas vraiment de commentaires mais j’essaie de le lire régulièrement et là je rattrape une semaine sans vingtenaires (à cause des exams mais ça manque à force).

    ps : Le médoc pour déclencher les règles, c’est Duphaston je crois, mais bon n’en ayant pas eu besoin, je n’en suis pas très sûre.

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