L’importance de la lose en période de crise

Moi, la lose, c’est un peu mon sujet favori, même que je mets deux o au lieu de un pour bien accentuer le truc. Bon, peu importe, cet article ne traitera pas d’orthographe anglais
mais bien de la loooooooooooose, ces petites choses bêtes et méchantes qui nous arrivent.


La lose, c’est ma vie. Genre samedi, je fais une machine, tout se passe bien. A priori. J’ouvre le hublot et sloush, un tsunami. Au bout de trente seconde, je me dis que mettre un seau sous ce
flot peut être une bonne idée. Blonde un jour, blonde toujours. Bref, je récupère le flux restant, je serpille, je pleure sur MSN avec Vicky à base de « put[biiiiip] de bord[biiiiiiip] de machine
de merde [biiiiiiiiip] ». Oups, j’ai raté mon bip. Bref, je râle un bon coup et j’oublie parce que bon, je suis attendue à Sephora par la demoiselle sus-nommée pour un « comme c’est trop joli ce
maquillage ! ».

La même scène mettons deux ou trois mois plus tôt. Quand j’étais au chômage, quoi. Que ce serait-il passé ? Peut-être que je me serais assise devant ma cascade improvisée et je me serais mise à pleurer. Parce que trop c’est trop et que si la machine elle-même me fait remarquer que ma vie de chômeuse est pourrie, je vais pas tenir.

Il y a quelques années, je lisais le livre « Pourquoi ? » de Philippe Vandel qui recense des questions marrantes. Parmi elles : « pourquoi quand on cherche un annuaire à la Poste, celui qu’on voulait est toujours le dernier ? ». Bon question désuète, certes mais la réponse que je vais vous donner dans quelques instants marche aussi pour : « pourquoi le pantalon de mes rêves n’est plus disponible qu’en 32 et 44 ? », « pourquoi je me prends tous les feux rouges », « pourquoi c’est toujours quand on est en retard que notre train l’est aussi ? ». En fait, la question est mauvaise. Par exemple, si je suis en retard et que mon train n’arrive pas, ce qui va me faire arriver encore plus à la bourre, je vais m’énerver, trépigner, injurier mentalement la SNCF et tous ses travailleurs qui sont pas foutus de faire arriver les trains à l’heure… Donc ça va me rester en mémoire. Si, quand je suis à la bourre, le train est à l’heure, je ne noterai pas cette information. En gros, quand tout se passe bien, on fait pas gaffe, quand ça génère une contrariété, on le retient et on râle.

La lose, c’est un peu pareil. Quand tout va bien ou à peu près dans ma vie, que les oiseaux cuicui, les papillons frout frout et tout ça, les petites contrariétés glissent sur moi. Ahah, qu’elle est taquine ma machine à se transformer en fontaine. Ohoh, mon train est en retard, c’est deux minutes de rab pour lire. Hihi, la plate forme de blog pour ado marche plus, je vais en profiter pour fumer une clope (oui, je sais, c’est mal, tout ça). Mais si je suis de mauvais poil et en mauvaise période, ma machine, je l’explose à coup de pied (enfin, c’est plutôt mon pied que j’explose), j’ai envie de casser la figure du conducteur de train et putain bordel de merde de plateforme qui marche jamais. Et donc, toutes ces immeeeeeeeeeenses contrariétés accumulées, arrive le moment où je chiale. Parce qu’en plus, il y a un effet d’accumulation. On rumine, on rumine, on intériorise ce qui va pas et soudain, ça pète sans qu’on sache pourquoi. J’en parlais par exemple à Anne à mon retour en province pour mon anniversaire, elle m’expliquait qu’elle, un jour, elle s’était mise à pleurer parce qu’elle n’arrivait pas à se coiffer correctement. Le problème n’était pas tant la coiffure mais c’était la goutte d’eau en trop.

Bien sûr, tous ces problèmes sont insignifiants me direz vous. Vous avez raison. J’ai la santé, je suis jeune, belle (les fleurs sont pas chères), beaucoup de gens aimeraient être à ma place. Bien sûr qu’il faut savoir relativiser son « malheur » quand on voit qu’à côté, une personne a tel ou tel problème. Sauf qu’il faut aussi savoir lâcher les vannes. Y a pire ailleurs, y a toujours pire ailleurs mais merde, des fois, ces petites contrariétés nous pèsent, reconnaissons-le. Oui, ça m’a fait chier que ma machine crache toute cette eau et je suis allée m’en plaindre à Vicky. Une fois ma litanie injurieuse terminée, ça allait mieux. Pas de quoi en chier une pendule à treize coups mais bon, ça va mieux en le disant.

Bref, tout ça pour dire que, oui, la lose, c’est chiant et si on a envie de râler, de gémir un peu, de pousser un bon « meeeeeeeeeeeerde » bruyant et rageur, faisons le sans honte aucune. Et si on se met à pleurer pour une broutille, ce n’est pas qu’on est folle ou dépressive, c’est normaaaaaaaaaaal. Et d’ailleurs, si vous voulez vider votre sac, j’ai trouvé un site rigolo qui, je sens, va beaucoup me servir les prochains jours, mes amis slaves me causant pas mal d’énervement en ce moment.

19 réflexions sur “L’importance de la lose en période de crise

  1. *mode noctambule de service*
    bon la question est : « vous utilisez quoi comme anti-calcaire ? »
    et sinon est-ce que je me plains d’être un looseur moi quand je suis sorti en claquant ma porte blindée, les clés à l’intérieur ? lol
    le concept de la loose féminine pourrait faire l’objet de mini-sketch audio-visuel moi je dis !
    bonne nuit !

  2. Attends ma Nina, moi je vais venir te laver tes piiitiiites affaire à la main, dans ton lavabo, en te chantant des love songs (et hop une rasion de plus de draguer Lucas, les filles… Oui, je sais, je suis irremplaçable)

  3. Moi aussi je me suis galérée avec ma machine samedi, ptêt c’était un complot international de machines…mais bon moi elle s’ouvre par le haut donc lose limitée! 🙂

    Sinon c’est tout à fait vrai, moi en général je préviens : quand je suis fatiguée ou que c’est une période « pas trop la forme » (mais les deux sont souvent liés), je pleure pour rien et je peux péter des câbles pour des détails…une fois j’ai failli faire une crise de nerfs parce que j’arrivais pas à mettre mon oreiller comme je voulais, à 2h du mat je tapais dessus comme une furie et j’étais prête à me taper la tête contre les murs tellement ça me rendait dingue…

    Vala vala…non je ne suis pas dingue… xD

  4. haha! ben moi la loose ça fait deux ans qu’elle me poursuit, et de façon particulièrement virulente ces 2 derniers mois. Je n’entrerai pas dans les détails (je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières) mais au bout du compte, 2 réactions: pleurer, oui, mais ensuite, quand vraiment la loose dépasse les bornes, moi je ris. C’est nerveux comme rire, cynique même, mais bon parfois on frise les limites de l’absurde. Et je conseille à quiconque est envahi par la loose de regarder Julien Donkey Boy d’Harmony Korine. Ca calme direct: si, si, vous avez de la chance. Et moi aussi.

  5. Perso, j’aime bien ma malchance, c’est un peu ma marque de fabrique. Tout le monde me connait pour ça, je les fais rire avec mes histoires de voiture en panne et de train en retard… bref, la pouasse, c’est ma meilleure copine.

    Et puis, moi, je chiale pas, chuis pas une flippette. Non mais.

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