La vie ne dure pas éternellement

Il y a des coups de fil qui te minent le moral en 2 minutes. Vendredi, je suis dans le métro à papoter avec une collègue quand mon mobile vibre “maison”. Tiens, mes parents, que me veulent-ils ? En fait, il s’agit de ma soeur. “Ouais, j’ai pas une très bonne nouvelle. Virginie, la fille d’Henri, est morte dans un accident de voiture”.

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Virginie est donc une cousine éloignée, Henri étant le cousin de mon père. J’ai découvert l’existence de la jeune fille un peu par hasard, sur Viadeo. Mon nom de famille n’étant pas très répandu, il y avait de fortes chances qu’on soit du même sang. Je ne l’ai rencontrée en vrai qu’une seule fois, il y a un an quasi jour pour jour, pour l’enterrement de ma grand-mère. Donc dire que je connaissais Virginie serait exagéré. Je sais juste qu’elle avait 28 ans et qu’elle s’est crashée sur un rond-point aux petites heures de la nuit.

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Mais ça m’a touchée. Depuis la naissance de mon neveu, je prends pleinement la mesure de ce qu’est la vie et de la prétention incroyable du genre humain. On a tous commencé notre histoire en ne mesurant qu’une poignée de centimètres, à passer de bras en bras, à dormir et baver sur tous les membres de la famille, à subir des “higuidiguidi qu’il est mignon le bébé agadagoudou”. Quand je vois ce petit bonhomme câliné comme un chaton, je me dis qu’on est finalement peu de choses. Et puis y a cette histoire de Virginie. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, peut-être y avait-il de l’alcool, peut-être de la fatigue… C’est toujours cette histoire de ça n’arrive qu’aux autres, ces autres qu’on ne connaît pas. Pourtant, par le passé, deux de mes amis ont terminé à l’hôpital en miette suite à un accident. Ils s’en sont néanmoins sortis. Virginie, elle, non. 28 ans, fin de l’histoire.

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On croit toujours crânement que la mort ne nous cueillera que dans notre vieillesse, qu’on a le temps, qu’on n’a pas à se précipiter. Et pourtant… Vendredi soir, j’ai été prise d’un violent cafard à l’annonce de cette nouvelle. Un peu de tristesse pour la famille touchée, pour Henri qui vient de perdre sa fille unique. Pour cette vie terminée connement au détour d’un rond-point… Quoi qu’une mort est rarement intelligente…Nul n’est immortel. On accepte plus facilement la mort des gens âgés car comme on dit souvent d’un air fataliste, ils avaient l’âge de partir. Mais à 28 ans, on dit quoi ? A 28 ans, on a des projets, des envies, on a le temps, normalement. Virginie n’en aura plus.

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Et on se retrouve toujours un peu assommé par ce genre de nouvelles. On se dit que la vie est trop courte et qu’il faut en profiter. Sauf que… Sauf que dans les faits, je peux démissionner aujourd’hui ou demain et cramer mes économies en voyages. Et après ? La réalité nous rattrape, la réalité est là, terrible et indifférente. On peut vivre à fond, il y a des choses immuables, des obligations auxquelles nous devons répondre. On aimerait écluser la liste de tout ce qu’on rêve de faire. Sauf que la réalité s’en fout. L’argent ne pousse pas sur les arbres, les journées ne font que 24h, même quand il y a urgence à vivre.

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A 28 ans, Virginie s’en est allée. Et il n’y a en fait rien à en dire. Peut-être que je me poserai moins de questions à l’avenir, que j’essaierai de faire plus de choses aujourd’hui plutôt que demain… J’essaierai.

3 réflexions sur “La vie ne dure pas éternellement

  1. En effet, c’est horrible que ce soit ta cousine ou pas d’ailleurs.
    D’ailleurs je veux pas chipoter, ni te rendre plus triste encore…
    Mais si j’ai bien compris, c’est la fille du cousin germain de ton père, et pour toi donc une cousine éloignée.
    C’est là où ça m’intrigue…on n’a pas la même conception de l’éloignement!
    Après le fait que tu ne la connaisses pas crée encore plus de distance. Car pour moi c’est pas du tout une cousine éloignée, mais une cousine issue de germains, c’est assez proche en fait. Enfin je te dis ça aussi car je suis plus proche de mes cousins issus de germains que de mes cousins germains.
    Enfin il faudra que l’on ait se débat! Hein?? Désolée pour cette anecdote sans grand intérêt!
    Ton histoire est triste c’est tout!

  2. Quand j’étais au lycée, j’avais un copain, une armoire à glace, le type incassable. On faisait souvent des courses de scooters débridés soit 100km/h. La fureur de vivre quoi.
    Et un beau matin, il prend son vélo et passe devant un STOP. Le BUS qui était au STOP ne s’arrête pas.
    Fin.

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