Ce qui devrait être, ce qui est

Dans ma vie, j’ai un but, un but ultime : régler mon problème du matin. C’est à dire arrêter de ne pas me lever comme il faudrait, arriver au boulot tôt, être pimpante dès l’aube voire même avant (en hiver, à l’aube, je suis déjà levée). Mais force est de constater que j’échoue, inlassablement, tous les matins. Pour lutter contre le snoozing maudit, j’ai tenté une nouvelle technique : mettre direct le réveil à mon heure de lever. Résultat : me suis levée hyper en retard.

Alors forcément, sur le coup, ça m’a pas mis de très très bonne humeur, surtout que je devais me laver les cheveux donc la course dès le réveil, ça me fatigue. Déjà que je traîne une vieille fatigue due à une vie sociale intense (trop)… Bref, alors que je cheminais, cheveux encore mouillés, vers mon boulot, je soupirais intérieurement : bordeyl, je vais jamais arriver à me lever tôt pour faire des trucs. Bon ceci étant, ce n’est pas une surprise. Et là, je réalise que j’ai un énorme problème dans ma vie : je ne vois que mes défauts (ou ce que j’interprète comme tel) et pas mes qualités. En gros, j’essaie d’être ce qui me paraît être le mieux au lieu de travailler sur ce que je suis et mes forces déjà présentes.



Reprenons cette histoire de sommeil. J’avais dit “idéalement, je dois me coucher à 0h30 et me lever à 7h30, ouais !!”. Sauf que dans les faits, ma vie ressemble à ça :



Donc retournons le problème autrement. Dans les faits, peu importe l’heure du réveil, je me lève tard, c’est un fait (enfin, tard, tout est relatif, je travaille quand même). Donc au lieu de prévoir un lever à 7h30, soyons objectifs et plaçons le à 8h30. Et au lieu d’espérer se coucher à 0h30, couchons nous à 1h30 (max), ça fait toujours 7h de sommeil et j’ai le temps d’écrire si je veux. Oui, faut pas se forcer non plus.


Au fond, plutôt que d’essayer d’être ce que je ne suis pas (en l’occurence lève-tôt pour cet exemple), essayons de tirer partie de ce que je suis (couche-tard). Je parle de cet exemple là spécifiquement mais ça marche pour tous les autres domaines de ma vie. Par exemple je ne suis pas quelqu’un de rangé, je vis dans un joyeux bordel permanent mais je retrouve toujours ce que je cherche. L’inconvénient, c’est que la norme est d’avoir des apparts nickels, ce genre d’appart où j’ose même pas m’asseoir de peur de marquer très légèrement le cuir du canapé. Moi, mon appart, j’y vis, j’empile les choses (et je manque cruellement d’espace de rangement mais dès que j’ai réglé mes problèmes de sous, je m’achète une commode). Plutôt que de me lamenter sur le fait que je suis pas la reine du ménage, acceptons les faits. Et passons la serpillère parce que pas rangé n’est pas synonyme de souillon, faut pas déconner non plus (puis ça sent bon quand c’est tout propre). Bref, il faut que j’arrête de stresser en ne focalisant que sur ce qui ne va pas chez moi par rapport à ce qui me paraît être un modèle de perfection et voir ce qui va bien. Sans non plus se réfugier dans une espèce d’autosatisfaction permanente, y a quand même certains défauts qui sont corrigibles, pour peu qu’on s’en donne la peine.

Ceci étant, j’ai décidé de changer de fusil d’épaule. Plutôt que de tenter de travailler sur ces qualités que je n’ai pas et que je n’aurai sans doute jamais (quoi que y a 5 ans, je ne me savais pas sportive et finalement…), travaillons pour gagner en compétence là où j’ai des prédispositions. Et arrêtons de culpabiliser parce qu’il m’est toujours impossible de me lever à 7h30 si j’ai pas une bonne raison de le faire. Y a pas mort d’homme.

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