Nervous breakdown

Aujourd’hui, je vais vous proposer un article qui ne veut rien dire fruit de ma particulièrement mauvaise humeur et une grande saturation. En cause : ma mère. Elle est gentille ma mère, je dis
pas mais au bout d’un mois de « mais tu marches pas assez », « mais essaie de monter les escaliers, arrête de t’interdire des choses ! » ou le merveilleux « essaie de marcher sans béquilles pour
voir », j’ai craqué. Parce que j’en ai marre de n’entendre que du négatif de sa bouche, que des « tu ne pourras pas rentrer le 15 août, t’as vu comment tu marches ? », « tu seras pas capable de
te débrouiller » au lieu d’un simple « oh, tu ne marches plus qu’avec une béquille, la fin du chemin est proche ! », j’ai craqué. Depuis, je suis une fille épouvantable, un monstre « à qui on ne
peut rien dire », « non mais tu crois que je m’inquiète pas pour toi ? » et tutti quanti.

 

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L’histoire aurait pu en rester là, une banale dispute mère-fille. Sauf que ma mère a le don de l’emphase, y compris et surtout dans le dramatique. Donc après une soirée de samedi à rester chacune
enfermées dans nos chambres respectives avec mon père au milieu qui essayait d’arranger les choses, ma mère est partie hier matin pour ne revenir qu’hier au soir. Faire une fugue à 56 ans, c’est
concept. Mon père continue à faire la navette, moi la gueule (non mais c’est quoi ce comportement, sérieusement), ma mère la diva qui passe par le jardin pour rejoindre sa chambre plutôt que de
passer devant la mienne. Tout en continuant son cirque : « Vous avez dû mourir de faim sans moi ! ». Ben non, c’est ma jambe qui est cassée, mes bras vont bien et j’ai fait la cuisine, merci de
t’en inquiéter.

 

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Hier, apothéose et crise d’hystérie durant laquelle j’ai eu droit à un « connasse » , « dépêche-toi d’enlever tes lunettes avant que je t’en colle une » (je suis en béquille. Au singulier certes
mais quand même) suivi d’un magnifique « je t’interdit de m’appeler maman », « c’est pas comme si tu nous avais jamais fait le coup » (elle parle d’une dispute remontant à…2002). Bref, après un
quart d’heure de cris, de menace (j’ai vraiment eu peur de me prendre des coups à un moment, elle a beau faire 6 cm et 5-10 kg de moins que moi, elle était furieuse), je finis par m’enfermer dans
ma chambre et elle fait ses valises et se casse. Bref, je suis donc allée au kiné toute seule en voiture (c’est bon, je peux donc officiellement reconduire mais prions pour que je sois pas
arrêtée par les flics parce que l’attelle, mmmm…), ma sœur et mon père ont tenté une ultime conciliation, verdict : « Bon ben c’est pas gagné, n’essaie pas de l’appeler, ça sert à rien. Et non,
n’envisage pas de rentrer plus tôt, tu dois guérir ». Un lysanxia et un verre de vin blanc plus tard, j’ai toujours autant envie de pleurer.

 

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Bref, là, je craque, je suis usée jusqu’à la moelle. Putain de 2011 de merde, tu me lâches oui ? Non parce que là, ça commence VRAIMENT à faire beaucoup.  Non mais c’est vrai, j’ai déjà
perdu un taf, mon mec, l’intégrité de mon tibia, est-ce que j’avais vraiment besoin de me ramasser une crise familiale en plus ? D’une telle ampleur pour une telle connerie ? Bon, quelque part,
on pourrait presque y voir une bonne nouvelle : la famille, c’était le seul domaine où j’avais pas trop eu de crise (il y a de grosses tensions entre ma sœur et ma mère mais elles ne me
concernaient pas vraiment, même si j’en ai pris aussi plein la gueule par rapport à ma sœur, tant qu’à gueuler sur quelqu’un, hein…) et je commençais vraiment à avoir peur d’un drame. Un vrai,
j’entends. 

 

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Donc en ce moment, je peux pas dire que j’adore ma vie. Bon, y a pas que du négatif, j’aime vraiment mon nouveau boulot et ça faisait très longtemps que ça n’était pas arrivé (je sais pas si la
réciproque est vrai, j’ai fêté mes 6 mois dans la boîte en direct de chez mes parents… En tout, quand je rentrerai sur quasi 7 mois de salariat, j’aurai été 2 mois en congé maladie), je me suis
fait de belles amitiés à la plongée (surtout Anaïs et Isa Brune) et j’ai eu droit à un solide soutien de mes amies dont Amy qui a su me
redonner le sourire ce soir en me proposant un réveillon à l’étranger. Et puis E. aussi, on a plein de voyage en projet… Tout du moins en fantasme mais ça fait du bien/plaisir quand même. 

 

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Et puis vendredi dernier, j’ai relu mon vieux blog hyper perso qui n’est pas celui-ci (où un taré hante encore les comms 3 ans après son arrêt, faudra m’expliquer comment je peux systématiquement
attirer les trolls malades psychiatriques peu importe le support sur lequel je m’exprime).  Début 2007, je me ramasse une rupture sentimentale (et même une et demi en fait) et amicale dans
les dents, je suis au chômage et les entretiens que je décroche ont tous la même conclusion : vous êtes géniale mais non et une engueulade mémorable avec ma mère par téléphone à base de « tu
devrais rentrer, tu n’avances pas sur Paris et pleure pas, tu crois que je me fais pas de soucis moi aussi ? ». Peu ou prou la même dispute qu’aujourd’hui mais par téléphone, c’est moins violent.
Puis avait suivi une période magique, 2007 avait été une année en fin de compte géniale.  Alors accrochons-nous et retrouvons le sourire. Je marche presque sans béquille, je reconduis, je
retourne au boulot dans 15 jours, je vais revoir mes amis. Ne manque à ce tableau idyllique qu’une belle rencontre. Je la mérite, là, non ?

10 réflexions sur “Nervous breakdown

  1. Elle a quel âge ta mère ? 12 ans ? Un peu surjouée la dispute et puis vouloir ‘en coller une pour te montrer qu’elle a raison… Bref on choisir pas sa famille malheureusement. Je bénis ma mère d’être comme elle est même si pas parfaite, c’est le contraire d’une hystérique (mais dans l’histoire c’est mon père le gros relou, on peut pas tout avoir)
    Courage, bientôt la fin du tunnel.

  2. Courage j’ai eu moi aussi des années difficiles, mais comme dit le dicton après la pluie, le beau temps. Il ne faut jamais baisser les bras, la vie est dure, pas toujours rose mais bon… Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort 😉 Bisou

  3. Je ne vais pas aligner les lieux communs, juste te souhaiter du courage pour la passe un peu difficile que tu traverses. L’important, dans ces moments là, c’est de réussir à se vider la tête de tout ça (ok, ça c’est un poncif…). J’ai vu récemment un film que j’ai trouvé vraiment drôle, qui, perso, a été très efficace pour me changer les idées ; ça s’appelle « les beaux gosses », de riad sattouf, un dessinateur de bd à la base. C’est parfois un peu potache, mais c’est un film vraiment sympa et attachant, qui rappelle les moments bons et moins bons du collège. Inutile de dire que je te le conseille vivement.

  4. La promiscuité forcée a ses limites et comme tu rappelle il y a toujours un passif avec les parents qui peut ressortir. Sans vouloir jouer les psys à 2 balles (mais un peu quand même), peut être qu’avec le mariage de ta sœur, ta mère replace sur toi certaines de ses angoisses?

    Dans tous les cas, peut être qu’une fois le « drama » retombé elle pourrait venir avec toi à un de tes « check up » médicaux afin de la rassurer sur ton évolution? Je dis ça mais je n’ai aucune idée du niveau de rancune qu’il peut y avoir dans votre situation.

    Bref, tiens bon, les choses finiront par s’arranger, focalise toi sur ta récupération physiologique avant tout.

  5. Dans 100%mag il y avait un reportage sur l’homme le plus malchanceux du monde, tu devrais le regarder sur M6 replay ca te remonterait le moral 🙂

  6. Je vais me la jouer psy-de-service-fille-de-mère-tout-pareil-que-ce-que-tu-décris (mais sur plein d’années)

    IL FAUT TROUVER CE QUI BLOQUE (c’est beau hein?)

    Non mais, ta mère qui est normalement équilibrée et stable pète un cable. A tel point qu’elle ne peut plus se retrouver sous le mm toit que toi.
    Tu as dû lui dire un truc, qui l’a touchée à un point tel qu’elle n’est pas capable de prendre le dessus.

    Elle A 50 ans cette année?
    Elle est en ménopause et pense que tu vas lui piquer la vedette
    Elle en a marre que tu sois sous leur toit, mais n’ose pas le penser?
    C’est moche.

    PS y’a de la joie (quand même)
    tu as de la chance: ça n’a pas duré des années et ton père et ta soeur essaient d’arranger les choses (au lieu de te dire: c’est ta mère tu dis oui et picétou, et forcement je suis le père, je suis du côté de la mère)

  7. J’admets, c’est dur… Très même!
    Et ceci explique pourquoi, jeunes femmes que nous sommes, nous finissons toujours par quitter le foyer parental. La cohabitation « ad lib » est juste impossible.
    J’ai une sale théorie là dessus ; avec maman(/papa dans certains cas), on s’aime trop pour se supporter. Chacune se soucie trop de l’autre pour que la vie ensemble soit possible. Et dès qu’une dispute éclate (souvent, justement, au sujet de l’intérêt qu’on porte à l’autre), chacune culpabilise, ce qui ne facilite en rien la réconciliation. Voilà le drame de nos vies de jeunes femmes!!
    Je t’envoie une avalanche de bises, d’amour et de courage, je sais que tu passeras par dessus tout ça et qu’on te retrouvera vite à Paris!

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