Peut-on sortir avec un mec reac quand on ne l’est pas ?

Il est parfois des histoires que l’on pense bien parties mais qui, finalement, ne suivent pas les bons rails. Cas concret : Kamel. Rencontré au cours d’une soirée, on se plait, on est physiquement compatibles, les voyants sont au vert. La semaine suivante, on d’échange pas mal de mails, il écrit bien (et sans fautes), le courant passe. Mais la semaine suivante, alors que l’on dej et que l’on batifole au parc, ça commence à légèrement se compliquer. A coté de nous, des jeunes de 15-16 ans boivent de la vodka (oui, au déjeuner, je sais) et il commence à fortement s’indigner comme quoi les jeunes ne respectent plus rien, y a plus d’autorité, c’est du n’importe quoi, etc. Ouiiiiii ? Je réponds gentiment qu’à notre époque c’était pareil et je pense très fortement qu’un mec qui me tripote la fesse en public n’est pas le mieux placé pour disserter sur la bienséance.
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Rendez-vous suivant, il me sort qu’il y a quand même 18 Noirs en équipe de France et se sent obligé de préciser que Billy Idol est gay mais que sa musique est marrante. Heu… Oui ? Outre le fait que je n’ai rien à dire sur la question (je me fous de la sexualité d’Idol et je ne connais pas les joueurs de foot français donc je suis incapable de dire si les joueurs sélectionnés, quelle que soit leur couleur, sont les meilleurs ou non), je tique un peu. Allez Kamel, rassure-moi, t’es pas raciste et homophobe quand même ?

 

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Du coup, mon enthousiasme est quelque peu douché. Non que j’envisageais d’assurer sa descendance ou autre mais je le trouve beaucoup moins magique que la première fois, malgré ses très bonnes
manières et les dizaines de compliments qu’il me fait sur ma beauté et mon intellect. Oui, il a aussi des qualités.

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La question est en fait de savoir jusqu’à quel point ça peut être bloquant. J’ai répondu poliment à chaque fois sans rentrer dans son discours mais je me connais, si c’est trop récurrent, je vais finir par exploser. « oui il est gay et alors ? On s’en fout, il fait ce qu’il veut, c’est pas illégal que je sache! » Je sais que ça peut se finir comme ça parce que, d’une part, je me connais mais surtout ça fait une éternité que je vis ça avec la mère et que je suis souvent obligée de me la fermer pour éviter les prises de bec. Heureusement, là, c’est l’été, on ne mange plus devant les infos.  A noter que ma mère n’est pas homophobe (juste condescendante à leur égard), à la place, elle est grévophobe alors même que les grèves, je les subis bien plus qu’elle. Même si ça me donne une bonne excuse pour aller dormir chez Amant chouchou qui vit sur Paris même. Mais la différence majeure, c’est que ce que je tolère de la mère (parce que j’en ai qu’une et que je
l’aime quand même), je ne pense pas être en mesure de le supporter longtemps chez un homme. Même si je suis tout à fait capable de comprendre les origines de son discours. Même si ça me fait quand même pas mal marrer de penser que le garçon qui s’entendrait à la perfection avec ma mère qui est bien raciste s’appelle Kamel et est d’origine tunisienne. Même si c’est vrai que physiquement, bizarrement, on dirait plutôt un Asiatique mais bon… C’est pas la question ! Du coup, il va falloir apprendre à éviter tous les sujets fâcheux pour ne pas gâcher nos moments intimes. Ou alors je ne le supporterai plus et je mettrai fin à notre liaison.

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Mais quelque part, ça m’embête un peu. Deux personnes ayant des positions opposées n’ont-elles donc aucun terrain d’entente ? Avec Kamel, on se retrouve sur le sexe (évidemment), les petits plaisirs de la vie et l’orthographe, il est aussi chiant que moi sur le sujet. Mais après ? Cette liaison n’a pas, des le départ, vocation a être pérenne pour des raisons que je ne donnerai pas ici. Du coup, je me dis que je peux en faire une expérience pour répondre à la lancinante question : peut-on sortir avec quelqu’un qui a des opinions contraires aux nôtres ? La, de suite, j’ai
envie de répondre non. Je peux m’habituer à des tas de manies, accepter certains modes de vie, faire des compromis mais ça, non, je ne peux pas. Parce qu’en ne voulant pas entrer en conflit avec Kamel, j’ai limite approuvé ses propos par le bon qui ne dit mot consent. Même si je lui ai fait comprendre que la couleur des joueurs de foot ou l’homosexualité de Billy Idol n’était pas pour moi source de débat, je ne vais pas non plus rester calme ad eternam. Preuve par A+B qu’on n’est pas faits pour aller avec n’importe qui. Et puis si à tout hasard, j’avais envie une subite envie
de me reproduire avec Kamel, j’ai pas forcément envie que mes enfants tiquent sur une couleur de peau ou une orientation sexuelle.

 

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Je laisserai le mot de la fin à Anne qui me connaît depuis toujours quand j’ai évoqué le cas Kamel : »ahahah mais je te vois pas du tout avec un mec comme ça ! ». La messe est dite.

PS : Ceci étant dit, mes enfants auront le droit de ne pas aimer Magloire et McDoom. Parce qu’avec eux, le problème n’est pas leur couleur ou leur orientation sexuelle (d’ailleurs, je ne sais pas s’il est gay ou pas McDoom), juste qu’ils sont naturellement gonflants.

12 réflexions sur “Peut-on sortir avec un mec reac quand on ne l’est pas ?

  1. pour gagner la bouteille de rhum, je tente un commentaire (attention, ça fait 5 mois que je n’ai plus rien posté sur aucun blog donc c’est mon grand retour) McDoom n’est pas gay, et bien moins mignon de près. a part ça, je ne pense pas qu’on puisse supporter longtemps quelqu’un dont on ne partage pas un minimum ce genre de point de vue, tout dépend de ce que tu recherches dans cette relation qui semble d’emblée ne pas devoir durer…même si c’est un bon tripoteur lettré.

  2. Tu sais, je crois que ce n’est pas tant le fait d’avoir des avis contraires (ce qui heureusement arrive souvent) que d’avoir une vision du monde très différente qui est pénible. Surtout sur ces sujets qui touchent à nos fondements: égalité des Hommes par exemple.

    Pour moi tu peux ne pas être d’accord sur la couleur de la peinture de la chambre, mais pas sur le fait d’être homophobe ou autre.

    La messe est dite bis repetita.

  3. On sent bien que tu prends sur toi… Et sur ce point là, te lisant un peu, je pense que tu ne tiendras pas longtemps avant de tout lui déballer!
    Alors surtout, à ce moment là… Dis toi que je serai avec toi par la pensée :- D

  4. Je suis convaincu que l’on peut avoir des opinions différentes et bien s’entendre. Personnellement, j’apprécie qu’une personne me pousse à pratiquer le doute méthodique, se fasse l’avocat du diable, démonte mes arguments et parvienne éventuellement à me faire reconsidérer ma position. C’est du choc des étoiles que jaillit la lumière! Et accessoirement, ça prouve qu’elle a un cerveau.
    Dans le cas présent, ce qui semble t’intéresser chez la personne, c’est le sexe, l’attention qu’elle te porte et l’image flatteuse de toi que te renvoient ses compliments. Une opinion contraire à la tienne est donc perçue comme une agression, une chute du petit nuage rose du bonheur sur lequel tu surfes. Pas grave puisque c’est une relation de type CDD, mais dans le cas d’un CDI, le problème est différent. As-tu vraiment envie de partager ton temps avec quelqu’un qui dit amen à tout, sachant qu’entre hommes et femmes, il y a des millions de domaines où naturellement les opinions diffèrent? N’oublie jamais que si tu es attirée par les hommes, c’est parce qu’ils sont différents de toi.
    Pour finir, je crois que la vrai problème qui se pose à toi ici n’est pas que ton chéri ait des opinions différentes, mais qu’il semble bel et bien intolérant. Et là, je pense que ce n’est vraiment pas à ton honneur de fréquenter ce type de mec (mais je veux bien écouter tes arguments pour me convaincre du contraire)

  5. Je suppose que tout dépend jusqu’où tu es capable d’accepter la divergence d’opinions. J’ai été avec des gens qui n’avaient pas les mêmes positions politiques, ça se fait très bien. Mais si tu ne partages pas les mêmes valeurs fondamentales, c’est impossible.

  6. J’ai beau écrire des commentaires à la con pour gagner la bouteille de rhum, j’ai pas l’impression que ça m’avance à grand chose.

  7. « J’ai été avec des gens qui n’avaient pas les mêmes positions politiques, ça se fait très bien. Mais si tu ne partages pas les mêmes valeurs fondamentales, c’est impossible. « 

    J’aime bien la formulation, la question étant de savoir ce qui est fondamental dans nos valeurs. Comment on sépare principes et valeurs, comment on les hiérarchise et quels arbitrages on opère.

    Il y a ensuite un degré d’implication dans une relation qui va déterminer ce que l’on est prêt à accepter.
    Et cela me semble assez variable. Alors qu’on pourrait penser qu’on va être plus tolérant (dans le sens premier du terme à savoir accepter ce qui nous déplait) à l’égard d’une personne avec qui l’on souhaite s’investir, en fait, on sera probablement moins regardant sur un/une candidate à des parties de jambes en l’air sans suite que sur un/une candidate à une relation suivie voire définitive.

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