Du droit de s’embrasser dans la rue

Dimanche avait lieu un Kiss in contre l’homophobie, action que je suis de près vu qu’elle est organisée par notre Bobby chéri. Et que je trouve le principe simple
mais génial : pendant 5 mn, des couples homo, bi ou hétéro sont invités à s’embrasser dans un lieu public. Une action consistant à se faire des bisous, chouette !

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Je suis allée à celui de décembre devant Citadium, j’avais pris Vicky avec moi pour participer à l’effort collectif (il va falloir que j’explique à un moment qu’on
n’est pas ensemble quand même, malgré notre fusion, ma maman va encore se poser des questions…). Ambiance festive, les gens sont détendus, des passants prennent des photos. Bref, un bon moment malgré le froid polaire (mais mes orteils ont survécu), c’était bien sympa, on y a croisé Matt et sa dulcinée, aussi.  Quelques temps après, je reçois une invitation pour un kiss in le 14 février devant Notre Dame de Paris. Oh, le jour de la St Valentin, c’est mignon… Je n’avais juste pas envisagé un gros gros problème quant à ce rendez-vous : Notre Dame = église = extrémistes catholiques pas contents que des homos se roulent une pelle devant.

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La semaine précédant le Kiss in, j’ai donc vu Bobby déplacer le lieu de rendez-vous pour calmer les esprits au Boulevard St Michel, faire suivre les liens vers des
groupes extrémistes allant jusqu’à donner des éléments de sa vie pour pouvoir le menacer (notamment lieu de ses études). Bref, du malsain comme on en fait plus. Evidemment, je connais Bobby donc je sais que sa volonté n’était pas de provoquer et que toutes ces réactions vont bien au-delà du principe et des revendications du Kiss in qui ne cherche qu’à faire revendiquer une égalité de fait, pas du tout de provoquer qui que ce soit. Mais voilà, soudain, on constate que s’embrasser en public quand on est gay, ça ne passe pas. A l’arrivée, dimanche, quelques participants du Kiss in se sont également embrassés devant Notre Dame et se sont fait attaquer par des extrémistes.  Ecoeurant.

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Certains y verront de la provocation mais au fond, pourquoi en tant qu’hétéro, j’aurais le droit d’embrasser mon mec devant une église et un couple homo ou lesbien pas ? Pire,  je pourrais tout à fait embrasser un homme qui est soit mon amant ou dont je suis la maîtresse, un homme qui serait marié, par exemple, sans que personne ne réagisse. Mais des homos non.  C’est sale, c’est blasphématoire, c’est maaaaaaaal. Non mais c’est vrai, Dieu a dit aimez-vous les uns les autres mais pas entre hommes ou entre femmes, faut se mélanger (et à une seule personne !). Pfff, ça devient compliqué toute cette lecture entre les lignes.

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Pourtant puisque Dieu n’est qu’amour, pourquoi rejeter ces ouailles-ci ? Il existe des homos chrétiens qui ne se tirent pas une balle dans la tête tiraillés par un tel paradoxe. J’ai toujours trouvé que la religion n’avait d’intérêt que dans l’espoir et la tolérance. Ici, il est manifeste que la tolérance, on se la fout au cul et on fait l’avion
avec, ne reste que l’espoir de voir tous ces cons intolérants réaliser un jour que l’homosexualité, ce n’est pas saaaaaaaaaale, c’est de l’amour, point.

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Mais au-delà de cette violence, on constate bien que la cause gay, lesbienne et trans est très loin d’être gagnée, très très loin même. Quand Bobby a débuté les
Kiss in, j’ai trouvé ça mignon et bien vu : moins tape à l’œil que la gaypride, plus anodin quelque part pour interpeller : ben ouais, un couple homo s’embrasse dans la rue, hors Marais, ça te dérange ?  J’eus cru naïvement que non, ça ne dérangeait pas. Le chemin est encore long avant l’égalité des droits…

9 réflexions sur “Du droit de s’embrasser dans la rue

  1. Alors à propos de la religion, il est toujours bon se marrer un coup :

    http://www.dailymotion.com/video/x6enkb_religion-foutaise_fun

    Ensuite concernant l’homophobie, on avancera doucement, et on a déjà fait beaucoup de chemin en pas si longtemps au regard de l’histoire, mais cela se fera doucement et dans 30 ans espérons que les opposants au « Baiser de la lune » seront vu comme des vieux rétrogrades que plus personne n’écoute.

  2. Bonjour matinal,
    je suis sans doute chiant et tatillon, mais je relève une petite imprécision qui me semble non pas essentielle mais importante: chrétien ce n’est pas uniquement catholique.
    Ceci dit, oui, l’église catholique est majoritaire parmis les chrétiens de France, mais par exemple les protestants ou réformés sont très tolérants envers les homosexuels, et heureusement.
    Mis à part ça, comment il faut faire pour être informé des prochains kiss in?

  3. peut etre que la provocation n’est pas dans le fait de se rouler une pelle pendant 5 mns, mais de le faire en groupe, tout simplement,,,,et que gay ou hetero, les gens sont forcement interpellés…apres le faire devant un haut lieu du clericalisme, evidemment ça provoque meme si ces reactions sont d’un autre âge…et donc ridicules.

  4. Plus prosaiquement j’ai envie de dire que la France est un pays laïc et que la rue n’appartient pas à l’église et que donc qui veut peut s’embrasser devant Notre-Dame ils ont rien à y dire…POINT!

    Et ça marche pour toutes les religions, c’est pas elles qui commandent en France…point bis!

  5. Je ne défends pas ces cathos extrémistes, mais je pense effectivement qu’ils l’ont vu comme une provocation. Même si, comme tu l’as précisé, ce n’était pas l’objectif …

    Ne connaissant pas les organisateurs, je veux bien le croire, même si tous les signes d’une provoc sont là. Mais cela n’excuse pas pour autant cette violence.

    Malgré que je sois athée, je ne suis pas pour les mariages cathos homo. Mon point de vue est à l’opposé pour les mariages civils.
    Après tout, si une religion dépend de dogmes d’un dieu, ces derniers ne sont pas à géométrie variable. Une religion et ses représentants ne devraient pas faire de clientélisme pour s’adapter à certains usagers/clients. A moins bien-sûr que ces religions ne reposent sur rien et ne soient là que pour soulager les croyants et que l’on soit libre de changer les règles en fonction des besoins de la société.

    Si certains homos ont besoin d’une religion pour vivre, ils n’ont qu’à développer leur propre religion (un peu comme aux USA).

  6. en même temps, pour les extrêmistes, le fait d’être homo est déjà en soi une provocation. Mais c’est vrai qu’on a encore du chemin à faire. Je me souviens que lors de mon année erasmus, mes coloc se vantaient d’être ouverts d’esprit (rapport à l’un d’eux qui se tapait 1 à 2 filles différentes par semaine), mais lorsqu’ils ont découvert qu’un autre étudiant erasmus (allemand)était bisexuel, ils ne lui ont plus adressé la parole.

    Je trouve ça affligeant pour des jeunes d’avoir une telle mentalité d’arriéré.

  7. Merci pour cet article Nina. Effectivement, le chemin est encore long… Ce sont des gens comme Bobby qui font avancer les choses, au nom de tous, pour tous… Merci à ceux qui portent le courage de tous quoi!
    Quant au fait de lier ca à la religion, je ne suis vraiment d’accord…C’est surtout lié à la bétise des gens, simplement. Y aurait pas ça, ce serait autre chose. Et puis au final, j’attends encore qu’on trouve « l’équation mathématique du con »… Bref…
    Bon ok, next kiss-in, I’m in!

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