Comment j’ai séduit ma libraire. Episode I

Par Lucas

Dans la riante cité de Riches Lieux, où j’exerce la noble profession de chercheur d’emploi, il y a une P’tite Maison dans la Prairie de la Presse. Oui, une seule digne de ce nom. Dans cette boutique, on trouve aussi des bouquins et de la papeterie mais ce n’est pas l’essence de l’échoppe.

Cet endroit c’est un lieu de pèlerinage pour le lecteur qui a rendez-vous avec ses publications préférées.

Chaque jour, chaque semaine, chaque mois : peu importe. Il y a  toujours un retour en ces lieux et c’est tout ce qui compte.

Pourtant cette histoire n’a pas commencée à la librairie.

Elle a commencée par un impromptu.

Un repas au resto.

Dans une p’tite auberge chaleureuse, pas très loin de ma librairie chérie.

Pour un déjeuner, assis pas très loin de celle qui allait devenir ma libraire bien aimée.

Regardez-la…

Mieux que ça. N’ayez pas de scrupules.

Si son regard croise le votre, vous lui ferez un sourire et elle vous le rendra surement.

Et puis, elle repartira peut-être dans ses rêveries…


Ma libraire a souvent ce regard ô loin.

Pas nécessairement rêveur car le rêve a une connotation de bonheur. Mais il ne faut pas dire non plus qu’elle a un air triste et…
Pfff, pourquoi vouloir juger ?

On est souvent prompt à dire qu’une personne à l’air triste alors qu’elle est simplement partie très loin. Jugement porté sur un regard libre, jugement imprécatoire dans une société où la rêverie et l’envol vers des sphères légères sont mal vus.

Car il faut être sérieux.

Il faut donner une image respectable et le respect passe par un uniforme terne et triste : celui du visage fermé.

Point final.


Ce jour là, ma libraire avait donc un regard ô loin.
Un regard vague diront certains.

Mais « vague » sous entend qu’elle ne savait pas trop ce qu’elle faisait, qu’elle n’avait pas de destination précise, que son regard était dans un terrain… vague entre deux immeubles de pensées sérieuses.

Mais non.

Un regard vague c’est aussi l’appel du large, voire un ressac qui câline et qui rassure ; une vague de douceur dans un monde de brut, les yeux au loin, très loin des contingences de ce resto de Riches Lieux.

Partie, ma libraire. Envolée

Comme j’aurais aimé m’enfuir avec elle.


Mais ce jour là je n’ai pas largué les amarres.

Je venais déjeuner dans ce petit restaurant qui propose, chaque midi, une quiche et un crumble du jour.
Simple et délicieux, humain et convivial : un p’tit bonheur.

Hédonisme, ma religion…

Mais revenons à ma libraire.

Toute seule à sa table et son regard au loin.

C’est tellement rare cette liberté. Se laisser aller à prendre la fuite, partir dans un monde au conditionnel : on aurait dit que…

C’est ce qui m’a donné envie de mieux la connaître.

Peut-être me disais-je, sans l’avouer, que je pourrais peut-être l’aider à oublier ses soucis, que je pourrais l’inciter à rester ici et me faire des sourires au lieu d’être dans la Lune avec un clair de Terre.

Alors en partant, je lui ai glissé à l’oreille que je la trouvais très jolie. En espérant qu’une telle phrase ne l’avait pas troublée dans ses rêveries.
Vous voulez connaître la suite ?

A la semaine prochaine…

Generique de fin

5 réflexions sur “Comment j’ai séduit ma libraire. Episode I

  1. ce que je trouve paradoxal avec cet entre deux dont tu parles, et que je connais particulièrement bien, c’est qu’on est très nombreux à s’y réfugier, et pourtant quand on y est on y voit jamais personne. c’est toujours un lieu de solitude, on y rencontre jamais personne. pas très glamour tout ça.

  2. Oui, navrée, j’ai été troublé par la mise en page des articles.

    Juste pour rire, sache que je suis en train de mettre un collant en laine pour affronter les -20° de dehors.
    Il y a de la neige partout, de la poudreuse …

    C’est bien toi qui étais parti au Canada quelque temps, n’est-ce pas ?

  3. Je n’y suis strictement pour rien pour le changement de design, c’est OB qui a reseté tous les CSS de la V.1 donc je viens de tout perdre. Si on ajoute ça au fait qu’on peut pas commenter directement sur la page d’article, je dirais que je suis assez énervée, en fait…

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