Babel, d’Alexandro Gonzales Iñarritu

Par Bobby

Rappelez-vous. Je vous ai déjà parlé de 21 grams, du même réalisateur. Aujourd’hui, je m’attaque à son film suivant, Babel, qui reprend le même principe (la croisée de plusieurs destinées autour d’un seul et même accident), pour l’étendre à l’échelle de notre planète, et non plus d’une ville comme dans Amores Perros ou 21 grams.

Maroc. Deux gamins tirent sur un car de tourisme avec un fusil, pour jouer. Une touriste américaine est gravement blessée et oscille entre la vie et la mort. Cette même touriste, venue avec son mari pour quelques jours de vacances, voyait son couple au bord du naufrage.

Mexique. Une nounou emmènent les enfants du couple américain avec elle et son neveu lorsqu’elle doit retourner à Mexico pour le mariage de son fils. Mais la frontière avec les Etats-Unis est un lieu de tension palpable et dangereux.

Japon. Une jeune adolescente sourde-muette, rebelle et en mal d’affection depuis le suicide de sa mère, nous fait entrer dans son monde, un univers de douleur. Son père est, mystérieusement, lié à l’accident qui a eu lieu au Maroc.

Des douleurs sur chaque continent. Des détresses qui n’arrivent pas à communiquer, et qui explorent tous les moyens possibles pour se faire comprendre (les mots, les signes, les expressions, la drogue, l’alcool, les cris, la violence, l’amour, la mort…). Une fresque magnifique, musicale, visuelle, solidement interprétée par des acteurs époustouflants : Brad Pitt, Cate Blanchett, sublimes dans le rôle de ce couple américain perdu et détestable, et Gabriel Garcia Bernal, magnifique (je ne cite pas les autres, moins connus, mais qui sont tous aussi bons, de la mama mexicaine aux jeunes marocains, en passant par la poignante jeune japonaise).

C’est un film qui aurait pu explorer, sans fin, les répercussions d’un événement, passées, présentes et futures, qui aurait pu nous mener en Afrique noire, en Europe, en Russie, jusque chez les Inuits même. Un film qui nous montre des horizons terribles, tout en conservant une touche d’espoir, quoique tragique : malgré tout, les larmes sont le vecteur qui rapprochent, à un moment où à un autre, les individus, leur permettant d’exprimer le vide nébuleux, que nous ne pouvons exprimer sans le réduire, et qui bouillonne en nous.

9 réflexions sur “Babel, d’Alexandro Gonzales Iñarritu

  1. Très beau film, je confirme! Par contre l’actrice qui joue le rôle de la femme blessée n’est pas Kate Winslet mais Cate Blanchett. On y était presque 😉

  2. Oulà, oui en effet, désolé pour cette bourde lamentable… Je le savais, en plus, mais c’est une faute d’inattention (quoique lourde, j’en conviens…). Navré :'(

  3. C’est bien dit tout ça !
    Ca correspond tout à fait à l’image que j’ai du film.
    Et ta dernière phrase est hyper poétique !

    Inarritu fait de toute façon partie de cette vague de jeune réalisateurs hispaniques très doués : Guillermo del Toro, Alfonso Cuaron. Franchement ça me fait bien plaisir de voir ce cinéma se développer.
    Ils sont doués et ils apportent des idées nouvelles tant au niveau du fond que de la forme des films.
    Et puis voilà quoi, Inarritu aime Garcia Bernal, et pour moi voir ce jeune homme c’est déjà un grand bonheur alors… 🙂

  4. Oui Thibault, Amores Perros, que j’ai mentionné dans l’article, très bon film qui ouvre la « trilogie ».

    Et merci à toi Keira 😉
    Dans un autre genre, tu aimes Amenabar ?

  5. Ah oui, j’aime beaucoup aussi !
    Abre los ojos et Les Autres étaient vraiment excellents !

    Et dans un autre registre mais toujours hispanique, je suis fan d’Almodovar.

  6. mouais … un film qui nous apprend que même mis à l’épreuve, il vaut mieux naître riche et américain que pauvre et mexicain … je n’ai vraiment pas été convaincue.

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