Etudes : 3 ans d’Airbag School…

Par Lucas 

Certains d’entre vous le savent, je suis fana de jazz. D’ailleurs je vais aller au concert de Stacey Kent le 21 à Reims, ça va tuer des ours polaires ! Le jazz c’est mon truc. Tout le spectre m’intéresse. Du free jusqu’au smooth, c’est dire du plus dur d’accès au plus easy listening. Du coup, comme je me passionne pour  cette musique, je m’intéresse logiquement à ceux qui la font. Et là, je tombe parfois des nues…


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Il est tout plein d’artistes, français ou autres, qui ont fait des études de malade et qui ont eu ensuite le courage de se lancer dans leur passsssion, d’en vivre et d’en être heureux. Prenons l’exemple type selon moi : le Moutin Trio.

 

Les Frères Moutin ont tous deux fait ce qu’on appelle communément une PDI  (putain d’école d’ingé): Les Mines pour l’un, Art & Métier pour l’autre.
Pourtant, ils ont préféré se lancer dans leur passsssssion, aidés en cela par un talent de malade. Sans déconner, allez les voir et les entendre jouer : ils surkiffent chaque note, chaque mesure ils la vivent intensément, les yeux écarquillés, le visage tendu, la bouche ouverte… Arf, c’est trop bon! Ils sortent de leur trip en eau et avec un sourire 10000 watt ! On est autant touché par leur zik que par l’émotion qu’ils transmettent ! Sans déconner, je me demande si en France on a une section rythmique (contrebasse + batterie) qui peut les concurrencer…

Or, nos deux frérots ce sont alliés avec un talentueux pianiste, Pierre de Betheman.

Pierre est un ancien de l’ESSEC qui au bout de 4 ans dans le Boston Consulting Group s’est cassé (non  le Boston Consulting Group, c’est pas un groupe de musique East Coast mais une boite d’audit à la con) Donc Pierre, au bout de 4 ans, a dit : « Bloody Shit Mother Fucker, It’s damned boring. » (diable, palsembleu : comme cela est bougrement ennuyeux).

 Et hop, que je te plaque la boite du jour au lendemain pour faire ce que j’aime. Manifestement, ces quatre années avaient  vacciné Pierre contre le BCG (ceci était la blague nase de la semaine. Merci de lever les commissures des lèvres…) Donc notre consultant est devenu pianiste de jazz. Et là, ça envoie du gros. De Betheman en solo, c’est déjà terrible mais alors avec les frères Moutin… Mamma Mia.

Bien sûr, on a tous en tête l’exemple de cet étudiant de l’EDHEC qui avait crée un groupe appelé Tai Phong et qui, quelques années après,  nous annonçait qu’il irait au bout de ses rêeeeveus, là où la raison s’achèèèèèveu(ca y est ça m’a donné envie de réécouter le CD « Singulier »…) D’ailleurs, le même, dix ans plus tard, évoque ses années de prépa et d’école dans la chanson « A nos actes manqués »:  Aux années perdues à tenter de ressembler, A tous les murs que je n’aurais pas su briser (ça y est, ça m’a donné envie de réécouter le CD « Pluriel »…)Ah là là, sacré Jean-Jacques.

 

Perso je me suis vite rendu compte que le piano n’était pas mon truc. Pourtant, je ne me suis pas tourné vers d’autres instruments car je n’avais aucun talent artistique et aucun
talent créatif. Voilà comment vous entamez une brillante carrière de siffleur sous la douche. Ca vous permet de réveiller touts la famille avec une version disco de Encore un matin,
un matin pour rien, du gel douche au creux de mes mains.
(oui sous la douche je me fais ma Starac et mon chat déprime en pleurant dans son coin, en espérant obtenir une nomination aux Césars pour son rôle de Manu Katché.)

 Je découvre donc une nouvelle fonction des écoles de commerce : la fonction airbag. C’est la politique du « OKAHOU ». Yann Moix a fait Sup de Co Reims, après ça il a intégré la Rue Saint Guillaume et là, au lieu de préparer le concours de l’ENA, il nous a pondu un film : Podium.  Il s’en foutait, si ça merdait il avait tout le réseau des anciens de Reims Management School et de Sciences Po Paris qui pouvaient lui trouver un taff. Eh oui en France on vous catalogue par le diplôme…  C’est un peu le bad tout de même… Enfin, moi ça me fait badder.  Ya un type comme ça que j’aimerais bien rencontrer et lui offrir une bière pour qu’on discute entre 4 z’yeux : c’est Mickael Youn.

Ce mec a fait quand même fait une bizness cool : le CERAM à Nice. Moi ce que j’aimerais savoir, c’est ce qu’il a fait entre la diplomotion et Fatal Bazzoka, comment il a fait pour être embauché au Morning Live. Chais pas si vous vous rappelez de ces deux épisoades de sa life mais j’aurai toujours en mémoire son engueulade avec Fogiel et aussi sa course poursuite avec les flics en moto dans le bois de boulogne ! (lien en fin d’article)

 Dans une moindre mesure, ça me fait penser à  un de mes chers condisciples qui veut être journaliste et qui au lieu de faire le CELSA ou l’IEJ est venu se perdre à Reims… Et vous savez pourquoi ? Parce que l’école de commerce, ça ouvre toutes les portes. Mais aussi parce que plein de jeunes découvrent la real life après la prépa une fois sorti du carcan familial et oppressant : « Tu seras cadre sup mon fils« . Du coup, paye ta rébellion par la biais de l’amour des mots et des phrases bien construites.  Enfin, selon moi, mieux vaut se rebeller tôt plutôt que de sous vivre pendant 40 ans et avaler à 60 balais une boite de mort aux rats en chantant « J’aurais voulu être un artiste… »

 

10 réflexions sur “Etudes : 3 ans d’Airbag School…

  1. Comme par hasard tous ces gens qui se sont reconvertis dans « l’art » après de longues études (de commerce souvent) ne viennent pas des classes moyennes ou prolétaires.
    2trange non?
    Je ne dis pas que les écoles d’ingé ou de commerce ne sont pas à la portée des sans le sous, mais plutot qu’une fois le diplome en poche on fait ce boulot qui ne leur plait pas pour vivre (vivre bien certes) et du coup le coté artistique reste dans le domaine du loisir => frustration par moment peut-être.

    Al

  2. PAreil que Al, c’est beau d’avoir papa-maman et l’école pour nous rattrapper si on se plante. C’est pas donné à tout le monde. Surtout que l’école c’est déjà papa-maman qui l’a payé !
    Excepté JJG qui ne l’oublions pas tenait son magasin de sport et ne l’a laché qu’un an après la sortie d’Il suffira d’un signe alors qu’il était déjà millionnaire.

  3. Bande de connards. Je suis prêt à prendre le TGV pour venir vous fracasser la gueule en dépit de mes fractures ! Vous etes plus fort que moi , vous allez me rattatiner ? Rien à foutre, je peux vous garantir que vous ne sortirez pas indemne et que même si vous devez me fracasser la gueule vous allez souffrir.

    Putain mais ouvrez les yeux bordel !!

    J’ai plein de copains qui sont en école et qui viennent de classe proletaire ! Des mecs qui ont pris un pret de 21000€ et qui vont le payer avec leurs salaires une fois diplomés ! Des mecs qui font la fierté de leur famille !

    Putain mais là j’ai qu’une envie c’est de vous retourner la gueule à vous et vos clichés de merde ! Allez vous faire foutre putain.

  4. Contrairement à ceux qui ne voient que le côté pécuniaire de la chose, je préfère voir le côté intelligence de la chose. Les artistes, les vrais, sont des êtres intelligents (j’vous parle pas des conneries made in Star Ac’) alors quelque part c’est peut être bien normal qu’ils aient un background scolaire qui en impose, et qu’ils aient les moyens intellectuels d’aller « au bout de leurs rêves ».
    Dire que l’argent gouverne le monde c’est un discours navrant, reconnaître que seule l’intelligence le fait aller où on le souhaite, c’est tout de même nettement plus porteur.
    En tout cas je préfère lire cet article dans ce sens là, plutôt que dans l’autre.
    Dans le même genre ma meilleure amie est pianiste de jazz, elle commence à faire son trou dans les boîtes de prod’ New Yorkaise, mais à côté de ça elle fait aussi des études de physique nucléaire… mais là encore on va me rétorquer que ses parents sont blindés de thunes.

  5. « Parce que l’école de commerce, ça ouvre toutes les portes »
    On en reparle dans 1 an ok ?!
    J’ai une amie qui était dans une grande école de commerce, et qui a mis plus d’un an à trouver un job.
    Se sont des « cas isolés » que tu nous racontes là … qui ne représentent pas la majorité.
    Sandrine Quetier sort bien de my school, j’ai bien eu Fontaine et Bataille en parrain de promo, et ça ne fait pas de moi (en tout cas pas encore) la nouvelle star de TF1 ou M6 (pas de jeu de mots please).

  6. Comme tu dis Luca, il y a effectivement des prolos qui ont fait des prêts de 21 000€ et qui le paieront avec … leur salaire. Ben oui, ils ne peuvent pas se permettre d’aller ramer pour être artiste quand ils débutent dans la vie avec 21000€ à rembourser.
    Soit dit en passant, je suis aussi d’accord sur le fait qu’être intelligent est une des facteurs de réussite et qu’il ne faut pas minimiser cela.
    On ne reproche à personne d’avoir de l’argent, c’est juste que ça aide beaucoup d’en avoir ou d’avoir des gens près de soi qui en ont, pas grand monde n’a cette chance et ça bloque certainement des carrières artistiques même si ce sont des personnes intelligentes et je dirais justement, elles seront trop rationnelles ces personnes pour ne pas tenter une carrière de musicien avec un crédit de plus de 20K sur le dos et sans appui financier de quiconque.
    C’est la vie, tout le monde ne part pas sur les mêmes bases. Faut en vouloir. Chacun sa croix, il n’y a pas non plus que l’argent qui est un facteur de problème.

  7. Pour revenir au sujet… y’aurais pas moyen de faire une soirée Jazz/vingtenaires?

    Genre Lucas indique un concert un peu original qu’il connait, et on donne rendez-vous devant la porte, avec coups à boire, discussiosn sur le financement des études (non en fait ^_^ …) et musicos talentueux…

  8. Lucas, tous tes prolétaires de copains qui empruntent 21 000 € représentent quel pourcentage des étudiants de ta business school ?
    Perso, j’en ai vu assez peu de « prolétaires » en prépa et encore moins en école. Les choses ont du bien changer… à moins que tu n’ais tord ?
    Faudrait faire un sondage dans les parisiennes. Je suis bien curieux de savoir combien il y a d’enfants de RMISTES dans ces écoles.
    Par ailleurs, c’est fort que tu insultes les commentateurs, t’es trop un warrior toi ^^

  9. Bonbonbon, calmons un tantinet l’ambiance et relativisons, voire même nuançons les propos. Sans tomber dans le préjugé débile « tous des fils à papa » sans pour autant être utopiste, disons qu’à capacités égales, celui qui a des parents qui assurent derrière aura bien plus de chances de finir en haut de l’échelle salariale, dans ce monde capitaliiiiiiiste où l’art se juge avé le flouze (go arlette, go!!), mais cependant, néanmoins et nonobstant la conjoncture, dès que rentre en compte l’intelligence, le sérieux, voire même, le talent, eh bien là, qu’on soit fils de césar ou fils de rien, on peut toujours s’en sortir.
    sic transit gloria mundi, comme dirait l’autre.

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