La fréquence des rapports sexuels

Voici un sujet qui va passionner mes lecteurs et, en plus, attirer du monde sur mon blog. D’ailleurs, pour augmenter l’audience, je glisse d’ores et déjà les mots fellation, cunnilingus et sodomie dans ce texte. Ce n’est pas parce que je vais en parler, juste pour voir si le nombre de visiteurs uniques va augmenter suite à la publication de cet article. Mais je rassure les âmes pures et prudes, je vais parler de sexe Pas réécrire le Kama sutra.

Aujourd’hui, je suis d’humeur badine. Il fait beau, la chaleur revient et je retrouve Benoît, un camarade de brouette, ce soir. Pourtant, la semaine avait mal commencé, un nouveau déboire amoureux donc je parlerai plus tard mais la vie est curieuse : c’est quand on se sent moche et indésirable qu’un camarade de brouette se manifeste.

Hier soir, j’ai regardé la télé, honte à moi. Il y avait « Ca se discute », une émission consacrée justement au sexe et à la bonne fréquence des rapports sexuels. J’avoue que j’en ai vu juste un bout car je ne suis pas une fanatique de ce genre d’émission. Une dame d’une quarantaine d’années répondait aux questions de notre Jean-Luc national, je vous retranscris ici le dialogue tel quel :

« Pour lui, cinq à six fois par an, ça suffisait.

– Et vous ?

– Moi, ce serait plutôt cinq à six fois par semaine.

– Et vous êtes mariés à ce monsieur ?

– Non, divorcée. »

Un blanc éloquent s’en est suivi mais j’ai coupé l’émission là, ça me suffisait. Ce petit dialogue a été prononcé pendant que je fermais mes volets et que je me battais avec mon chat pour pas qu’elle sorte pas la fenêtre et mon cerveau s’est mis en ébullition. Quelle est la bonne fréquence des rapports sexuels ? Bon, je brise immédiatement le suspense : il n’y a pas de réponse. Ca dépend des gens, des moments, des lieux…

Alors je me penche sur mon cas et je me rends compte que le sexe est quelque chose de fluctuant, chez moi : il y a des moments où je n’en ai pas du tout envie, d’autres où je ne pense qu’à ça. J’en parlais un soir, avec Gauthier, qui m’a dit cette phrase au combien vraie : « Tu vas voir, plus tu le fais, plus tu as envie de le faire ». Quelle sagesse…


Après tout, ce n’est pas évident à admettre : même si le sexe s’affiche partout (on a même vu récemment Paris Hilton faire l’amour à une voiture pour vanter une marque de hamburger, j’ai pas bien compris le rapport…), il n’en reste pas moins qu’il est difficile de revendiquer son appétit sexuel.

Pour ma part, je pense être dans la moyenne ; je n’ai pas besoin de dix rapports par jour pour être épanouie mais je ne suis pas frigide non plus. Tout dépend du contexte. Par exemple, en période de partiel, je ne suis pas du tout attirée par une petite brouette car je suis dans un état de fatigue mentale. Franchement, j’ai beaucoup d’estime pour les historiens, théoriciens et compagnie mais lire du Bourdieu n’a jamais aiguisé mon appétit sexuel. Par contre, ça a souvent alimenté de mémorables migraines. Faut dire ce qui est : Bourdieu est un
théoricien fascinant mais c’est agaçant cette manie qu’il a de faire des phrases de trois paragraphes bourrés de termes qu’il vient d’inventer.

Mais je perds mes lecteurs, là, je reviens sur ma vie sexuelle.  Il y a donc des périodes moins propices au sexe. Dans ces périodes troubles, je préfère
de doux câlins. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais rien n’est plus agréable que de s’endormir dans les bras de l’être aimé après une journée bien difficile.

Heureusement, je ne suis pas en examen tout le temps. Si j’analyse ma vie sexuelle passée et présente, je remarque que toutes les saisons ont leur charme. Au printemps, les hormones sont en ébullition on « violerait une bite de trottoir » (dixit Gauthier) tant on ne sait plus quoi faire de notre trop plein de désir. J’aime bien le sexe de printemps car je le trouve globalement très explosif et fantasque : le soleil revient, notre humeur est au beau fixe. De là naît notre envie de bien s’amuser et on se montre plus imaginatif. En été, le sexe est plus langoureux… En automne, la fraîcheur qui arrive nous remotive et en hiver, on se réchauffe doucement au coin du feu.

Bon, il n’y a donc pas de période plus propice à une activité sexuelle qu’une autre : quel que soit le temps, on brouette. Mais la météo a une influence, en tout cas sur moi : j’ai remarqué que j’aimais bien faire l’amour quand c’est la tempête, au dehors, surtout quand il y a de l’orage. Je suppose qu’il s’agit d’une pulsion primaire, une sorte d’ode à la vie alors que c’est le chaos au dehors… C’est pareil pour le feu : dans les films romantiques, les héros ont tendance à copuler devant un merveilleux feu de cheminée sur un tapis en peau de
bête. Ca me fait penser à nos ancêtres d’il y a très longtemps qui n’avaient que leur feu de camp pour s’éclairer la nuit et avaient pour seule couche des peaux de bête. Personnellement, je n’ai ni l’un, ni l’autre… Au mieux, je peux faire l’amour devant des bougies mais leur puissance de feu n’est pas franchement impressionnante. Je suis une femme, je théorise le sexe.

Bon, suite à ces réflexions, quelle est la bonne fréquence pour moi en matière de sexe ? Et bien, je n’ai pas de réponse, tout dépend du partenaire. Il y a ceux qui m’attirent comme des aimants. Ceux-là, j’ai toujours envie d’abuser de leur vertu, de les toucher… De façon générale, en début de relation, il faut que ça bouge ! Je ne demande pas que le monsieur m’honore tous les soirs (car ça voudrait dire que toutes mes soirées lui sont consacrées et j’ai besoin d’un peu d’air) mais il me faut au minimum une nuit par semaine, voire un peu plus… Une
fois que le couple dure depuis quelques temps, ce n’est pas forcément pareil, il y a moins cette espèce d’attirance animale et plus de tendresse, il peut y avoir sexe sans pénétration, tripotages sans éjaculation (ce mot va me rapporter quelques lecteurs de plus)… Voilà d’ailleurs une excellente question que je n’avais pas encore soulevé : qu’est-ce qu’un rapport sexuel ? Car figurez-vous que la définition varie selon les personnes.

Nous avions discuté de ce sujet avec Gauthier, une fois : aux Etats-Unis, pays ô combien puritain, le rapport sexuel en tant que tel ne concerne que la pénétration vaginale. Ainsi, des jeunes filles qui pratiquent activement la fellation et autre sodomie peuvent se targuer d’être encore vierge. Nous avons tous les deux trouvés ça très hypocrite. Maintenant, pour moi, la fellation et autre cunnilingus font partie des préliminaires et ne comptent pas comme rapport sexuel. Ceci étant, je ne serai jamais assez hypocrite pour dire que si j’ai administré une fellation à un homme qui n’est pas le mien, je n’ai pas été infidèle puisque « je n’ai pas fait l’amour avec lui »…

Je parle de la fréquence des rapports sexuels mais qu’en est-il de la fréquence des non-rapports sexuels ? L’abstinence est-elle une bonne ou une mauvaise chose en soi ?  Ayant vécu une période de vide sexuelle, je me rends compte que ça a de vrais avantages. Ca permet de redécouvrir les joies de la masturbation et quand on retrouve (enfin) un camarade de brouette, qu’est-ce qu’on apprécie !

Trop de sexe tue le sexe, à mon avis, mais ça dépend. Le problème de la sexualité en couple, souvent, c’est le caractère rituel de la chose. Le jour où je ferai l’amour tous les jeudi soir à 22h47 avec mon homme car on est habitué comme ça, je pense que je demanderai le divorce. Ce que j’aime le plus dans le sexe en couple, c’est le côté surprenant. On se couche après une dure journée l’un à côté de l’autre, on s’embrasse chastement pour se dire bonne nuit mais le frottement des corps inspire… Et soudain, sans que ce soit planifié, la situation change et on se retrouve à partager un coït enragé. Oui car ce n’est pas parce que ça fait 10 ans qu’on fait l’amour avec une même personne qu’il faut que ce soit mou. 

Pour répondre à la réponse initiale : quelle est la bonne fréquence des rapports sexuels ? Pour moi, la réponse est simple : c’est faire l’amour à chaque fois qu’on en a envie

9 réflexions sur “La fréquence des rapports sexuels

  1. moi, contrairement à toi, je n’ai jamais eu de semaines dans ma vie ou je n’avais pas envie de faire l’amour.
    Si je n’ai plus envie de faire l’amour à un homme, ca me rend malheureuse et je le quitte. Je ne sais pas aimer sans désirer, et j’ai du mal à croire qu’on puisse m’aimer sans me désirer. Quitte à me ruiner chez Chantal Thomass.

    Je trouve ca très triste. Vala.

    A biental les filles.

    Vic

  2. précisément, j’ai lu bourdieu. Je te parle donc en connaissance de cause. Même l’acteur qui joue le role de Derrick est plus intéressant que lire Bourdieu.

  3. Heu ben en fait, moi non plus je n’ai jamais eu de semaine sans en envie de faire l’amour.
    Il est vrai que le sexe occupe une grande, trés grande place au sein d’un couple mais il serait intéressant de savoir si celle-ci n’est pas parfois un peu trop importante…

  4. Ca dépend des couples… Evidemment, s’il n’y a QUE du sexe entre deux personnes, suis même pas sûre qu’on puisse parler de couple… Mais sinon, c’est quand même un super moment à partager, ça resserre les liens (j’aimerais bien resserrer quelques liens, moi, d’ailleurs…)

  5. Ah, et je rajoute : même en période de partiels et co, ça m’arrive quand même d’avoir envie de faire l’amour, j’ai pas la libido totalement en berne non plus mais suis trop cassée pour… Je me contente d’un sage câlin! 😉

  6. moi je dis: le jour où g plus envie de sexe c que je suis mort (et encore…) mais bon moi suis un homme et je réfléchit avec le petit bout…
    d’ailleurs fo que je baise, je v m’en trouver un ce soir je gratte les murs là..
    bisous mes princesses

  7. "j’aimerais bien resserrer quelques liens, moi, d’ailleurs…" : j’ai le noeud de ma chaussure qui est défait, si tu veux. 😛
    Ben quoi, qui ne tente rien n’a rien, non? 🙂

    Nina : On me l’avait jamais faite, celle-là, ahahahah!!

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