Le sexe n’est pas une arme

Fiers d’eux, ils s’affichent dans les médias, inventent des termes pour se singulariser. Eux sont différents et le clament sans honte : ils ont une sexualité hors norme. Vomissant le concept de partenaire unique, ils avancent fleur au fusil pour défendre leur cause. Laquelle ? À part l’énormité de leur ego, nul ne le sait.

Ils revendiquent le droit d’exister. Ok, super, personne ne les en empêche. En France, les lois régissant la sexualité sont plutôt lâches : du moment que tout se passe entre adultes consentants, pénétrez qui vous voulez où vous voulez. Enfin quand je dis où, je parlais d’orifices, vous etes priés de pas baiser dans des lieux où les gens n’ont aucune envie d’assister à vos ébats. Et je vous jure que globalement, vos parties de jambe en l’air n’intéressent que peu de monde…

Pourtant, tous les jours, des inconnus clament avec fierté qu’ils baisent. Des hommes, des femmes, des transsexuels et que s’ils tombaient sur des hermaphrodites, ça les gêneraient pas. Puissante déclaration s’il en est, c’est comme si je disais que si j’avais l’occasion de sauter en parachute, ça ne me dérangerait pas. Alors que rien que de voir la vidéo du saut de mon beau-frère, j’ai crié et me suis cachée dans mon pull. Ok, c’est bien mon petit, tu couches donc avec tout le monde sans t’arrêter au genre de tes conquêtes. Et ? Tu as une revendication ? Ah non, aucune ? Alors pourquoi tu nous racontes ça ?

Passons sur le fait qu’on se demande si la multiplicité des genres des conquêtes n’est pas lié à cette volonté d’être « différent ». Le problème de la prise de parole sur la sexualité, c’est que d’un sujet intéressant à la base, on se vautre rapidement dans le racolage. La sexualité de Jean ou Jeanne n’a en soi aucun intérêt, ce n’est que de l’anecdote graveleuse. Je suis bien placée pour dire ça au vu des origines de ce blog. En relisant mes articles purement cul des premières années, je me suis demandée pourquoi les gens s’intéressaient au récit de ma nuit avec Paul ou Jacques. Réclamer une certaine liberté sexuelle ? Mais personne ne me l’a niée. Prouver qu’on peut aimer le sexe sans être salope. Moui, léger. En fait mon processus était simple : après 4 ans et demi en couple, je me trouvais à nouveau sur les chemins de la conquête et oh wouaaaaah ! Ça marchait pas mal pour moi, dis donc. J’ai vécu ces expériences les yeux grands ouverts, persuadée que je réinventais la poudre. Comme on dit sur l’Internet : lol.

Car le sexe n’est pas une arme. Je peux écarter les cuisses et m’en vanter tant que je veux, le monde sera le même le lendemain, je ne fais avancer aucune cause. Serais-je un exemple pour de jeunes filles timorées qui n’osent céder aux tentations de la chair ? Ahah non. Nombreuses sont les séries qui ont dédramatisé le sexe pour le plaisir, crier que oh oui, on fornique quand on en a envie n’est qu’une goutte dans l’océan.

Il y a pourtant des causes à défendre vis à vis de la sexualité comme tout ce qui touche à la prévention, le droit des femmes à disposer de leur corps et de leur fertilité, le droit de dire non… Et plus loin toute la question du droit des homosexuels en terme de mariage et d’adoption. Des combats, il y en a. Dire qu’on baise hors des conventions petites bourgeoises n’en est pas un, c’est juste une posture. Et si on considère que dans les Mystères de l’amour, y a un club libertin et un couple à 3, c’est limite ringard comme posture.

Je terminerai par cette éternelle phrase tellement originale et inconnue de notre ami Epicure : pour vivre heureux, vivons cachés. Car n’oublions pas une chose : notre vie amoureuse et/ou sexuelle n’a d’intérêt que si on ne la vit que pour nous, pas pour se la raconter dans les médias.

Et je finis par un article hilarant qui m’avait inspiré cet article : L’arène 69, parlons cru puisqu’elle est nue.

28 réflexions sur “Le sexe n’est pas une arme

  1. Ça me fascine toujours de voir comment tout discours d’un individus sur sa sexualité déchaîne une tempête de réactions sur le mode « Ça ne m’intéresse pas moi donc ça ne devrait pas être dit publiquement ». Il serait intéressant de se demander alors pourquoi toutes celles et tous ceux qui se déclarent royalement non-intéressés ont pris la peine quand même de lire et commenter, et aussi quelle est leur légitimité pour déterminer que ce qui ne les intéresse pas ne peut être intéressant, utile ou pertinent pour personne d’autre.

    Quant au fait que le sexe n’est pas une arme, ça me paraît être une position extrèmement contestable, en particulier (mais pas seulement) au regard de pas mal des combats féministes du XXe siècle. Bien au contraire, je crois au cul militant, au cul subversif, au cul porteur d’idées et de valeurs sur la cité, sur la société et sur les relations entre les individus.

    1. Perso, je ne lis pas mais justement, parfois, j’aimerais avoir quelque chose à lire et on est trop dans l’anecdote sans le moindre intérêt. Je ne m’intéresse pas à la façon dont vivent les gens, je suis fatiguée de voir des inconnus étaler leurs fesses pour gratter leur 15 mn de gloire. Le problème, c’est que tant on consacre des articles sur l’intimité d’un individu lambda, il y a d’autres sujets dont on ne parle pas. Et puis faut dire qu’au bout du 10e article sur ce genre de sujets, les gens ont légitimité à exprimer leur ras le bol.

      Et s’il te plaît, ne compare pas l’exhibition d’un modèle de couple que personne ne conteste aux luttes féministes qui réclamaient des droits aussi fondamentaux que le droit de maîtriser leur corps et leur fertilité ou la criminalisation du viol. Je trouve ça vraiment sans rapport.

      1. L’argument me paraît quand même faiblard. Ou alors il faudrait te fendre d’un tas de billets ras-le-bol concernant les kilomètres d’anecdotes non seulement inintéressantes, mais en plus même pas croustillantes, dont regorgent la blogosphère, les forums et l’internet en général. Entre les Skyblogs d’ado gothiques, les sites de chatons mignons et les sections « Commentaires » des sites d’actualité, qui sont un peu le fruit des amours contre-nature du café du commerce et de moyens de communication d’envergure planétaire, tu aurais du matériau.

        Mais ce qui fait débat, c’est toujours le fait que les gens parlent de leur cul. Et là, ça devient soudainement inacceptable de se dire. (Et pourtant quand Moravia parle du cul de Desideria, c’est de la littérature. Faut-il que le cul soit fictif pour être digne d’être raconté ?) C’est quand même curieux, et ça pose la question de savoir pourquoi c’est le seul sujet dont il faudrait s’abstenir de parler sous le prétexte, douteux en soi, que ce serait « inintéressant ».

  2. Le pansexuel cité en référence n’a pas vraiment inventé le mot, a priori forgé en 1917 pour désigner les pervers dans son genre. Il ne revendique effectivement pas grand chose, Rue 69 précise que ce sont eux qui lui ont demandé d’écrire cette tribune.

    Je suis convaincu que plus le discours public sur le sexe et l’amour sera varié, et plus les enfants qui grandiront dans ce monde ouvert auront des facilités pour trouver des échos à ce qui se trouve enfoui en eux-elles : tu sais combien de jeunes gays tentent de se suicider chaque jour parce qu’ils se trouvent seuls au monde, parce que les médias présentent un monde hétéronormé qui ne leur ressemble pas ? Si j’avais lu le texte de Christophe Madrolle quand je suis entré en sixième, j’aurais économisé 10 ans de détresse avant mon coming out ; si j’avais lu des témoignages de polyamoureux, encore 10 ans pour commencer à avoir confiance en moi et ne pas croire que j’étais anormal.
    Ces témoignages publics sauvent des vies, rien de moins.

    Le sexe n’est pas une arme : allons soutenir ça aux lesbiennes victimes de viols correctifs, et au nettoyés ethniques.

    1. Une fois de plus, vous allez super loin dans l’amalgame et c’est précisément ce que je dénonce dans cet article. Comment tu oses comparer tes choix aux combats de lesbiennes victimes de viols collectifs ou aux nettoyés ethniques ? C’est du pur délire, là, sérieusement. Vous n’êtes victime d’aucune répression d’aucune sorte.

      Je ne pense pas que savoir que d’autres personnes vivent une sexualité ou une matrimonalité « différente » aide à s’assumer si ce n’est pas dans la personnalité de la personne. Je veux dire si on compare la prise de parole sur l’homosexualité aujourd’hui par rapport à ce qu’elle était y a 20 ans, le sujet est plus facile à aborder. Ce n’est pas pour autant que les coming out sont forcément plus faciles à faire. Je vois dans mon entourage des hommes et des femmes qui n’ont aucune peine à assumer leur homosexualité, d’autres qui en sont écrasés de honte.

      1. Aurélien corrigera si je me trompe, mais je pense que tu lis son message de travers. Il ne s’agit pas de comparer la situation des homos et des polyamoureux-ses en France en 2012 à celles des victimes dont il parle (viols correctifs, viols de guerre), mais de faire remarquer que le cul est une arme autant offensive (les cas qu’il mentionne) que défensive et émancipatrice (ceux auxquels je fais allusion).

        Quand à l’idée selon laquelle la situation des polyamoureux ne fait l’objet d’aucune réprobation sociale, je crois qu’elle est teintée d’un peu d’angélisme et de beaucoup de naïveté. Enjoints de taire leur situation, taxés d’immoralité et de corruption de leurs enfants, largement considérés comme égoïstes, immatures et irresponsables, ils en prennent pour leur grade aussi, et c’est précisément en prenant la parole qu’ils mènent, légitimement, combat contre cette stigmatisation.

      2. Je souscris complètement à la réponse de Thomas.

        Je ne pense pas que savoir que d’autres personnes vivent une sexualité ou une matrimonalité « différente » aide à s’assumer si ce n’est pas dans la personnalité de la personne. Je veux dire si on compare la prise de parole sur l’homosexualité aujourd’hui par rapport à ce qu’elle était y a 20 ans, le sujet est plus facile à aborder.
        Désolé de le dire comme ça mais : tu as tort trois fois. La première fois en affirmant ce qu’un-e MSG (minorité sexuelle ou de genre) pense ou ressent en faisant une supposition à contre-courant de toutes les recherches et expériences de terrain à ce sujet. La seconde en te contredisant avec « si ce n’est pas dans la personnalité de la personne », puisque la personnalité est le fondement même de l’affirmation de soi. La troisième en réduisant les problèmes des minorités au seul discours public sur l’homosexualité, qui représente l’avant-garde mais certainement pas l’ensemble des douleurs et revendication LGBT.

        Quand à ma remarque sur le sexe en tant qu’arme : Enzo a vu juste. Je ne nous compare évidemment pas à des victimes de crime de guerre. C’est ton titre réducteur qui est en cause, pas nos luttes.

      3. Je souscris complètement à la réponse de Thomas.

        Je ne pense pas que savoir que d’autres personnes vivent une sexualité ou une matrimonalité « différente » aide à s’assumer si ce n’est pas dans la personnalité de la personne. Je veux dire si on compare la prise de parole sur l’homosexualité aujourd’hui par rapport à ce qu’elle était y a 20 ans, le sujet est plus facile à aborder.

        Désolé de le dire comme ça mais : tu as tort trois fois. La première fois en affirmant ce qu’un-e MSG (minorité sexuelle ou de genre) pense ou ressent en faisant une supposition à contre-courant de toutes les recherches et expériences de terrain à ce sujet. La seconde en te contredisant avec « si ce n’est pas dans la personnalité de la personne », puisque la personnalité est le fondement même de l’affirmation de soi. La troisième en réduisant les problèmes des minorités au seul discours public sur l’homosexualité, qui représente l’avant-garde mais certainement pas l’ensemble des douleurs et revendication LGBT.

        Quand à ma remarque sur le sexe en tant qu’arme : Enzo a vu juste. Je ne nous compare évidemment pas à des victimes de crime de guerre. C’est ton titre réducteur qui est en cause, pas nos luttes.

  3. Mais c’est donc la recherche de l’exhibition médiatique qui est en cause (quoique dans ce cas, le statut d’artiste est une sorte d’excuse par rapport à ceux qui n’ont pas besoin de communication), pas une sexualité. Montrer une diversité va plutôt dans le bon sens pour essayer de faire diminuer les discriminations hors modèle dominant. D’autant plus qu’il s’agit d’un simple témoignage, pas d’un travail journalistique. Tu aurais eu tenu le même discours s’il s’agissait d’un jeune gay racontant son expérience ?

    Je suis mal à l’aise avec le dernier article que tu cites. J’ai l’impression d’entendre un mauvais écho, sur le principe. Où est la différence avec le discours homophobe « je n’ai rien contre eux mais je n’ai pas envie qu’on me rappelle qu’ils existent » ? L’artiste parle du domaine amoureux, ne raconte pas de détails glauques (pas lié à cette sexualité en particulier mais la sexualité tout court genre détails anatomiques crus) et pour l’auteure ça devient « pervers polymorphes », « bêtes de foire », « orgies ».

    Pour la dernière phrase d’Aurélien, je ne vois pas où tu lis qu’il y a comparaison avec ces deux extrèmes, il remettait -à juste titre avec ces exemples- le titre.

  4. Pardon, je lis de travers ? Mais c’est vous qui venez prendre en exemple les causes homosexuelles en pensant qu’il s’agit de la même chose que ce que vous étalez. Vous n’êtes pas victime, point. Je le dis clairement tout au long de l’article, il y a des causes dans le domaine sexuel à défendre, dire « hé salut, je vis pas pareil que vous » (tout en sous entendant très souvent que l’hétérosexualité monogame est imposée par la société, bla bla bla). Bien, bien, vivez comme vous le voulez, sérieux, on s’en fout bien. Il n’y a rien, vous avez beau intellectualiser le tout, ça ne reste pas moins de l’anecdote.

    Enzo, on en a déjà parlé et je t’avais déjà démontré mon point de vue sur la question (et tu avais fini par admettre que j’avais raison, au passage). Alors je reprends « Tu aurais eu tenu le même discours s’il s’agissait d’un jeune gay racontant son expérience » : tout dépend du contenu. Un mec qui vient juste raconter qu’il est gay, ça n’a pas le moindre intérêt. Faut arrêter de penser que nos sexualités, au niveau personnel, intéresse la foule. Quand je lis un article, que j’en termine la lecture en disant « ouais et? », c’est juste que cet article ne sert à rien, ne fait rien avancer. C’est un peu ce que souligne l’auteure de l’article que j’avais cité. Je la suis pas sur tout, je ne critique pas le choix de vie des gens puisqu’une fois encore, ça ne me regarde pas et que chacun fait ce qu’il veut chez lui. Là où je lève les yeux, c’est quand je lis tous ces articles de personnes pensant réinventer la poudre avec leur vie « hors norme ». Non mais le mec qui vient raconter que s’il rencontrait un jour un hermaphrodite, ça le dérangerait pas, c’est juste dramatiquement creux comme déclaration.

    Tout ça n’est pas constructif, c’est en ça que j’estime que ce n’est pas une arme. Je continue à trouver déplacé d’évoquer ici (et ne me dis pas que c’est une réaction au titre, à ce niveau là, autant dire « salut, j’ai pas lu l’article, je commente quand même) des combats existants dans les domaines de la sexualité (allo, j’en parle clairement dans mon article) et cet exhibitionnisme qui ne sert strictement à rien, si ce n’est à dire « les gens, ils sont pas ouverts d’esprit alors que nous oui ».

    Je suis déçue de voir que rue69 qui était un beau projet au départ se noie aujourd’hui dans le racolage sans intérêt. On se croirait dans un mix entre Cosmo et les Inrocks matiné de Paris dernière. Exemple : articles star du jour : 75 lieux pour baiser en France et la fistinière, rendre son sexe savoureux, une histoire de vélo… Et rien par exemple sur l’initiative « je n’ai pas porté plainte ». Mais bon, je suppose que c’est toujours moins vendeur que ces « nouvelles sexualités ».

    Le problème, c’est qu’en nous parlant en permanence de ces sexualités « hors norme », ça donne limite l’impression qu’être simplement hétérosexuel et monogame est une marque de manque total d’ouverture d’esprit. Quand je lis des conneries « le polyamour, c’est s’indigner, les indignés, ils trouvent ça trop cool comme façon de vivre », ça me donne juste envie de pleurer tellement c’est ridicule.

    Et pour info, j’ai déjà écrit un billet ras le bol sur les confessions intimes et compagnie parce que c’est exactement la même chose, seul le média change.

    1. Nier le statut de victime aux victimes est la plus pernicieuse des violences.

      Bien, bien, vivez comme vous le voulez, sérieux, on s’en fout bien.

      Je te trouve bien agressive pour quelqu’un qui dit laisser vivre les gens comme ils l’entendent. Enzo avait raison : « je n’ai rien contre eux mais je n’ai pas envie qu’on me rappelle qu’ils existent »

      Je trouve dommage que tu ignores l’argument majeur de la visibilité comme outil d’aide aux jeunes/débutants/perdus/etc. Pire, que tu l’invalides sans le considérer à sa juste valeur.

      1. Mais débutant en quoi ? Chacun son propre chemin et ce n’est pas parce que tu lis un article sur la pansexualité que tu te dis que tiens, ça va être ton nouveau mode de vie. Sans parler de l’extrême redondance et du côté totalement partial des propos qui vendent un monde idyllique.

        Quant à mon ouverture d’esprit, je pense que tu es très bien placé pour savoir que j’en ai, j’ai accepté beaucoup de choses par le passé. Y compris vous entendre vous gausser sur ces « pauvres monogames ».

        1. Mais débutant en quoi ? Chacun son propre chemin et ce n’est pas parce que tu lis un article sur la pansexualité que tu te dis que tiens, ça va être ton nouveau mode de vie.

          Non, évidemment. Relis ce que j’ai dit, plusieurs fois maintenant : c’est le fait de montrer à quelqu’un qu’il n’est pas tout seul qui est important. C’est vrai pour toutes les minorités : LGBT, pan, poly, etc.

          Sans parler de l’extrême redondance et du côté totalement partial des propos qui vendent un monde idyllique.

          Et sa grammaire, etc. C’est son témoignage, il n’est pas journaliste, on ne lui demande pas du recul ou d’être objectif.

          Quant à mon ouverture d’esprit, je pense que tu es très bien placé pour savoir que j’en ai, j’ai accepté beaucoup de choses par le passé. Y compris vous entendre vous gausser sur ces « pauvres monogames ».

          Je te connais finalement assez peu, plus par témoignage qu’en direct. Ce que j’ai lu de toi, et entendu sur toi ne va pas dans ce sens-là.

  5. En effet j’avais réagi à la note de fin postée par Marianne et j’avais tenu la même opinion.

    J’étais d’accord sur le fait qu’il est anormal « de nous parler d’éjaculation faciale alors qu’on ne les a même pas encore rencontrés ».

    J’étais d’accord sur l’addiction aux médias.

    J’étais d’accord sur la présentation type « phénomène de mode ».

    Et je n’ai pas changé d’avis. Tout ça ne veux pas dire que « j’avais admis que tu avais raison » comme tu le simplifies. Ce n’est pas de la mauvaise foi, c’est simplement la vérité toute banale, il y a des parties (ou des intensités) avec lesquels je suis d’accord, d’autres non.

    Sur la vacuité de certains articles, je te rejoins également, mais je ne suis pas au niveau de revendiquer contre (quoique dernièrement j’ai eu sous les yeux un « Public », j’ai presque pleuré).

    Sur le sujet de Rue69, j’avoue que le sujet m’importe peu. Mais il est marrant de voir que bien qu’il y ait racolage (articles stars mis en avant par la rédac’), le plus populaire soit « Ni tabac, ni alcool, ni sexe pour le sexe : mes années « straight edge » » 😉

    Je ne pense sincèrement pas qu’on en soit à un niveau de propagande. Je comprends que la redondance de certains sujets puissent gêner (c’est mon cas également sur d’autres sujets) mais je pense réellement qu’on ne peut pas parler de lobby ou de pression trop forte, de la même manière qu’on ne peut pas parler sérieusement de lobby rose qui veut pousser tout le monde à devenir homo, ou de racisme anti-blanc affolant, ou de lobby féministe qui veut castrer tous les mecs, ou de lobby des grosses pour stigmatiser les maigres.

    1. Ben à la fin, tu as compris ce qui me dérangeait et tu connais la réponse à « et si c’était un jeune homo, tu réagirais pareil ».

      Je ne dis pas qu’il faille « interdire » une quelconque presse, je me contente de dire qu’à un moment, on râcle le fond du pot. Ca passe toujours mieux quand on dit ça sur la presse people ou féminine mais c’est un même fait. Et de la même façon, le lobby pro virginité ou no relation sexuelle me fait lever les yeux au ciel, surtout que c’est toujours présenté « moi, Brigitte B., j’ai décidé de ne plus coucher tant que je ne trouverai pas le bon ». Ouais super, et ? Je trouve qu’on est passé à la simple anecdote sans le moindre recul. Je « lis » (enfin, je vois les titres) les mêmes articles dans Closer « je suis cougar, huhu », « j’ai un mari et un amant et on vit tous ensembl, huhu ». C’est ton choix de vie, c’est bien mais qu’a-t-on appris dans cet article à part que Jacqueline vit avec Claude et Ludovic ? Rien et comme je ne connais aucun des trois, ça m’indiffère. Pourtant, quand je lis les écrits de GM Zimmermann, il y a tant de choses à dire.

      Quant au lobby, je n’ai pas utilisé ce mot. Mais quand une journaliste écrit un livre qui tourne autour du fait qu’elle n’est pas une dingue de sexe et qu’elle l’a longtemps mal vécu car elle se croyait anormale, ça pose des questions. Quand je lis un livre d’une ancienne journaliste sexo qui confesse n’écrire des articles sur la sexualité d’une frange infime de la population et recevait des courriers de gens se demandant s’ils étaient anormaux de ne pas se sentir attirés par les clubs échangistes, ça interroge. Quand des femmes paraissent incroyablement courageuses de dire qu’elles n’apprécient pas la fellation ou la sodomie, la pression est réelle. C’est particulièrement aigu pour les femmes, nous te l’avions souligné avec Marianne. Et quand je vois que ça réagit en bande dès que tu dis que tu n’adhères pas à leur modèle de vie (j’ai bien dit adhérer, pas condamner, je n’apprécie pas les commentaires à base de « mais va voir un psy, tu n’es pas normal »), ben je me dis qu’il y a quand même des groupes bien organisés qui ont du mal à admettre qu’on n’applaudisse pas leur choix de vie.

      1. Et je croyais que tu avais compris la différenciation que je voulais apporter. Je pense qu’il y un amalgame de différentes choses.
        – sexualisation, pression, performance, etc > ok (mais mettre sur au même niveau pression pour la fellation/sodomie et pression pour le polyamorisme, je ne suis pas d’accord)
        – écart d’intérêt journalistique entre certains articles > ok
        – exhibition médiatique > ok
        – généralisation des réactions d’un petit groupe à un ensemble de personnes > non
        – nier statut de victime > non mais remise en cause possible ok

        Prenons un exemple exagéré pour comprendre la logique que je défend :
        Roger, adepte du fist-fucking
        – il a le droit d’en parler
        – il a le droit de témoigner dans les médias
        – il a le droit de se dire victime quand il génère des réactions négatives du fait de son style de vie (qu’il le clame ou non)
        – on a le droit de pondérer factuellement par rapport à d’autres victimes (même si la hierarchisation est une pente dangereuse à certains niveaux)
        – on a le droit d’en avoir marre de lire des articles sur le fist-fucking
        – on ne peut pas dire qu’il y a une pression forte de toute la société pour que tout le monde se mette au fist-fucking (économie d’impôts, institutionnalisation, pression familiale, pression de l’entourage, …)
        – les fans de fist-fucking préfèrent leur mode de vie, rien d’étonnant
        – les fans de fist-fucking aiment parler de leur passion, encouragent les autres à découvrir, rien d’étonnant
        – certains fans de fist-fucking font du prosélytisme, rien d’étonnant, il y en a toujours dans chaque groupe
        – certains fans de fist-fucking font le lien avec la forme ultime de l’indignation (surement à cause du poing levé), oui et j’ai envie de te dire pareil « Ouais super et ? » C’est étonnant ? Plein de fans d’un sujet donné ont de tels propos. Tant qu’ils n’empiètent pas sur les libertés personnelles, c’est presque banal.
        – un groupe de fans de fist-fucking t’a emmerdé, ça ne veut pas dire que tous les fans de fist-fucking veulent te mettre des mains dans les fesses
        – Roger te dit d’aller voir un psy parce que tu n’aimes pas le fist-fucking ? Ca montre le degré de fan-attitude de Roger. Sauf si le psy est ultra-fan de fist-fucking ET n’a aucun professionnalisme, aller voir un psy ne changera rien sur ce sujet.

        (J’aurais pu choisir les roux ou n’importe quel autre exemple mais j’aimais bien ma blague du poing levé)

        Et pour finir également sur une citation d’Epicure : « De tous les biens que la sagesse nous procure pour le bonheur de la vie tout entière, le plus grand, de très loin, est l’amitié. »

  6. Et je te fais l’éternelle réponse « ouais, et ? ». Je suis désolée mais je n’approuve toujours pas, je trouve cet argument creux. Le droit de parler, oui, c’est pas la question. Le truc c’est que tu as deux façons de faire un article sur le fist fucking : l’article où le mec raconte sa vie, zéro recul, aucune mise en perspective = aucun intérêt. Ou faire un vrai travail journalistique en faisant parler les pour et les contre afin de permettre au lecteur de se faire un vrai avis, autre chose qu’un vague +1 ou -1 selon les propos. L’anecdote, ce n’est que du tabloïd, peu importe qu’on parle sexe ou travail ou autre. Quand je lis des choses de type « cette pratique est merveilleuse, faites comme nous » sans aucune atténuation des propos, je trouve que ce n’est pas du journalisme point. La preuve, je cite Aurélien, le mec pansexuel a contacté Rue69 pour qu’on fasse un article sur lui. Et pendant qu’on fait un article sur lui, on ne parle pas de sujets qui me paraissent un peu plus important. Genre la lutte contre les inégalités sexuelles, la prévention contre les MST, la contraception, les droits des homosexuels… Je dénonce une paresse intellectuelle d’un côté, une volonté de se croire en marge en se revendiquant d’une sexualité différente alors que je pense qu’on serait assez surpris de découvrir que beaucoup de gens qui ne vont pas étaler leurs fesses dans la presse ont des choix de vie tout aussi « hors norme ». Ca ne veut pas dire qu’ils n’assument pas, juste qu’ils restent à leur niveau pour en parler. Parce que si on est tous susceptibles de parler de notre passion dans les journaux, il faudrait faire des magazines de la taille d’un annuaire.

    Maintenant, je suis aussi un peu saoulée de pas pouvoir dire ce genre de choses sans que certaines personnes me soupçonnent de régler mes comptes. Ce n’est pas parce que j’ai été emmerdée par « des adeptes du fist fucking » que je les condamne tous. Je ne condamne pas les choix de vie des gens, je parle d’une presse creuse, d’un groupe qui attend les avis négatifs pour attaquer en brandissant les drapeaux de la liberté sexuelle (ne pas adhérer à leur choix de vie n’est en rien une négation de leur liberté sexuelle).

    Question : si je n’avais pas vécu ce que j’ai vécu, aurais-je eu le droit à un tel procès, surtout de la part de deux d’entre vous qui pensent que je les attaque directement ? Après tout, on a le droit aussi de trouver la démarche exhibitionniste discutable et pas vraiment courageuse en la matière. Tu sais que j’ai du mépris pour cet exhibitionnisme depuis longtemps, ça ne date pas d’un an.

    1. Je veux bien qu’on ne me fasse pas dire n’importe quoi si on me cite.

      Le pansexuel cité en référence n’a pas vraiment inventé le mot, a priori forgé en 1917 pour désigner les pervers dans son genre. Il ne revendique effectivement pas grand chose, Rue 69 précise que ce sont eux Rue 69 qui lui ont demandé d’écrire à Christophe cette tribune.

      On n’a pas « fait un article sur lui », on n’a pas pris du temps d’antenne à de nobles causes, ni la une d’un journal. Internet est infini, il y a la place pour tous les témoignages, les militants, les obscurs, les sans intérêts, les J’accuse, les blogueuses qui racontent leurs draguouillettes de machine à café, la prévention, et les adeptes du fist-fucking.
      La seule paresse intellectuelle que je vois est celle qui préférerait que tous ces gens-là arrêtent de parler en public, sous prétexte que d’autres ne l’ouvrent pas. Avec cette mentalité, on préfère les moutons, on préfère que Rosa Parks reste au fond du bus, on préfère que le mariage soit réservé aux hétéro, on préfère les gays quand ils font pas PD.
      Qu’ils « restent à leur niveau » ? Mais quelle condescendance !

      1. Ah, c’est toi qui a écrit l’article, je comprends mieux pourquoi tu ne tolères pas qu’on l’ait trouvé totalement creux… Et ne viens pas parler de prévention, l’article n’en parlait pas et c’est précisément le problème : il n’y avait rien qu’un personne qui veut se mettre en avant en se la jouant « moi, j’ai une sexualité hors norme ».

        Quant à rester à leur niveau, je parlais des gens qui parlaient aux personnes de leur entourage, point. Mais bon, continue à ne pas comprendre ce que je dis, peu importe au fond. Tu prêtes de belles intentions à un article qui n’en avait pas, tu mêles encore de grandes causes qui n’ont strictement rien à voir (Rosa Parks…). Tu prends tout comme si je t’attaquais personnellement (c’est assez amusant que tu réagisses à mon article avec véhémence alors qu’il y en a eu plusieurs du même accabit sur l’article du pansexuel dont un que j’avais RT).

        Quant à assumer son homosexualité, tu pourras militer tant que tu veux, c’est une démarche personnelle que certains ont le courage de faire et d’autres non, tous les articles du monde n’y changeront rien, je suis désolée.

        Enfin, fin du débat de mon côté, je sens que tu m’attaques bien trop personnellement pour qu’on puisse s’entendre. Sans doute parce que tu te penses visé par cet article mais tu n’es pas le centre de mon système de pensée. J’avais écrit un article sur Paris Dernière brocardant déjà le même phénomène il y a des années déjà, je reste sur la même ligne, peu importe mon vécu. Et je regrette toujours autant qu’on ne prenne pas plus de hauteur sur les débats à caractères sexuels, préférant le témoignage brut sans tenter la moindre mise en perspective. Ce doit être trop fatigant, je ne sais pas.

        1. « on » ne veut pas dire « nous » et encore moins « je », béotienne.
          Non, je n’ai rien à voir avec cet article. Je n’ai rien contre toi personnellement, c’est la bassesse de vue qui me hérisse, où qu’elle se trouve.
          Parler de sa différence en public, c’est une visibilité hors normes et c’est important pour ceux qui, sinon, se sentent seul au monde dans leur anormalité. Continue à faire comme si je ne l’avais pas déjà écrit trois fois.
          Je trouve ça fort, ta posture, venant de la part d’une blogueuse nombriliste.

          Je te laisse dans tes déclarations à l’emporte pièce, loin de toute réflexion.

          1. Ton on était impliquant, « on a écrit », « on n’a pas pris la place ». Et ton béotien et le nombriliste n’est pas du tout condescendant… Merci pour les attaques peso, c’est vraiment un plaisir de débattre avec toi.

            Dire qu’on baise avec des individus quel que soit leur sexe n’est pas parler d’une différence, c’est juste se mettre en scène en se croyant exceptionnel. Déjà la notion de sexualité hors norme, quelle rigolade. Tu crois que de lire cet article qui n’est qu’un copier/coller de déclarations à la première personne du singulier (bonjour la défense de la cause, je, je, je…) va changer quelque chose dans la vie de qui que ce soit ? Perso, je ne crois pas. Savoir qu’un inconnu s’envoie en l’air avec des hommes, des femmes, des transsexuels et qu’il ne dirait pas non à un hermaphrodite n’aide personne, c’est tout. Perso, j’aurais à assumer ma sexualité, ce n’est pas l’avis d’inconnus qui m’aiderait. Surtout dans un article où seul un mec s’exprime. Et cette manie de toujours se mettre en scène, cette culture du moi, je, j’en ai un peu assez. Désolée de heurter ta vision de la vie mais je ne suis pas la seule à être fatiguée de cet exhibitionnisme, de trouver ces histoires creuses et sans le moindre intérêt. Mais libre à toi de continuer à croire que je suis la seule à le penser.

            Mais bon, je sens que ça te tient à coeur de penser que ta vie est un modèle pour une foule nombreuse qui n’attendait que ta parole pour remettre en cause le modèle qu’on lui impose. Tu crois vraiment que les gens ont besoin de lire des articles pour choisir leur vie ?

            Pas du tout nombriliste comme posture…

  7. Juste une remarque concernant cette partie :

    Venant d’une blogueuse qui parle tout de même souvent de sa vie et cela depuis fort longtemps, ça me fait doucement sourire.
    Surtout lorsqu’à ses débuts elle parlait énormément de ses histoires de fesses.

    Faut pas tendre des perches comme ça…

    1. Je t’expliquerais bien la différence entre un blog et un magazine même web mais je sens que tu peux trouver la différence toute seule. Quoi que tu me ressors comme contre-argument un élément que j’ai mis moi-même dans la balance. Tu m’as trop remise à ma place dis donc… Quant à raconter ma vie sexuelle, je te propose de me faire un résumé de ma vie sexuelle des 6 derniers mois… Puisque j’en parle très souvent, c’est facile comme question.

  8. En fait il y a un truc assez singulier, que j’ai remarqué un moment mais je me suis dit que c’était trop gros pour le relever : tu ne comprends pas la différence entre un article de presse et un témoignage brute à la première personne. Je te cite : « cet article qui n’est qu’un copier/coller de déclarations à la première personne du singulier (bonjour la défense de la cause, je, je, je…) ».
    Je pense que si tu avais compris dès le départ qu’il n’y a pas eu de copier/coller, tu n’aurais pas non plus l’attente d’un travail journalistique de recul et d’équilibre.
    Le témoignage est signé par le témoin, pas par un journaliste.

    1. Mais j’en reviens toujours à la même question : pourquoi ? Je veux dire que quand je lis un magazine quel qu’il soit, j’attends un minimum de fond. Si je veux lire la vie des gens, je vais lire leur blog. Là, je lis un mec se définissant comme « artiste pansexuel ». Oui, ça, c’est du concept déjà. Je ressens un malaise car je n’arrive pas à déterminer si ce mec est en quête de relations « hors normes » juste pour se mettre en avant, si c’est dû aux hasards de la vie…

      Je récapitule parce que je suis pas aussi stupide que ce qui t’arrange de croire : le but d’un magazine est d’informer. Là, quelle est l’information ? Qu’ai-je appris dans cet article si ce n’est le concept fumeux « d’artiste pansexuel ». Non parce que tu as beau te répéter, tu ne réponds jamais à la vraie question qui est : en quoi cet article écrit à la première personne du singulier a de pertinent dans un magazine (rue69 n’est plus un blog depuis longtemps) ? Tu crois vraiment que savoir qu’un mec qui nous explique que « Quand on est pansexuel, on prend surtout en compte la personnalité de celui ou celle que l’on rencontre. », ça a du sens ? Ca veut dire quoi ? Qu’il représente tous les pansexuels du monde car ce que lui vit, ils le vivent tous telle une communauté monocéphale ? Que si je ne suis pas pansexuelle, je ne suis pas attentive à la personnalité de l’autre ? Tu crois que savoir qu’il a craqué sur un transsexuel dans un karaoké sans qu’il ne se passe rien est un élément qui va me pousser à réfléchir à ma propre sexualité ? Cet « article » pourrait au mieux servir d’encadré dans un dossier sur les sexualités « hors normes » et en beaucoup plus court. Autant lire ça dans un blog me paraît légitime, autant dans un magazine, non. Le journalisme est aussi un parti pris, rue69 en avait un à l’origine, une rigueur, il y avait un travail derrière. Maintenant, ça ressemble à une resucée d’Entrevue ou VSD.

      Et pour ce témoignage précis, comme je l’ai déjà dit, je trouve qu’à part nous jouer une jolie berceuse à base de « j’aime tout le monde, sans doute plus que vous car moi, ça me dégoûterait pas un hermaphrodite alors que y a plein de gens qui trouvent ça dégoûtant », ça ne remue que du vide. A la même hauteur que les confessions intimes et co.

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