Une question de posture

Je l’avais promis, voici un petit article sur la posture, mon ennemie jurée (entre autres choses avec l’incapacité à avoir un minimum de savoir-vivre, les complots et le gens qui te marchent dessus pour réussir alors que tu n’avais pas prévu de faire trébucher la personne sur les sentiers de la gloire)(toute ressemblance avec des personnes existantes pia pia pia…). Quand tu commences à un peu discuter de certains sujets engagés, tu vas vite découvrir quelques profils : les militants, les sympathisants, les opposants… et ceux qui se drapent dans leur posture. En gros : rien à foutre de la cause tant que ça leur donne une bonne image.

Posture du militant utilisant une bonne cause pour se donner une bonne image

Alors évidemment, on pense direct à Macron qui nous raconte de belles histoires sur l’accueil digne des migrants ou le fait que la cause féminine est une de ses priorités alors que dans les faitsabsolument pas. Je suppose que si on se penche sur les stars qui se lancent dans le caritatif, on trouvera toujours de jolies paroles mais par derrière, ça ne suit pas toujours (j’ai pas d’exemples précis, c’est pas du sous-texte passif-agressif). Je pense que dans votre entourage, vous avez une personne qui va clamer haut et fort qu’iel est antiraciste, féministe, pro LGBT, prêt à s’investir pour aider les pauvres, les migrants… Mais dès que tu commences à gratter le vernis, tu te rends compte que derrière les beaux discours, ça ne suit pas. Alors attention, ne me ressortez pas les vieux discours moisis des fachos en mode “ben si tu les aimes tant que ça les migrants, t’as qu’à les prendre chez toi” parce que s’engager dans une cause ne signifie pas se substituer aux manquements de l’Etat. S’engager, c’est certes aider à son niveau mais c’est aussi écouter les concerné.e.s et surtout les laisser parler. Et là se révèle cellui qui est en pleine posture : il refuse de donner un peu de lumière à ceux qui sont réellement concernés…

Un participant à un TED

Je vais vous donner un exemple qui m’avait un peu choquée en mars de cette année. Oui, en mars comme le 08 mars, journée des droits des femmes. Quelques jours avant, de nombreuses féministes demandent aux hommes de se taire ce jour-là pour nous laisser la parole POUR UNE FOIS. Et bien j’ai eu droit à la morale d’un mec prétendu féministe qui a commencé à m’expliquer que je n’avais pas à lui dicter sa conduite et finir en “larmes” en mode “vous m’oppressez”. Ok résumons : d’un côté un homme blanc cis hétéro, de l’autre une femme (blanche cis hétéro) mais c’est lui qui est oppressé. Ok, poubelle et on est là dans ce que je dénonce : tu es tellement préoccupé à jouer ton rôle de défenseur/défenseuse des opprimés que tu oublies tout simplement que tu es précisément en train de les écraser. Défendre une cause, c’est bien, dans l’absolu (beaucoup de nuances à apporter à ça mais pas le temps) MAIS le faire juste pour attirer la lumière à soi et s’acheter une bonne conscience, c’est non, ça n’aide personne. Surtout quand, crasse ultime, tu te sers du combat pour nettoyer un peu ton image ou propager ton discours de merde. Genre prétexter du féminisme pour te vautrer dans l’islamophobie primaire (ça marche avec la cause LGBT, tiens, aussi. Par contre, la cause des plus précaires semble pour certains peu compatibles avec le féminisme parce que faut prioriser, tu comprends…)(alors que les femmes sont bien plus souvent précaires donc c’est pas antinomique, hein…).

Femme précaire

Bref, quand vous décidez de vous lancer dans une cause quelle qu’elle soit, commencez à réfléchir au pourquoi : si vous le faites pour les opprimé.e.s (dont vous pouvez faire partie, évidemment)… ou pour vous la raconter un peu. Si tel est le cas… par pitié, lancez-vous dans la chanson ou le théâtre mais dégagez de nos luttes, vous nous nuirez forcément.

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