N’oublie pas les oiseaux de Muriel Magellan

Fidèle à sa fonction de dealeuse de bonne came littéraire, ma mère me glissa dans les mains un roman autobiographique vendu comme suit “c’est l’histoire d’une fille qui a une folle histoire d’amour avec le metteur en scène de Starmania”. Ayant eu une folle passion pour Starmania dans ma jeunesse, j’ai donc voulu le lire. Bien m’en a pris.

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Ca commence dans une morgue. Murielle, l’auteure, vient rendre une dernière visite à l’amour de sa vie, décédé, accompagné de leur fils. Pendant que l’enfant ne saisit pas bien ce qu’il se passe, elle se remémore cette histoire d’amour insensée, mêlant récit et extraits de ses journaux intimes pour se replacer dans ses pensées de ce moment là.

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Muriel est une jeune provinciale qui a un don certain pour la chanson. Une fois son bac en poche, elle monte à la capitale pour intégrer une école d’artiste, une sorte de Fame academy sans élèves qui dansent aux quatres coins de l’établissement. Muriel est plutôt timide et effacée. Lorsqu’elle croise la route d’un de ses professeurs, Francis Morane, sa vie prend un tournant. Pendant longtemps, elle s’imagine trop quelconque pour réellement l’intéresser, elle travaille comme une forcenée pour réussir et attirer un peu de son attention. Pas forcément pour une histoire mais plus pour être reconnue par celui qu’elle admire par dessus tout.

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Leurs routes se croisent quelquefois jusqu’au jour, où, finalement, ils passent une nuit ensemble. Une histoire d’amour en dents de scie, tumultueuse. Morane est insaisissable, il ne veut pas s’engager, il ne veut pas qu’elle tombe amoureuse mais ne veut pas qu’elle s’éloigne pour autant. Elle le perd, elle le retrouve, ils finissent par s’installer et faire un enfant. Avant de se séparer à nouveau car Morane a une nouvelle compagne. Puis la réconciliation sur le lit de mort de l’artiste, atteint d’un cancer.

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Ce roman autobiographique m’a touchée en plein coeur. Je crois que j’aurais dû le détester tellement Morane représente l’archétype du pervers narcissique, comportement que j’abhorre depuis que j’en ai croisé un et l’ai vu détruire méthodiquement l’entourage de l’une de mes (ex) amies pour l’enfermer dans son piège. J’aurais dû crier, vouloir secouer Murielle Magellan par les épaules en lui criant qu’elle est trop conne. Parce que oui, parfois, elle accepte des trucs qui paraissent impensables. Mais elle le fait en tout conscience et porte un regard compatissant mais pas mièvre sur son elle d’avant, celle qui avala tant de couleuvres par amour. Finalement, je l’ai aimé ce livre, passionnément. J’ai été heureuse et triste avec elle, j’ai ressenti des choses. Peut-être grâce à sa plume, peut-être grâce aussi aux extraits des journaux intimes qui donnent une épaisseur supplémentaire au roman. Peut-être aussi parce que Murielle Magellan raconte cette histoire simplement, joliment, sans règlements de compte, avec tendresse.

Alors il faut lire ce roman. Et moi, je pense de plus à plus à m’acheter un cahier “journal intime”. D’abord pour son côté catharsique mais aussi parce que parfois, c’est sous le coup de l’émotion pure que l’on écrit les plus jolies choses.

PS : Ce livre m’avait inspiré cet article là sur les ruptures et ce que j’aurais aimé que mes exs me disent à ce moment là.

 

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