Toulouse, ma belle

Que pourrait bien faire une Nina un week-end du 15 août de 4 jours car ses RH ont décidé de poser un RTT à tout le monde le 16 août ? Elle embarque Anaïs sous le bras et décide de lui montrer sa région d’enfance et de jeunes adultes. Ma jolie ville natale (dont je ne parlerai pas pour cause de solide paranoïa, pas envie que quelques tarés me retrouvent facilement sur Google) et Toulouse. Avec entre temps des séances intensives de gâtouillage avec mon neveu (8 mois), la fille d’Anne (15 mois) et ma petite cousine (21 mois). Depuis, Anaïs s’est fait poser un stérilet, prend la pilule et utilise des capotes, des fois que… Bon bref, laissez moi vous conter cette journée toulousaine car ça fait plaisir.

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Début mars 2005, je casais mon bordel dans une camionnette, destination Paris pour de nouvelles aventures. Le coeur en lambeau, je quittais ma ville rose où j’avais démarré ma vie d’adulte, nourri mon cerveau de savoirs divers. Fini les heures à la bibliothèque, les marches au pas de course pour aller à la fac, le Capitole qui s’éveille, la rue du Taur déserte avant l’ouverture des cafés et crêperies, l’odeur de moisi du square Charles de Gaulle en automne, le métro au bruit caractéristique et au jaune fluo qui brûle les yeux. L’élégante place du Puy à côté de laquelle je vivais et où je suivais avec passion les fouilles archéologiques et le déterrage de squelettes d’un autre âge, avant que tout soit recouvert pour finir cette fameuse ligne B du métro qui n’ouvrit qu’après mon départ. Toulouse, ce n’est pas toujours rose non plus. Il y avait cette prostituée qui tapinait sur le Canal, en face de chez moi, été comme hiver. Un soir, je l’ai vue avec un homme, l’enlaçant tendrement : son mec. Ou son mac, va savoir. J’ai hésité parfois à lui apporter un thermos de thé ou de café. La prostitution d’une grande ville, les mecs qui te shhh shhh devant la FNAC pour te proposer du shit, cette fois où on a évacué le Mirail en urgence un soir car les jeunes de la cité venaient tout casser après la mort de l’un d’entre eux. AZF, évidemment… Mais je n’en gardais que le beau, la légèreté de ma vie étudiante, de cette fille de 20-25 ans que j’étais qui commençait à accumuler les petits boulots, qui jouait au couple d’adulte avec son copain de l’époque. Elle était mignonne cette fille, elle pensait tout savoir, elle ne savait rien.

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Alors forcément, j’étais toute excitée à l’idée d’y retourner et d’y mener en plus Anaïs. Premier petit pas dans la ville rose le vendredi avec Anne avec qui nous allons dîner au Casino (je connaissais pas). Elle nous explique que Toulouse est devenu salement craignos et qu’il faut pas y traîner mais moi pas peur, moi vouloir voir ma ville rose, je tempère. Et j’ai bien fait. Samedi, je me gare sur les allées Jean Jaurès et c’est parti pour la balade. On remonte, on descend, un peu au hasard de ce qui me passe par la tête. On est parties, on enchaîne place Wilson, place St George, on revient sur les Augustins. La rue Alsace Lorraine est devenue piétonne depuis mon départ, ça a une autre gueule. En fait, les voitures n’ont plus guère droit de cité et je trouve ça plus propre, plus aéré. Fini les mini trottoirs où faut slalomer entre les lents badauds qui marchent pas droit (oui, j’ai remarqué que plus les gens te gênent dans ta marche, plus ils zigzaguent, rendant le dépassement périlleux…) et les merdes de chien. C’est quand même étrange comme les immeubles changent de tronche quand ils ne sont plus bordés par des trottoirs mais par une large bande de pavés. Le Monoprix me semble plus laid que jamais…

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On repart sur l’étrange cathédrale St Etienne qu’Anaïs, architecte de son état, qualifiera pudiquement de “atypique”. Pour les non Toulousains, notre cathédrale a été construite, a brûlé en partie, a été reconstruite en plusieurs fois… Du coup, elle a un côté très… Frankenstein (ou patchwork architectural). Mais je l’aime bien quand même. Surtout l’orgue monumental, j’adore les orgues…

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Et on est reparties, on passe par le Capitole, la rue du Taur blindée de restos. Une note là dessus : dans mon souvenir, la rue du Taur avait plein de petits restos/cafés sympas, un peu alternatifs avec plein d’affiches. Là, c’st devenu le royaume du sandwich gras/kebab et autres merdes et ça m’a un peu brisé le coeur. Ca, la disparition constatée de la Librairie Privat rue des Arts et la fermeture de la librairie Ombres blanches que j’adorais (même si elle était assez chère). Bref, on passe devant St Sernin puis retour rue de Strasbourg pour le déjeuner. La veille, le mari d’Anne m’avait donné une adresse pour le déjeuner, ma mère et ma soeur aussi : L’entrecôte. Evidemment que je connaissais déjà, je trouvais pas ça hyper typique mais on y va. On arrive à 13h20, y a queue dehors. Okayyyyyyyyyy… Heureusement, on n’était que deux et la dame nous annonce “Ah 2, je vais avoir qu’une place en terrasse…”. Mais c’est parfaiiiiiiiit. Alors pour ceux qui ne connaissent pas, j’explique : c’est un resto sans menu, tu as une petite salade verte avec des noix en entrée puis la fameuse entrecôte baignée de sa sauce secrète coupée en fines lamelles et ses frites maison. C’est indécemment bon. Quoi que mon nouveau “mec au statut pas encore défini” m’a dit qu’il connaissait le secret et me ferait une entrecôte avec la sauce pour me montrer. Bref, on se fait bien plaisir, on arrose ça d’une lichette de bordeaux avec un bon dessert bien calorique pour terminer et on repart.

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Au menu : St Sernin (finalement, il y avait une messe, on est ressorties et on n’y est pas retournées), St Pierre en passant par la fac de droit (souvenirs !) et son joli jardin. St Pierre est en travaux, j’avise d’une grande roue en bord de Garonne sur la pelouse des Abattoirs (argh quand même, ça gâche). On longe les berges un peu ravagées par une récente inondation en bavant sur les apparts puis on repart pour une destination précise : les Jacobins ou plus précisément son cloître. Il faut savoir que j’adore les cloîtres, j’y trouve toujours une sorte de paix et de sérénité. On s’y pose un long moment, on papote, un peu amorphes (on n’aurait pas dû prendre de dessert). Après avoir un peu récupéré, on repart. On ne voit pas la Tour Fermat à cause du portail fermé, tant pis.

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On remonte sur Esquirol, on redescend la rue St Rome, la fameuse rue commerçante. Ah, ça me rassure, sa foule m’agace toujours autant. On a eu un jeu toute la journée : tenter de rentrer dans les cours d’immeuble. J’avise une porte ouverte, on tombe sur un sublime escalier classé. Un mec délicieusement sexy nous explique comment ressortir, on n’était pas censées être là mais il ne dit rien, il nous sourit. Toulouse, capitale du beau gosse. On termine notre virée, claquée, par un coca sur la place du Cap’ histoire d’assumer le côté touristique de la journée. Je me souviens, jeune, je me scandalisais des prix du Coca sur cette place, on allait en général en prendre un au McDo pour le siroter sur la place. Là, 2 coca zéro… 7 €. Je veux revenir vivre là bas.

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Bref, en conclusion, je dirais que Toulouse me manque et que j’ai de plus en plus envie de retourner y vivre. J’ai pas du tout senti le côté « craignos » de la ville, bien au contraire, je l’ai trouvée limite plus « clean » que lors de mon départ. Sauf que niveau boulot, je peux pas bouger maintenant. Puis j’ai mes amis à Paris, je n’en ai plus à Toulouse. Puis y a mon neveu, ma soeur… Je crois que je suis condamnée à avoir deux coeurs… Ou alors je rapatrie tout le monde à Toulouse (et je fais community manager pour l’A380).

PS : pardon pour les photos dégueus, j’avais oublié mon Canon chez mes parents donc j’ai dû utiliser mon iPhone…

2 réflexions sur “Toulouse, ma belle

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