Manager, un mal français ?

Discussion autour d’une table, on se parle de nos ambitions, de nos envies, nos prochaines étapes. Et forcément, quand on imagine l’échelon suivant, arrive le fameux « manager une équipe ». Qui fut sanctionnée de la vérité suivante « c’est très français de penser que pour grimper l’échelle, faut manager ».

Force est de constater que c’est vrai. Chaque promotion s’accompagne d’une remise officielle de sous-fifres (je ne dis pas ça dans un sens négatif) histoire de symboliser le pouvoir. c’est ce que l’on appelle la loi de Parkinson. Petit à petit, on se retrouve avec des organigrammes hallucinants où tout le monde anage quelqu’un, sauf les stagiaires. Pris à la légère le management ? Non, tu penses !

Si je prends ma propre expérience ou celle de mes camarades travailleurs, une constante se dessine : un manager sait rarement manager. C’est pas forcément de sa faute, hein, je lui jette pas la pierre (Pierre). Juste que parfois (souvent), on nomme donc une personne manager pour signifier sa place élevée dans l’organigramme sans offrir une formation qui va avec. Alors les plus zélés liront toute la littérature disponible sur le sujet et y trouveront quelques conseils avisés mais dans l’ensemble, on te jette dans le bain et démerde-toi pour nager.

En tant que marketeuse n’ayant pas fait d’études marketing, je devrais être une fervente partisane de l’école du terrain mais en management, on ne joue pas : nos petits managés attendent de nous. Un soutien, des conseils, une autorité, une sorte de guide. Non mais c’est vrai, qui mieux que mon manager peut me conseiller dans la progression de ma carrière, me conseiller sur des formations. Qui mieux que mon manager peut m’aider à dessiner un projet en adéquation avec les besoins de la boîte, histoire que tout le monde avance dans le bon sens.

Or que celui qui n’a jamais de manager de type « je te file tout mon boulot car mon taf est de DE-LE-GUER » se manifeste, j’aimerais tellement avoir foi au monde magique du management. Je ne dis pas que tous les managers font ça mais on en a tous rencontré un ou deux. Je ne prétends pas que je ferai mieux. Me connaissant, je manquerai soit d’autorité soit de souplesse, peinant à trouver un juste milieu. Je ne sais pas déléguer, je suis trop gentille… Bref, si demain, on me file une équipe, je vais avoir un peu de mal à dormir. Et c’est normal : autant certains peuvent avoir un don pour le management, autant pour la plupart d’entre nous, c’est quelque chose qui s’apprend. Et tout le monde n’a pas les compétences pour être de bons managers. Chacun ses talents. Des personnes extrêment douées dans leur travail ne sont pas au niveau question management, peut-être par manque d’empathie ou par trop d’empathie, justement. Evidemment, tant que l’on ne se forme pas et qu’on ne tente pas, impossible à savoir. Sauf que si on se plante, ce sont les petits managés qui se retrouvent le bec dans l’eau.

La course au management, un mal français ? Je ne sais pas si c’est différent ailleurs mais il serait peut-être temps de désacraliser ce management pour donner aux gens des responsabilités qui correspondent aux domaines où ils excellent. Pour la santé de leur entreprise, celle des managés… Et leur propre santé.

3 réflexions sur “Manager, un mal français ?

  1. Je travaille aux US et je suis en bas de l’echelle, hierarchiquement parlant. Dans un de mes jobs on m’a donne une equipe mais ce n’etait pas correlle au salaire. En fait un de mes subordones gagnait plus que moi. Comme je n’avais pas un amour fou du management, quand j’ai change de boite j’ai repris un boulot sans responsabilites hierarchiques, mais paye nettement plus que la majorite des cadres que je connais.

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