Dimanche, on vote… ou pas, faites ce que vous voulez

Après des mois de souffrance, ça y est enfin : dimanche, on vote. Le début de la délivrance ou du calvaire, c’est selon. De la délivrance parce que j’en peux de ces politiciens qui nous prennent pour des cons en nous vendant leurs salades, de la souffrance parce que ça va méchamment s’écharper sur vos réseaux sociaux, autour de la machine à café et autour du poulet du dimanche. Souvent à grand coups d’arguments de merde.

Bagarre au parlement ukrainien

Perso, mon choix est arrêté comme je l’ai déjà dit. J’ai envie de dire qu’on s’en fout pour qui je vais voter et je vais pas chercher à faire l’article pour “mon” candidat, essentiellement parce que c’est pas mon premier choix, que je ne suis militante de personne et qu’en fait, j’espère au choix deux issues pour cette élection :

— le candidat pour qui j’ai voté est qualifié pour le second tour et est élu

— On a du moisi au 2nd tour, les gens arrêtent de voter pour le moins moisi pour faire barrage au plus moisi, crise constitutionnelle, on en finit avec cette Ve République de merde.

Pour une VIe République sociale

Oui, de merde parce que pardon mais vous la trouvez en bonne forme la démocratie chez nous ? Vous vous souvenez des régionales où des politicards ont négocié dans leur coin pour voir s’ils se retiraient ou non pour empêcher le FN de passer, nous forçant à choisir entre le pire et ce qu’il reste, indépendamment de nos opinions et convictions ? Vous vous souvenez de 2002 et du score de dictateur de Chirac ? Maintenant, en France, le but, c’est de se retrouver au 2nd tour face à la Le Pen car on est sûr de gagner. Vive la démocratie, vive la France. Alors que tu mettrais une proportionnelle, les choses seraient bien différentes… En fait, soit on assume notre bipartisme (puisque la Ve République avec ses deux tours fonctionne sur ça, finalement), soit on assume la pluralité de notre scène politique et on écoute réellement les citoyens au lieu de dire aux 60% qui n’ont pas voté pour les deux finalistes que leurs voix, finalement, elles comptaient pas.

Voter au second tour

Je ne vous dirai pas pour qui voter, je vais juste vous demander de faire preuve de libre arbitre et d’arrêter de voter en lisant les gros titres des journaux et les sondages, ça n’a pas de valeur. Ne vous faites pas avoir par la synthèse de Sarko et Hollande grossièrement repackagé : on a dit non y a 5 ans à l’un, on aurait dit non à l’autre dimanche, pourquoi iriez-vous donc voter pour celui qui reprend les tics de l’un et le programme de l’autre ? Allez au delà du discours, lisez les programmes, limite en anonymisant ce dernier (ouais, ok, la couleur du programme reste un excellent indice, ok), arrêtez de voter en fonction des “ah mais Poutine il est méchant” alors qu’on est ravis de rester au sein du G8, qu’on est quand même les alliés avec des pays dirigés par un facho manifestement psychopathe au teint orange… En fait, j’exècre les deux mais on ne peut pas dire non d’un côté parce que Poutine et trouver rassurant d’avoir des partenariat avec les Etats-Unis, le Qatar, l’Arabie Saoudite, que l’une de nos entreprises les plus florissantes pactise avec Daech dans le plus grand des calmes. Ce Daech bien pratique pour grignoter tous les jours un peu plus de nos libertés individuelles, au passage…Je ne dis pas que Daech est un complot de je ne sais qui pour mettre en place une dictature (surtout que je n’y crois pas), je remarque juste les doubles discours, attention…

Cimentier Lafarge

Et surtout n’attendez pas le candidat parfait car “spoiler”, il n’existe pas ! Moi aussi, au début, j’ai dit “non mais lui, je vais pas voter pour lui à cause de ça”. Un point. Alors je dis pas, des choses peuvent être réellement bloquantes selon vos valeurs, évidemment, mais un choix électoral, c’est une balance entre ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas et voir, in fine, qui l’emporte. Sans considérer les sondages qui se plantent quand même souvent* car n’oubliez pas : un sondage est la propriété de celui qui l’a commandé, s’il ne veut pas le publier, il ne le fait pas. Je terminerai d’ailleurs cet article sur une histoire de sondages, une histoire cruciale. 1995, Québec. Le nouveau parti élu, le Parti Québécois, souverainiste comme son nom peut l’indiquer, indique qu’il va redéclencher un référendum sur la souveraineté de la province, 15 ans après celui de René Lévesque. Pendant des mois, ça parle, ça tergiverse et surtout ça sonde. Jusqu’à la sortie de ce fameux sondage indiquant le “oui pour la souveraineté” gagnant qui déclenchera la mise en place du référendum et la défaite du camp du oui (de justesse, certes). Ce sondage déclencheur, il n’était qu’un parmi la série demandé par des rédactions pro fédérales car un sondage, ce n’est qu’un échantillon qui s’exprime (et je n’ai jamais été interrogée, perso). Et si j’en crois mon panel perso (Twitter), je vous l’annonce : le second tour verra s’affronter Mélenchon à Poutou. Non ? Pourtant dans mon panel perso, j’ai des cadres, des employés, des fondateurs de start ups, des journalistes, des hommes, des femmes, des plus jeunes et des moins jeunes, des parisiens et des provinciaux…

Panel d'opinion

N’écoutez personne (même pas moi), n’écoutez que vous. Fuck le vote utile, le vote parce que les sondages ont dit, parce que mon pote pense que, parce qu’il paraît que… déjà, si vous ne savez pas ce qu’inclut un programme, évitez de voter en fonction de ce qu’on vous a dit sur lui… Ou alors ne votez pas. Quand on se fout de la gueule du citoyen à ce point, peut-on vraiment vous le reprocher ?

* Oui, j’exagère un poil sur les sondages mais quand on sait que les instituts de sondage ne seraient peut-être pas en mesure de donner les résultats dès 20h tellement ça risque d’être serré, ne vous fiez surtout pas à ça

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