Et à la fin, tout le monde meurt de Johanne Rigoulot

Après la première très mauvaise pioche dans la bibliothèque maternelle avec l’insupportable La petite fêlée aux allumettes, je regardais avec circonspection le deuxième roman piqué : « et à la fin, tout le monde meurt » de Johanne Rigoulot. Sachant que ma mère m’avait du mal de l’un comme de l’autre. Mais bon allez, 200 petites pages et je suis en vacances, allons-y.

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Résumons l’intrigue : un soir, François vient frapper à la porte de Manu et Claire, petit couple installé dans sa routine du côté de Dijon. Aux abonnés absents depuis 12 ans, l’ancien copain qui avait fait chavirer les coeurs bouleverse le petit train train de notre sympathique couple, mettant à l’envers le coeur de cette brave Claire qui va alors expérimenter le mensonge et la dissimulation pour rendre service à son coup de coeur de jeunesse avec qui elle n’avait encore jamais péché.

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Alors évidemment, comme j’ai pioché ce livre, je m’étais arrêtée au titre, j’ai un peu froncé les sourcils quand je me suis rendue compte que c’était avant tout l’histoire d’une mère de famille assez bégueule qui se rend soudain compte que sa vie est merdique, qui prend tout le monde de haut. Johanne Rigoulot utilise un procédé narratif assez intéressant en soi : on a un chapitre très narratif à la troisième personne suivant Claire puis un chapitre plus introspectif rédigé à la première personne du singulier nous invitant dans les pensées de Claire mais aussi Manu, son mari, son frère, sa belle-mère, sa fille et même le beau François. Le style d’écriture est intéressant. C’est pas du ciselé mais on retrouve un style parlé crédible, qui colle bien aux personnages « Français classe moyenne », ceux qui n’ont pas fait de longues études mais qui surclassent largement les « Français Confessions Intimes ». La normalité des personnages est un élément fort de l’écriture. Manu et Claire, mariés, 2 enfants, avec des boulots moyens qui ne suscitent ni envie ni pitié, ça peut être toi, moi, le voisin ou n’importe qui.

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Maintenant l’intrigue. Avouons-le : c’est l’ennui. Tout tourne autour du secret de François, obligé de se cacher dans la ferme d’enfance de Claire et le désir trouble de Claire, obligée de mentir pour aider cet homme qu’elle adore et méprise, craint un peu… Sauf que le secret de François est bien mal dissimulé et le reveal tombe à plat. Oui, on savait dans quoi il était impliqué, merci… Autour de ça sont brodées des intrigues non développées, on se demande bien ce qu’elles font là. Johanne Rigoulot insiste sur le passé de tombeur de François, on s’attend à ce qu’il en ressorte quelque chose mais non. C’est juste un élément posé là. Idem pour le frère aîné de Claire dont on découvre qu’il s’est suicidé des années auparavant. Pourquoi ? On ne saura pas. Quelle incidence sur les personnages ? Dans les faits, aucun. Pourquoi est-ce plus ou moins corrélé avec François. Non, ce doit être une maladresse d’écriture ou une volonté de nous envoyer sur une fausse piste. Dommage que cette piste se révèle un cul de sac.

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En somme, ce livre n’est pas désagréable à lire en soi mais… Ca tombe à plat. Aussitôt fini, aussitôt oublié et ça ne colle pas très bien avec la plage en plus. Heureusement, pour me rattraper, ma mère m’a prêté un livre. Et celui-là m’a ravi le coeur. Je vous en reparle vite !

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