Sinon ça va toi ?

Sale gueule. J’ai pas l’impression mais je dois m’en traîner une gratinée depuis quelques temps vu que les gens qui m’aiment un peu bien me demandent désormais si ça va d’un air inquiet. Faut dire que depuis 15 jours, trois semaines peut-être, je me sens comme… Diluée.

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Je n’existe plus trop. La faute à trop de travail, une rentrée bien tendue. Je le savais, je m’y étais mentalement préparée mais j’ai tout de même fait preuve de naïveté. J’ai mal anticipé le tas de demandes de dernières minutes avec des délais de réponse hallucinants (48h en moyenne). L’obligation de bosser tôt, bosser tard, manger un sandwich en vitesse devant l’écran. Adieu vie sociale et sport, je n’ai pas le temps pour vous, désolée.

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Je me suis perdue dans mes dossiers. Curieusement, la funambule de l’agenda n’est pas encore tombée de son fil, mes recommandations marchent, le client est content. Une sorte de récompense. Au moins je gère ma vie professionnelle à défaut du reste. J’ai bien conscience qu’à jongler avec trop de balles, je finirai par en faire tomber mais je suis curieusement sereine par rapport à ça : à l’impossible, nul n’est tenu.

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Le pire, c’est que je me plains même pas plus que ça. Y a eu comme une sorte de rupture fataliste : y a le feu, faut l’éteindre et personne ne peut t’aider vu que chacun est sur son feu. Ok. Même si je suis épuisée. Même si j’ai envie de m’allonger par terre et de pleurer jusqu’à ce que toute cette fatigue s’en aille. Même si j’ai grossi à force de bouffer en 2 mn sur le pouce (bon, ok, je m’étais déjà un peu étoffée en Corse mais la crème aux œufs à la châtaigne était irrésistible !) et en n’allant pas au sport transformer ce gras en muscle. Même si j’aimerais une vie privée. Mais faut y aller. J’ai la chance d’aimer mon taf, d’y prendre souvent du plaisir. Avec un bon manager, on progresse. Je me suis enfin débarrassée de mon syndrome de l’imposteur, j’ai des envies, des ambitions. Je suppose qu’une chenille ne se transforme pas en papillon d’un claquement de doigts.

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Je ne vais pas si mal. La fatigue, le manque de temps, ma vie résumée à boulot-dodo (je vais au boulot à pied), ça pèse, oui. On va faire en sorte que ce soit provisoire. Mais faut pas s’inquiéter pour moi, ça va, merci. C’est limite l’inquiétude des autres qui m’inquiète : quoi, je fais si peur que ça ?

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