Géolocalise ta mère

C’est angoissant. Aujourd’hui, tous mes réseaux sociaux veulent savoir d’où je prends la parole. Un statut sur Facebook ? Un statut Twitter ? Une photo instagram ? Toutes me proposent gentiment de me geolocaliser. Mais non, dégage !

En 2009, tout le monde s’est emballé sur le fliquant (et flippant) Foursquare pour partager avec le monde leur localisation. En ouvrant mon Twitter, je savais précisément où se trouvaient certaines personnes. Foursquare à ceci d’intéressant qu’il en dit assez long sur les localisations partagées genre « hé, je suis dans le dernier bar hipster à la mode mais je vous en informe négligemment parce que c’est tellement mon quotidien quoi… Et puis avec de la chance, je vais finir mayor of the place, le swag ! Ça permet aussi de raconter de belles histoires, de se foursquariser dans de lointaines villes alors qu’on soigne sa bouée ventrale sur le canapé…

Et justement, des fois, la géo localisation est diablement trop efficace :

(capture d’écran chopée sur très bon zéros sociaux)

Moi, j’aime pas, je me sens traquée. Tu me diras que quand je poste une photo du Sacré Cœur, on peut se douter que je suis à Paris. Oui mais j’ai pas envie de me sentir traquée, de tenir un bulletin précis de mes déplacements. Il y a une part de parano explicable par le fait que j’ai été harcelée pendant un an et demi sur ce blog par un déséquilibré et qu’un autre s’est amusé à me faire des menaces de mort. Oui, il trouvait très amusant de poster ma photo sur une pierre tombale… Et l’enquête démontra que ce n’était pas la même personne. Sans parler du troll qui m’insulte avec haine et violence depuis 4 ans… Vous comprendrez que je me protège un peu… D’ailleurs, quand je poste une photo de Paris, elle a été prise bien 2h avant…

Et puis, laissez moi ne pas ouvrir complètement la porte. Je n’ai jamais bien saisi l’intérêt d’informer sa communauté des lieux où nous sommes. Est-ce que ça intéresse quelqu’un de savoir que j’ai quitté mon bureau à 19h34 ? Que j’étais à ma salle de sport à 20h17 ? Que j’étais enfin chez moi à 23h02 ? À part éventuellement un petit ami jaloux et encore, j’ai expliqué ci dessus qu’on pouvait tricher avec foursquare. Et si je postais un statut FB à ce moment là me géolocalisant ailleurs ? Oups boulette !

Quand j’ai eu mon premier mobile à 19 ans, j’ai haï cet objet que je voyais comme un fil à la patte. Aujourd’hui, tous mes réseaux sociaux me proposent joyeusement de localiser toutes mes productions. C’est plus un fil, c’est carrément un bracelet électronique ! Je dis non. Quand mon iPhone me dit que ce serait ultra top que j’active la géolocalisation, je lui dis d’aller se faire voir. Y a juste des moments où j’ai envie de me déplacer sans que mes communautés soient au courant de mes moindres déplacements. D’abord parce que, soyons honnêtes, ça n’a vraiment aucun intérêt mais surtout que j’ai pas envie qu’on sache où je suis en permanence. Avoir l’illusoire sensation qu’il suffit de couper l’option géolocalisation pour gagner une once de liberté. Non parce que donner ma localisation dès que j’agis sur les réseaux sociaux, ça me donne limite l’impression de pointer…

6 réflexions sur “Géolocalise ta mère

  1. Quant on géolocalise une photo du Sacré cœur, faut t’il mettre comme coordonnées la position des pieds de nina ou les coordonnées du Sacré Coeur ?

    1. Ben, justement, je vois pas l’intérêt d’utiliser la géolocalisation. On sait où est le sacré coeur et j’ai pas envie de dire où j’étais précisément 😉

  2. Oui la Géolocalisation est une bonne chose pour tous ceux qui pratiquent le « Week end sac à dos ».
    Elle permet d’avoir dans la photo les coordonnées et la date de la prise de vue ( EXIF voir sur google). Pour les plus balaises il est aussi possible d’utiliser les IPTC pour référencer des informations liées à la prise de vue.
    Pour les radins, un très bon logiciel pour gérer des milliers de photos prises à travers le monde. http://www.geosetter.de/en/
    On peut même dire d’où est prise la photo et dans quelle direction elle pointe. Et après on peut chercher un endroit qui est sur une des photos prises ou la photo la plus proche d’un lieu souhaité.
    Il peut compléter les IPTC automatiquement avec Google ( Lieu , nom, pays,), il ne reste plus qu’a mettre les infos perso.

    Sinon, pour les débutants il reste le nom du fichier ou répertoire qu’il faut modifier 🙂

    1. Moi, c’est ce que je fais. J’ai un fichier txt où je note les endroits où je me rends pour pouvoir situer les photos. Mais la plupart de mes photos sont prises avec mon reflex de toute façon

      1. Donc tu as une marge énorme pour progresser et gagner du temps.
        Tu récupères un track log GPS sur ton Iphone ( tu désactives la DATA à l’étranger !! ). Tu vérifies que ton reflex et ton iphone sont bien à la même heure.
        Tu actives le track log avant de prendre des photos.
        Arrivée à la maison, tu rentres le tout dans géosetter et il complète les EXIF dans la photo avec les coordonnées GPS et après tu complètes tes commentaires dans les IPTC. Toutes ses informations sont dans le .jpg . Picassa, et tous les logiciels récents savent les utiliser. Tu peux aussi utiliser irfanview pour retirer par lot les infos des fichiers si tu veux rester neutre.
        http://www.geod.rncan.gc.ca/edu/pdf/gps_gis_toolkit_f.pdf
        http://tayeb.fr/photo/classement/classement_photo.htm

        1. Heu oui enfin, je continue à ne pas voir l’intérêt de toutes ces manips… :/ Franchement, j’ai pas besoin de tant de détails sur les lieux que je photographie

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