Je prends le job ou je le prends pas ?

La semaine dernière, nous parlions du salaire revendiqué lors de l’entretien. Parfois, on nous impose un salaire de base difficile à discuter lorsque l’on manque d’une réelle expérience professionnelle puisque les stages ne sont pas considérés comme tels. Ouais, je sais, quand on voit le boulot qu’abattent les stagiaires, plus que des titulaires parfois et toutes les missions pénibles, ça donne envie de crier.


Lors de ma recherche d’emploi, je me souviens d’un entretien particulier où la recruteuse a énormément insisté sur le salaire : « au vu de votre expérience, ne vous attendez pas à être payée beaucoup… Votre salaire ne sera pas mirobolant…Vous serez en bas de la grille de salaire ». Etait-ce pour me saper le moral pour de futures négociations salariales vu qu’un deuxième entretien devait suivre ou parce qu’elle ne voulait pas de moi mais m’avait uniquement contactée par politesse, mon CV ayant été passé par une connaissance commune ? Vu que le même jour, j’avais eu l’entretien pour mon premier poste d’animatrice de communauté, je ne le saurai jamais mais j’avais trouvé ça bien pénible.


Aurais-je accepté ce boulot sous payé si on me l’avait donné ? Si on considère que j’étais au chômage depuis un an et demi environ, qu’il s’agissait d’un CDI et que j’aurais déménagé près de ce endroit, au fin fond du Val d’Oise, pourquoi pas. En la matière, tout est question d’offre et de demande finalement. Plus mon diplôme vieillit, moins je remplis la case « expérience professionnelle » de choses significatives, plus je perds de la valeur. Parce qu’il est évident que personne ne me demande donc je ne peux pas gonfler mon prix. Alors que faire ? Chaque cas est naturellement unique et il est difficile de répondre de façon définitive à la question mais examinons quelques pistes de réflexion.



Le boulot le plus dur à décrocher est le premier. La fonction « je vais pas venir chez vous si vous ne m’offrez pas un meilleur salaire », c’est difficile à plaider. Par ailleurs, arrive le moment où le trou dans le CV commence à être gros donc il faut savoir expliquer très clairement pourquoi on a pu refuser un boulot auparavant pour salaire insuffisant. Par ailleurs, il arrive un moment où les allocations chômage, ça n’aide pas à vivre. En fait, en région parisienne, ça ne suffit jamais. Prendre un boulot alimentaire ? Ouais mais franchement, si on vous propose un CDI certes moins payé que dans vos rêves mais dans votre branche, c’est quand même un sacré pied à l’étrier. Car il ne faut pas oublier qu’un premier boulot n’est pas forcément le dernier, à condition de ne pas s’endormir sur ses lauriers. Plus vous accumulez d’expérience dans votre métier, plus vous valez cher, c’est mathématique. Dans mon cas, j’ai changé de poste au bout de 6 mois, gagnant 9% de salaire. Mal payée pour un bac+5, toujours, mais un bac+5, si ça avait encore de la valeur, aujourd’hui, ça se saurait. Il n’y a qu’à voir nombre de reportages qui fleurissent sur « je suis surdiplômé et mal payé » dans les diverses émissions de société. Hé oui mais l’employeur n’attend pas après nous. Si je dis « non si je suis pas mieux payée », il pourra tout à fait me répondre que nous sommes une dizaine à passer l’entretien alors moi ou un autre…


J’ai tendance à considérer que le salaire est une donnée parmi plusieurs. Un salaire de misère pour un CDD ? Si le CDD est court, ce sera toujours ça de pris sur le CV. J’ai fait un contrat de 3 semaines payé au SMIC, ça ne m’a pas retardée dans mes recherches et fait une ligne de plus sur mon CV mais au départ, il s’agissait d’un stage de deux mois payé 300 euros/mois, j’ai été finalement gagnante. D’autant que ma mission était assez light. Après, il faut voir le détail du poste. Si la liste des attributions est longue comme le bras et le salaire aussi court que le string de Pamela Anderson, ce n’est plus un contrat de travail mais une escroquerie dans toute sa splendeur. Un travail impliquant des responsabilités induit un salaire plus élevé qu’un poste de simple exécutant. Ceci étant, on manage rarement des gens et on nous donne rarement des responsabilités dès le premier poste. Un recruteur ne donne pas sa confiance à l’aveugle, c’est légitime. Pour grimper l’échelle des salaires, faut commencer par mettre le pied sur la première marche.


De toute façon, arrive un moment où il faut se poser et voir un peu ce qu’il se passe. Quand le chômage nous pèse trop, il est urgent de trouver un poste et un boulot alimentaire ne sert à rien sur un CV. Si aucun poste ne correspond à nos attentes, c’est peut-être que ce poste n’existe pas à notre niveau actuel de compétence. Savoir ce que l’on vaut, c’est bien mais faut voir à ne pas se surestimer non plus.

3 réflexions sur “Je prends le job ou je le prends pas ?

  1. Sur le fond, je serais plutôt d’accord… Mais, Nina, Pourrais-tu m’expliquer ce que fait une image de la Myth Cloth de la Balance en illustration de cet article?

  2. Je suis en quête de mon premier job. Et mon Cv n’a aucune expérience apportant un savoir faire. Alors je comprends bien ton chemin de croix il y a qq années, ma Nina…

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