Showroom sans dessus dessous

Par Tatiana

L'enfer de la mode

Le 16 mai

J’arrive et c’est grave le bordel. Travaux de peinture dans le showroom oblige : ça sent à fond les produits chimiques. Pour faire les shoppings c’est pas facile. Pour en rajouter une couche on veut toutes les mêmes fringues. A part ça c’est une journée calme.

Le 29 mai

Oui je sais, je n’ai pas écrit depuis longtemps, mais j’ai une excuse. Je suis en train de rédiger mon mémoire de fin de DUT. Mais pour être sûr de ne rien oublier des événements j’avais tout noté.

Tout d’abord l’engueulade avec Valeria. C’était le vendredi juste après la présentation des collections. Je devais faire un shopping et Valeria était assise devant un ordi mais elle ne s’en servait pas. Elle regardait les magazines pour voir si on avait eu des parutions. Je lui demande gentiment si je peux me servir de l’ordinateur (accessoirement j’en ai besoin pour faire le travail qu’on me demande), et elle me dit qu’elle ne veut pas bouger. Ok c’est pas grave. Je lui dis qu’elle peut rester là et que ça ne me dérange pas. Je me mettrais dans
un coin pour me servir de l’ordi. Là, elle prend ses affaires et commence à s’énerver alors que personne ne l’avait agressée. Béa essaie de la calmer mais rien à faire. Elle s’en va au fond et puis revient pour prendre quelques affaires. Et là on passe dans un espèce d’univers parallèle : tout le monde se met à crier. Et je sais pas trop pourquoi mais j’ai explosé. Je me suis mise à crier moi aussi et à pleurer d’énervement. La vraie crise de nerfs : elles m’ont poussé à bout. Résultat : me voilà en train de pleurer dans les toilettes. Ca craint sur son lieu de travail une telle réaction. J’ai super honte et en même temps je suis super sur les nerfs. Mais ce n’est pas fini. Clarissa arrive et me trouve. C’est encore plus la honte. Elle me calme (mince alors elle est douée pour ça !). La journée reprend son cours.

Maintenant il faut que je vous parle de Big Boss qui saoule tout le monde. Il nous rend dingue et plombe l’ambiance dès qu’il est dans les parages. C’est quelqu’un de tout le temps très agité qui quand il te parle ne finit pas ses phrases. Bref, il est très fatigant. Le pire c’est quand il est de mauvaise humeur. Là on a toutes des envies de meurtre bien prononcées. Il y a deux trucs qu’il aime bien faire et qui sont horribles. Le 1er c’est sa petite phrase qu’il aime bien dire « On reste plus tard ce soir ? ». Monsieur arrivant à 13heures c’est sûr qu’il a pas la même notion du temps et de tard que nous qui sommes déjà là depuis 3 heures quand il arrive. Du coup à 19h plus personne n’ose partir. Le 2e truc c’est quand il perd quelque chose. Ca le met dans un état pas possible et il faut que tout monde cherche l’objet perdu. C’est pas comme si on avait que ça à faire. Et puis tant qu’il a pas retrouvé ce qu’il cherche il nous stresse. Un jour il m’a fait un vieux plan : il ne retrouvait plus une feuille de shopping que j’avais fait. Comme d’habitude il était sur les nerfs et me faisait stresser car si j’avais perdu la feuille j’en aurais pris pour mon grade. En fait, ce con, c’est lui qu’il l’avait. J’ai cru que j’allais le tuer sur place.

Et puis c’est aussi la fin d’une période sympa car les books reviennent. Je croyais m’en être débarrassé mais non.

Je continue toujours d’écouter les filles parler. Cette semaine le sujet important c’était la relation de Big Boss et son mec. Big Boss possède un caractère super fort et écrase tous ses mecs. Les pauvres finissent systématiquement en dépression à la fin de la relation. Du coup les filles sont inquiètes pour son mec actuel car il est du genre hyper faible. C’est comme si Big Boss aurait un peu une sorte d’aura qui se nourrirait des personnalités des gens.

Le 31 mai

Je me suis fait grillée en train d’écouter une conversation des filles.

Le 03 juin

Aujourd’hui arrive une nouvelle stagiaire (cool une copine !). Elle a l’air sympa c’est un bon point. Comme il n’y avait rien à faire je l’ai recruté pour les books. Après tout il n’y a pas de raison pour que je me coltine tout toute seule. Et à un moment j’ai halluciné : Big Boss lui a montré des choses alors que moi jamais il ne s’est occupé de moi. La discrimination ! J’ai franchement failli lui demander s’il se foutait de ma gueule. Pendant toute la journée il l’a appelé pour lui montrer les shoppings… J’étais écoeurée.

(la semaine prochaine c’est la suite et fin de mon expérience palpitante)

2 réflexions sur “Showroom sans dessus dessous

  1. T’as remarqué comme c’est contagieux, une crise? comme si on ouvrait la fenetre et toutes les tensions explosent d’un coup ! Mais ça va mieux après… en général.

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