C’est la rentrée littéraire !

En ce moment, vous l’aurez remarqué, les nouveaux livres pullulent dans les rayons de nos librairies : c’est septembre, c’est normal. Hé oui, c’est la rentrée littéraire, on
sort vite plein plein de livres pour qu’ils puissent postuler aux divers concours littéraire. Sauf que trop de choix tue le choix.

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Discussion hier soir sur MSN avec sieur Lucas, on est d’accord pour dire que les nouveaux romans sont de moins en moins bonne qualité, on nous sort tellement de trucs qu’on se
demande comment certains ont réussi à se faire publier. Mon Technikart de septembre m’explique déjà pourquoi certains (mauvais) romans ne seront pas descendus par la critique. Comme vous le savez, les journalistes sont des écrivains frustrés qui ont tous un manuscrit qui traîne dans les tiroirs. Donc il ne faut pas se mettre certains éditeurs à dos, sinon, ça va faire mal. Entre les fils de, les cousins, neveux, amants ou maîtresses, on arrive vite à une liste ubuesque de nouveaux romans. Et moi, je me demande ce qu’on y gagne là-dedans.

Y a 15 jours, j’ai lu « L’amour dure 3 ans » de Begbeider, un pote qui ne l’aime pas du tout m’a demandé ce que j’en pensais, je lui ai répondu : « Ben, je le trouve assez marrant, curieusement, mais ça ne vaut pas plus qu’un blog ». Je ne remets pas en cause l’écriture blog mais celle-ci est brute, sans fioriture, en général. On écrit comme ça sort avec un minimum de syntaxe pour que ça ait du sens mais c’est pas travaillé.

 J’avoue que cette espèce d’euphorie littéraire me déprime un peu. Ca me donne plus envie d’acheter. Pourtant, je suis une grande bibliophage, je lis beaucoup, aidée par plus d’une

heure de transports en commun par jour. Mais là, je regarde la foule de nouveaux titres et j’ai envie de dire stop. La quantité est très souvent l’ennemie de la qualité, c’est pas nouveau, les éditeurs préfèrent sortir un max d’ouvrages de qualité moyenne pour tenter de décrocher un prix plutôt que d’en sortir un seul bon et tout miser dessus. Evidemment, on me répondra que c’est normal de pas mettre les œufs dans le même panier mais quand je vois le prix des nouveaux livres pas encore en poche (15 euros en moyenne), moi, ça me saoule un peu. Et puis quand j’arrive dans une librairie et que je vois ce défilé de nouveaux titres, je suis blasée. Ah, des bons titres, percutants et tout, il y en a mais qu’il y a-t-il derrière cette phrase choc, cet alignement de mots percutants ? Combien de livres n’ont pour seul trait de génie le titre, justement ? Sans parler des modes littéraires ! Au printemps, on a je ne sais combien de livres qui sont sortis sur Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, un titre ou deux sur Chirac aussi. Les éditeurs avaient parfaitement conscience que ces livres étaient du fast food de la littérature : vite lus, vite consommés, aucun espoir de rester dans les annales. Qui achètera un bouquin de ce genre dans un an ? Je pense que pas mal d’écrits de la rentrée littéraire sont condamnés au même destin : on sait qu’ils ne resteront pas dans les annales mais profitons de la pub que ça va engendrer pour se faire un peu de tune.

 Du coup, aujourd’hui, on est tous potentiellement des écrivains. Il suffit d’avoir une plume à peu près efficace pour publier un ouvrage. Après, est-ce qu’il sera vendu, c’est une

autre histoire. Après, évidemment, avoir un lien de famille avec quelqu’un de connu, ça aide. Par exemple Mazarine Pingeot. Je sais pas si vous avez déjà lu la prose de la demoiselle, moi, j’avoue m’être arrêtée à une chronique ou deux dans Elle. Bon, autant vous dire que Mazarine, elle connaît plein de mots très compliqués et tout et qu’elle en met partout dans ses phrases. Du coup, ça n’a plus aucun sens mais bon, c’est une philosophe, aussi, faut comprendre, ces gens ne savent pas faire simple. Mais bon, Mazarine Pingeot ne serait pas la fille de, je pense qu ses gribouillis seraient restés au fond d’un tiroir.

 Evidemment, c’est le jeu, c’est dans tous les métiers pareils, y compris les moins show bizz et paillettes. Mais bon, moi, je réagis en temps que lectrice, j’aime pas trop qu’on me

prenne pour une vache à lait. J’avoue que rien ne m’énerve plus que de lire un roman que je n’aime pas, me forcer à la finir, des fois que les 10 dernières pages sauveraient le reste. Du coup, un roman que j’aurais lu en même pas une semaine, je mets 3 semaines à le terminer, j’achète un paquet de magazines pour avoir quelque chose à lire dans le métro à la place de ce roman de merde. Bon, d’un autre côté, vu que je n’achète plus que des poches recommandés par mes amis, je fais des économies mais je trouve que ce manque d’exigence dans la production littéraire nuit carrément au genre. Des romans légers comme des bulles de champagne, il en faut clairement, j’aime ça aussi, mais qu’on les range dans les collections exprès. Ne donnons pas des lettres de noblesse à une feuille de chou.

9 réflexions sur “C’est la rentrée littéraire !

  1. C’est dimanche, il fait beau, alors les commentateurs preferent aller voir ailleurs is ils y sont… Et moi je dis : BRAVO !!! Sans ironie, une si belle journée devant son ecran c’est un sacrilege !

    Allez bnne soirée à tous !

  2. Personnellement je ne lis que des classiques, il n’y a qu’à regarder ma bibliothèque pour s’en rendre compte. Donc la rentrée littéraire m’intéresse assez peu même si j’essaie de me tenir au courant. C’est pour ça qu’en général je fais assez confiance à Lire. Et sortie de quelques auteurs contemporains dont je suis l’actualité, je ne me ruine pas vraiment en nouveautés.

    Rien ne vaut les joies d’un bac occasions chez Gibert et la découverte d’une petite merveille.
    Sinon je triche et je les pique à ma grand-mère…

    Mais la « rentrée littéraire » est bien connue pour ses buzz éphémères et ses « stars » d’un moment. Le métier de « chargé en communication » (parait que c’est le nouveau terme pour Negres) a un bel avenir devant lui. Autant attendre la sortie des prix, quitte à payer son livre 2€ de plus, ça évite d’en acheter une cargaison avant pour un résultat plus que médiocre.

  3. Je vous conseille une super chanson à laquelle j’ai pensé cette apresm en me balladant quai des Grands Augustins : 4eme de Couverture, de Ph. Derlerm. C’est simple avec Philou : soit on l’aime soit on le deteste !

  4. bah moi tu sais je me suis occupé l’esprit en ouvrant un blog sur orange blog et j’ai comencé a bloggé mon livre. je le fais juste pour moi et j’ai trouvé un truc pour éviter la peste au collège je t’expliquerais plus tard … là je vais dodoter et a demain midi si tu le veux bien grogrozapbizouillz

  5. pauvre Nina, je ne te croyais pas si naïve… enfin bon, ça doit faire ton charme 🙂

    Sinon moi j’ai un bon plan pour bien choisir les bouquins : je me les fait conseiller. J’avais rejoins des gars du book crossing sur lille c t assez sympa et j’ai fait de belles découverts grâces à eux. et puis si tu ne veux pas paraître has been parce que tu n’as pas lu le dernier untel, la réponse qui tue : « oh tu sais, si tu n’as pas lu Nabokov, c’est normal qu’il t’aies emballé ce bouquin… ». 9 fois sur 10 ça marche – gratuit pour toi et tes lecteurs 😉

    Au fait, t’as lu le dernier Beigbeder ?

  6. Suis plutôt comme Solong… Quel bonheur d’être démodé, et de se hasarder à lire les grands classiques qui m’ont tellement ennuyé au collège… De sortir du courant « tendance » et de la modernité galopante. Définitivement et résolument largué le Frem !

    Pis la poésie aussi, sous toutes ses formes.
    Vous suggère de découvrir le bouquin d’Orhan PAMUK « Mon nom est rouge », si vous appréciez… un polar captivant, un peu emberlificoté, une intrigue moyennageuse et picturale, pleine de sensations et de couleurs, dans un style vraiment tout neuf (bon en même temps, Frem, néophyte et naif, donc peut être pas si neuf à vos yeux le style PAMUK ! ! !).

    Pis en vrac, Edgar Allan Poe, Robert Louis Stevenson, Shakespeare, Mauriac, c’est vraiment étrange et génial de s’y remettre, simplement par curiosité (et surtout pas par obligation scolaire « fais tes devoirs et résumes l’intrigue du premier chapitre et gnagnagna… »). Juste par choix perso, c’est magique.

    Bonne journée et bonnes lectures,

  7. Tout à fait d’accord avec ce post… j’ai eu la même impression en lisant Begbeider. La plupart des bouquins qu’on nous présente maintenant sont de la littérature facile, n’importe qui qui sache s’exprimer peut en faire autant. Le pire c’est que les écrivains présentés comme des phénomènes littéraires n’en sont pas, je pense par exemple à Amélie Nothomb qui a écrit 2 livres chouettes et une tartine d’autres totalement nuls. En même temps, chaque période a eu ses râtés, quand on lit Françoise Sagan, c’était peut-être à l’époque une révolution au niveau de la liberté d’expression, mais côté écriture, pas de quoi se rouler par terre.
    Quelque part la littérature se fait aussi plus légère et moins « prise de tête » parce que l’époque veut ça. Aujourd’hui, il n’y a plus de grands mouvements littéraires, plus de grandes revendications politique (est-ce que les bouquins de Sartre et Malraux auraient existé si leurs auteurs n’avaient pas eu opinions politiques?), tout ça fonctionne avec la société de consommation, rien n’est fait pour durer. On croule sous la merde télévisuelle et musicale, du coup pas de raison qu’on ne croule pas sous la merde littéraire.
    Je crois aussi que pas mal de personnes ont une vision erronnée des classiques. J’ai récemment offert « Le Mur » de Sartre à quelqu’un qui a été tout étonné de constater que c’était finalement facile à lire et écrit de façon claire, alors qu’il pensait que c’était un livre « intello ».
    Quand au décorticage des bouquins en cours ça devrait être interdit! J’ai une copine qui encore aujourd’hui déteste Maupassant tellement elle a été traumatisée au collège!

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