Le suicide est-il un acte lâche?

Par Lucas

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les assesseurs,
Mesdames, Messieurs les Jurés,
Monsieur le Procureur,

Le Ministère Public, en la personne de Monsieur le Procureur, vient à l’instant de finir son réquisitoire contre mon client, le Suicide. Son propos était clair et cohérent. Bien construit, fondé sur des éléments propres à notre culture…
Vous vous demandez sûrement ce qu’on peut répondre à un tel argumentaire.
La chose est simple.

Mon client, le Suicide, existe depuis la nuit des temps.
Pardonnez-moi cette généralité basique mais elle martèle avec évidence le caractère profondément humain de cet acte final.

Le Suicide est le plus souvent un acte réfléchi. Certains jeunes, ados prépubères, ont pu inciter les observateurs journaleux à jeter sur le Suicide un discrédit sévère. Mais ces jeunes ont commis l’acte (ou tenté de le faire) pour manifester d’une angoisse existentielle, trop lourde à supporter pour leur maigre volonté. Un cri d’alarme en somme, souvent final.
Nous sommes ici confronté à un appel au secours déguisé de manière théatrale derriere une action violente et criarde.
Et nous sommes à des années lumière du suicide, le vrai.

Pour autant, je vous en conjure, n’en restez pas à l’approche primaire. Mon client vaut plus que ça.
Le Suicide n’est pas une échappatoire facile ou un acte égoiste.
Je vous le dit, les yeux dans les yeux : le Suicide est injustement décrié.
Les exemples sont légion de personnes suicidées qui ont pris leurs précautions afin que leur famille n’ait pas à souffrir en terme financier de la perte de leur proche.
Permettez moi d’éluder le pan sentimental, le fait que le suicidé laisse la tristesse derriere lui : nous sommes ici dans un tribunal.
Et laissez moi revenir au rôle social qu’on ne reconnait pas au Suicide.

Moult exemples nous le démontrent : nombreux sont les suicidés qui ont commis l’acte irréparable parce qu’ils ne trouvaient plus leur place dans la société.
Je sous-entends, une place utile. Un rôle.
Seuls et incompris, inutiles et rejettés, les suicidés ne voyaient plus en quoi leur existence pouvait être féconde et aider autrui.
D’aucuns me répondront que les suicidés payaient des impôts. je choisis volontairement un exemple d’impôt utile la Contribution Sociale Géneralisée (CSG), impôt de solidarité permettant d’assurer le
financement de notre Sécurité Sociale. Certes.

Mais cet impôt anonyme, froid comme un feuille de papier, cet impot, et l’usage qui en est fait, n’évoquent que de ternes images : des lits d’hopitaux, des infirmieres le soir entre chien et loup,
la tristesse blanchâtre d’un couloir de clinique.
Bref, le désespoir d’un soir de juin quand la journée a été lourde, difficile et oppressante.
En un mot, desespérante.

Comprendrez-vous, Mesdames, Messieurs du jury, qu’un certain soir, une personne qui rentre du travail, puisse jeter un regard lassé face à ce quotidien morose…
Comprendez- vous que cette personne décide, un Martini à la main, debout sur son balcon, humant les odeurs de cuisine de la voisine, le regard posé au loin, que cette personne donc, décide de
quitter cet univers lugubre pour…
Mais pour quoi ?

Oublions tout de suite l’hypothèse religieuse, trop basique.
Le suicide n’est pas un pari sur l’avenir, un espoir de jours meilleurs dans un paradis hypothétique
Le suicide est une finalité, un acte reflechi, mené par un être volontaire et courageux.
Un être qui préfère mettre fin à son existence médiocre plutot que de continuer à sous vivre.
Un être qui a donné de la voix, qui a essayé de s’en sortir, de progresser, mais qui n’a pas reussi.
Et c’est là l’essence même du suicide, celle que les précheurs lui refusent et lui dénient.

Le suicide est l’acte ultime de volonté d’un Homme qui a tenté d’améliorer son quotidien, ou de trouver une aide, sans y parvenir. Le suicide est l’acte ultime d’un Homme souhaitant donner SON point final à SON existence, sans laisser la place au hasard ou à la fatalité.
Une existence qui l’a malmené et qu’il ne dirige peut-être plus.
Or, quand vous ne pouvez plus contrôler un objet, quelle issue vous reste t-il ?

Le Suicide est donc l’acte de volonté ultime. Celui par lequel certains manifestent de leur indépendance d’esprit.
On dénie au Suicide toute morale car on est lobotomisé par le Christianisme et son cortège de valeurs archaïques.
Mais le suicide est, dans son essence même, l’acte moral ultime d’un être qui prefere rester fidèle à ses valeurs plutôt que de transiger avec une existence morne et insipide.
J’insiste
Le suicide est, dans son essence même, l’acte moral ultime d’un être qui préfère rester fidèle à ses valeurs plutôt que de transiger avec une existence morne et insipide.

Mesdames, Messieurs du jury, j’en ai fini avec mon propos.
Je vous invite donc, dans vos délibérés, à defendre la moralité de mon client, son bien fondé, et sa vitalité qui en fait son essence même.

Je vous remercie.

28 réflexions sur “Le suicide est-il un acte lâche?

  1. Cher Lucas,

    tout d’abord quel honneur de pouvoir laisser le premier commentaire à cet article émouvant et perturbant que tu signes ici.
    Ce n’est jamais facile de traiter d’un sujet encore tabou de nos jours, même sur un site aussi ouver et décomplexé que vingtenaires.

    Je n’ai pas comme toi mené une réflexion sur cet acte dramatique qu’est le suicide. Mais je te donnerais mon opinion sincère, car je me sens un peu concernée.
    Voilà deux ans, ma soeur avec qui je vis ici et qui à l’époque avait 18 ans a tenté de se suicider. Avec MES médicaments.
    Ce n’était pas un appel au secours, elle avait pris la boîte entière, elle ne savait juste pas que la dose était insuffisante.
    A la suite de cet évènement, je n’ai pas de mot pour te décrire le calvaire subi. je ne me rappelle pas une semaine passée sans angoisser à propos de ça. « zut j’espère que mon reproche n’était pas trop violent » « merde il est 23 h passées qu’est ce qu’elle fout ».
    J’ai toujours du mal à supporter les couteaux dans ma cuisine. j’ai toujours des larmes quand je passe devant l’hopital georges pompidou ou j’ai passe une nuit seule aux urgences.
    Cet épisode a profondément marqué ma famille qui ne s’en est pas encore remise.
    Alors même si toutes les raisons que tu as invoqués dans ta plaidoirie sont valables et compréhensibles, je ne peux pas être d’accord avec toi.

    Si comme tu dis ce n’ets pas un acte égoîste, car la personne a souvent pris des dispositions pour assurer à ses proches une vie confortable en son absence, qu’en est il des conséquences « mentales » si j’ose dire.
    Si une personne prépare son acte de la sorte, elle a pour moi la volonté de se battre pour reprendre sa place dans une société qui ne pardonne pas la faiblesse je te l’accorde.

    D’autre part, comment expliquer aux gens atteints d’une maladie grave, incurable, aux enfants condamnés par des maladies, que d’autres personnes, en bonne santé se soient donnés la mort, eux qui luttent jour après jour pour la repousser ?

    Bien sûr, tu me diras, ce n’est pas parce que certaines se battent pour la vie que la souffrance des autres est diminuée. Bien sûr on trouve toujours pire que soi, toujours plus malheureux.

    Mais sans crier à la lâcheté, car les gens tentent de s’en sortir avant de comettre cet « irréparable », euphorisme qu’on nous serine à la TV, je crois qu’on a TOUJOURS le choix. Je ne suis pas croyante, et je ne crois pas à cette idée de rejoindre un avenir meilleur.
    Mais il y a toujours une alternative à cet acte dramatique qui met fin à une vie terne et sans éclat.
    je me permets de citer André Malraux « la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie ».

    Très sincèrement, j’admire ton article et te félicite de toucher à ce sujet malgré tout épineux qu’est le suicide, et je comprends et approuve beaucoup de tes propos, mais en aucun cas ceux ci ne justifient cet acte.

    Bon allez pour finir, un petit Sénèque (rhoo comment passer pour l’intello qu’on ne sera jamais) : « l’important n’est pas ce qu’on supporte mais la façon de le supporter »

    sans rancune.

  2. Mettre fin à ses jours c’est aussi dire à ses proches « vous ne valez pas toutes mes souffrances » quelque part, alors c’est peut être l’impression qu’on a parfois, l’optimiste dira que cette impression est fausse, dans des cas les plus grave on peut être sans doute réellement seul et desespéré.
    Bref c’est en ça qu’on peut parler d’égoïsme: la souffrance qu’on inflige à des gens qui eux, ont peut être une vie heureuse, ou peut être pas mais qui dans tous les cas et même si ils ne le montrent pas toujours seront bouleversés de perdre un ami ou membre de leur famille.

  3. Lucas,

    1/ Est-ce que nous, nous devons commencer à nous inquiéter?? Bon, parce que c’ets un bel article mais ma première réaction c’est « oh lucas mon chaton! » (l)
    Ensuite, c’est vrai que moi j’ai une image du suicide comme quelque chose de pas romantique. Ca n’a vraiment quelque chose à voir avec la religion, parce que j’ai toujours cru que finalement, jétais contre le suicide avant de devenir vraiment catho; mais cc’esr vrai que je ne vois pas le côté romantique de la chose (enfin si, dans les bouquins, c’est très beau et tres bien fait, mais dans la vie, je juge l' »acte in-act-able)…. je comprends que les gens le fassent mais c’est vrai que pour moi, ce n’est pas vraiment une marque de référence.
    Avez vous vu le film « the Hours »? et ben regardez le, focus sur le personnage de Julianne Moore et vous comprendrez mon propos. (je fais pas de spoiler, mais si vous voulez, je repost l’histoire pour tout vous expliquer pour que vous vous emmerdiez pas à regarder le film 🙂

    moi je pars du principe qu’on survit à tout, à part à la maladie, et je le vis au quotidien sachant qu’il parait que ma maladie à moi est pas très soignable lol – mais ca c’est une autre histoire

    Bisous petit chat 🙂

  4. T’es flippant par moment dans cet article Lucas :S Mais la fin est convaincante, quant à la volonté ultime manifestée à travers la décision de mettre un terme à sa vie. Je suis assez d’accord avec ça.

  5. Je crois malheureusement que chaque cas est particulier et je dois douter en tout cas dans le cas du suicide des jeunes de la décision murement réfléchie et qui a mis de l’ordre dans sa vie.
    Les quelques cas de suicide et les cas de TS auquelles j’ai eu connaissance de près où de loin étaient loin d’être dans ces cas.
    Mais il doit y en avoir c’est certain.

  6. Moi ma seule pensée c’était que j’étais mal vue de tout le monde et que mes parents ne me supportaient plus… je ne savais pas comment m’échapper de ce quotidien presque sans ami et avec une famille qui me detestait. J’ai d’abord pensé très longtemps au suicide. Et puis je m’entaillais et me shootais aux médocs, mais pour être groggy pas me tuer, j’augmentais un peu à chaque fois la longueur des entailles, les doses, j’avais peur… et puis j’ai eu mon bac. Et puis j’ai décidé de partir loin. J’ai atterri à Madrid. Et durant 9 mois je me suis dit que ma vie n’étais pas si mal, que mes parents me manquaient. J’avais trouvé la solution. Ne plus vivre avec eux. Et puis je me rendais compte que quelques amis me suivaient toujours malgré mon caractère, je me suis rendu compte qu’il avaient toujours été là… J’ai ouvert les yeux et cette crise d’adolescence m’est passé…
    Pour moi ça aurait été un acte lâche… mais aussi rendre service à mes proches, donc un acte brave… pour moi il était clair que je ne faisais que déranger… que je ne méritais pas de vivre étant donné que je faisais tout de travers… Je voulais me libérer d’un quotidien larmoyant et les libérer d’un tel poids. Alors je ne sais pas l’analyser mais c’est une expérience, prenez là comme bon vous semble.

  7. c’est sans doute très simpliste ce que je vais dire mais, et à plus forte raison quand on est jeune, avant de se suicider pourquoi ne pas essayer de vivre déjà? Je veux dire par là que si on est pret à en finir, ben au moins tentons de vivre tout à fond et si le bilan est toujours aussi négatif ben, ok alors. Je crois que quand on en arrive à songer à sa mort peut être vaut-il tout vivre comme si on allait mourrir… Encore une fois c’est purement rhétorique tout ça…

  8. J’ai pas mal réfléchi à la question, et je n’ai pas trouvé de réponse unilatérale. Je pense que le suicide est à la fois le summum du courage et l’apogée de la lâcheté. Du courage parce que le suicide c’est un refus, en actes et non pas seulement en paroles (comme le font si bien tous les philosophes de comptoir que nous sommes) de la condition humaine; le courage de ne pas vouloir. Summum de la lâcheté aussi, parce que c’est un aveu qu’on est impuissant à changer ce qui dérange, qu’on préfère ne pas le voir, quitter le jeu avant la fin de la partie. Le suicide c’est un héros mais masqué, Zorro en somme; une victoire et un échec… quant aux conséquences sur les autres, qu’importe?

  9. Je suis très partagée sur la question, en fait. Pour moi, le suicide est clairement un acte égoïste et c pour ça que je ne le ferai jamais. Je ne veux pas que mes parents aient cette culpabilité, ce « mais pouruqoi n’avons-nous pas vu qu’elle n’allait pas bien? ». Bon, je ne suis pas du tout suicidaire mais rien que de penser à la peine que ça infligerait à mon entourage, c totalement inconcevable pour moi.

    Dans ma famille, ma tante s’est suicidée il y a 5 ans, à 3 semaines du mariage de sa fille dont elle était le témoin. Si c pas de l’égoïsme, ça.

    Mais je ne veux pas faire un tableau ou trop noir ou trop blanc car il y a des cas où le suicide est un soulagement pour tout le monde, je pense notamment aux gens gravement malades genre Vincent Humbert et co. Oui, c’est de l’euthanasie pour la plupart mais dans la mesure où certains demandent à être « achevés », je vois pas bien la différence avec le suicide. Récemment, je parlais à un gars qui m’a raconté l’histoire d’une nana : elle a un pb au cerveau, son anévrisme risque de péter d’un instant à l’autre, elle le sait depuis 3 ans. Donc tous les jours depuis 3 ans, elle se lève en sachant que c’est peut-être son dernier jour, sa dernière heure… J’avoue que j’ai une profonde admiration pour cette fille qui ne s’est pas suicidée car je crois que je supporterais pas cette épée de Damoclès. Et la famille, vous imaginez? A chaque fois que le téléphone sonne, ils doivent penser « ça y est, elle est morte ». C atroce.

  10. Il y a toujours pire que nous donc se suicider est une vision égoïste. Maintenant, je peux comprendre que l’on puisse en venir à un tel point sauf pour celui des adolescents car celui là est le résultat d’un vision biaisé à mon avis.

    Ensuite il faut séparer les suicides, appel de détresse et les « vrai » suicides, ceux qui ne se ratent pas, ceux qui effectue ce réel acte final permettant de prendre cette grave décision par soi même.

    L’apres suicide d’appel à l’aide est aussi très douloureux, notament pour l’entourage : est ce qu’il recommencera? est ce que ce sourire ne cache pas encore du désespoir?

    apres on a qu’à dire que c’est ce qu’à trouver la nature pour effectuer sa sélection naturelle :p

  11. Céline exprime à peu près ce que je pense.
    Je suis assez partagée sur le suicide, et c’est encore plus confus depuis que ça m’a touchée d’assez près par 2 fois l’an dernier, et de la part de jeunes de 18 ans. Je ne les blâme pas, je ne les traite pas d’égoïste, ceci dit, j’ai du mal à concevoir qu’à cet âge-là, un jeune puisse considérer que sa vie est terminée et qu’il n’y a pas d’espoir…

    Par ailleurs, pas grand-chose à voir avec la choucroute, mais j’avoue que je me serais bien passée de ta réflexion sur les valeurs archaïques du Christiannisme. La plupart du temps, ce genre de réflexion provient de personnes qui n’y connaissent pas grand-chose et véhiculent des lieux communs qui sont pour eux la représentation du christiannisme (pas de relations avant le mariage, la contraception interdite, etc etc etc). Ah, juste comme ça : je suis catho pratiquante, croyante, pas mariée et pas vierge non plus, et je prends la pilule. Je n’ai pas encore brûlé dans les flammes de l’enfer.
    Désolée, la seconde partie n’a rien à faire là, mais vraiment lire ce genre de co******* ça donne envie de hurler.

  12. je suis globalement d’accord avec toi.
    Mais je ne suis pas certain que l’ado prépubere qui se suicide ait mené cette longue réflexion avant de passer à l’acte. C’est selon moi un caprice d’ado qui ne sent plus l’envie de vivre (alors qu’il ne sait pas ce que c’est) et/ou alors un acte egoiste. Oui je dis caprice car dans le monde occidental et développé, une ado qui fait une TDS, je trouve ça ridicule, sachant que des millions de gosses et d’hommes essaient de survivre dans la misère dans les pays du tiers monde. Désolé si je fais un peu HS et si je suis un peu dur…

  13. @tous : Lucas déchaine les foules décidement, si ça c’est pas une star.
    c’est fou tout le monde a une opinion intéressante.

    @zoé : d’accord et pas d’accord. Lucas on le sait est pas copain copain avec les religions. il n’empêche que je partage son avis. Pour avoir vécu en Afrique, je peux te dire les ravages crées par les politiques préconisés par l’église, pas de pilule pas de présa, pas de relation avant mariage.

    Rien que les ravages du sida donnent envie d’attaquer toutes les institutions religieuses du monde pour crimes contre l’humanité.
    Tu réussis à vivre ta foi sans que cela ne paralyse ta vie je trouve ça génial et t’admire rien que pour ça.

    Malheureusement, à l’échelle mondiale, force est de constater que les religions, toutes, ont fait bien plus de mal que de bien dans ce monde et continuent à créer des ravages sans fin

  14. Coucou ! J’ai bien lu tous vos commentaires historie d’etayer mon jugement sur l’acte en lui même. Pas facile de tout clarifier..
    Par rapprot à la lacheté, tout de même…
    Le fait est que quelqu’un peut s’evertuer (sans jeu de mot bilingue) à aller de l’avant, à se battre, à vouloir s’en sortir… Pour autant, un beau jour, il va craquer. Qu’il se suicide juste apres me parait idiot. En effet, le suicide doit être un acte reflechi, pesé, etudié. De fait, une personne qui se tue quelques jours après avoir subi un ultime revers, ne me parait pas condamnable. On peut bien sûr en discuter…

  15. Vaste sujet qui n’a pas fini de faire polémiquer. Bon bah je me lance. Chaque être humain devrait avoir le droit de disposer de sa vie comme il l’entend et je suis d’accord avec toi sur le fait que le suicide doit être un acte réfléchi. Personnellement je peux comprendre cet acte mais cela ne m’empêche pas de le condamner avec plus ou moins de nuances.
    Il ne s’agit pas pour moi d’un acte de courage, quoique mettre fin à ses jours en demande. Je pense que le vrai courage est de continuer à vivre et à essayer de changer sa situation. J’excepte bien sûr les personnes atteintes de maladies incurables et donc condamnées, qui préfèrent mettre fin à leurs souffrance et à celles de leurs proches qui les voient dépérir. Pouvoir choisir quand mourir, se préparer et dire adieu à ceux que l’on aime est dans ce cas de figure très sain je trouve.
    Mais je suis d’accord avec Sofia, on a toujours le choix même s’il ne nous plaît pas. On a toujours les moyens de changer sa vie si elle ne nous plaît pas et les gens qui disent avoir essayé et échoués n’ont tout simplement pas voulu prendre les risques et faire les sacrifices nécessaires pour que le changement se produise. Un membre de ma famille s’est ainsi suicidé alors que sa vie proffessionnelle prenait le tour qu’il avait attendu toute sa vie, tout simplement parce qu’il a eu peur de ce changement et de l’inconnu que cela représentait.
    Se suicider par désespoir ou parce que l’on est pas bien dans sa peau, parce qu’on a l’impression d’être minable et que ça ne change pas c’est faire acte d’irrespect envers la vie, de faiblesse et de lâcheté et surtout d’égoïsme. Parce que même si notre vie nous appartient, il y a toujours des gens qui nous sont proches, qui comptent sur nous, qui ont besoin de nous et à qui ont apporte du bonheur. Peut être qu’il faudrait un peu plus parler avec ses proches avant d’envisager de les abandonner et se rendre compte du traumatisme que l’on pourrait causer, de l’amour que des gens nous portent, pourrait dissuader de passer à l’acte.
    Personnellement, je n’aurai jamais le cran d’attenter à ma propre vie et si j’étais condamnée je préfèrerai qu’on s’en charge à ma place. Mais bon, c’est un sujet complexe et à mon avis il ne pas être catégorique sur la question…tout dépend du contexte.
    En tout cas merci pour cet instant de réflexion ^^

  16. Arg… tous les commentaires ont été pris. Je me contenterai donc de me taire en silence, de dodeliner de la tête… et de penser à Caton.

    Voilà.
    C’est tout Monsieur le Stoïcien. 🙂

    Mais je pourrai aussi penser à Houellebecq… mais à chaque jour suffit sa peine.

  17. Houellebecq, j’peux pas le piffrer !! C’est incroyable comme ses écrits sont (à mes yeux) abjects ! Ah quelle chiure avariée celui là !! (je sens que bizzarrement on va faire glisser le débat, là. Non, Nina, pas frapper…)

  18. Ah bah non, moi j’veux pas décevoir Nina…
    Et Lucas, si je pensais à Houellebecq c’est parce que je (re)lisais « Rester vivant » aujourd’hui et que ça traitre pas mal de la question du suicide.

    Bon, je m’attelerais à un vrai commentaire ce soir. Ca vous va ?

  19. Yes je n’ai pas du tout aimé Houellebecq et là je suis contente que Lucas dise de même, ça me renforce dans mon opinion.

    Y a pas mal de choses intéressantes qui ont été dites mais de toute façon on ne peut pas trancher sur la question, chacun en pense ce qu’il a envie de penser.

  20. Ben, moi, j’ai été agréablement surprise par Houellebecq mais vu que j’en avais une très mauvaise opinion, hein… Mais ça a l’air super présent le suicide dans ses romans mais ce sont des gens seuls qui meurent, personne ne les pleure du coup. En tout cas dans les Particules Elementaires

  21. Je vais faire court, je voulais juste dire que pour moi le suicide n’est pas du tout une solution, souvent une bonne psychothérapie suffirait…

    Les suicides que j’ai eu autour de moi n’étaient pas du tout réfléchi et leur famille ils s’en battaient, on est pas au Japon…

    Et les personnes que je connais qui se sont suicidées n’avaient pas de graves problèmes, c’est juste qu’elles étaient mal. Je ne blâme pas les gens d’être mal n’étant pas moi-même la personne la plus positive qui soit mais je me répète ils ont besoin d’une aide psychologique c’est tout…Je serai même tentée de dire que ce sont des gens qui n’ont pas assez de problèmes : je suis sûre qu’il y a moins de suicides dans les classes sociales les plus basses parce que les gens ont moins de temps pour brasser de l’air…je sais c’est un peu trash mais j’en suis persuadée…

  22. Pour moi, il y a ambivalence. C’est à la fois un acte lâche parce que c’est céder au désespoir, et un acte courageux parce qu’il faut avoir les cou****s de passer à l’action. Il faut songer aux chefs militaires d’autrefois qui, capturés par l’ennemi, avalaient une capsule de cyanure. Acte de courage pour ne pas trahir son pays, ou acte de lâcheté pour éviter la torture?

    EN tous cas, je pense aussi que l’on ne devrait pas condamner le suicide, je suis pour laisser à l’homme son libre-arbitre (et donc je suis pour l’euthanasie aussi)

  23. MMmmh…plus qu’une réelle opinion, une sensation, ou plutôt une intuition, dirais-je:
    Y’a des fois, qu’on sache ou non pourquoi, on se sent dramatiquement vide, on comprend plus le pourquoi, le comment, et débarque, on sait pas trop comment ni pourquoi, ce innommable monstre qu’est l’angoisse. Et ces moments là, même le gros paquet de BN (vous savez, ceux qu’on sépare en deux, qu’on lèche le côté où y’a le chocolat et qu’on s’en fout plein le nez) il a l’air tout nul. C’est dire.
    Et puis ,peu après, y’a un jour où un coup de fil, un vers d’Edmond Rostand ou une pizza pas cuite devant « la vie est un long fleuve tranquille » et pouf, des quantités d’endorphines, ocytocine et autres bizarres bêbêtes de la tête de l’extase plus ou moins niaiseuse se libèrent, et qu’est ce qu’on se sent bien….
    Alors, when i feel blue, i hope la vie en rose et même si sur le moment ça paraît la fin des flageolets, même pas peur, ça passe.

    Un livre vraiment très très intéressant qui en cause: Le mythe de Sisyphe d’Albert Camus.

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