Addiction, insupportable fléau

En ce moment, je lis un roman sympa « Sexe et dépendances » de Stephen McCauley. En gros : l’histoire d’un homo, William, pré quinquagénaire, qui décide au début du roman de mettre fin à son addiction au sexe. Bon, pendant toute une partie du roman, il est merveilleux de logique : « Bon, je vais juste baiser un coup mais comme ça, ça m’obsèdera

plus ».

 

Dans ce roman, on croise une foule d’addict. Charlotte, ex alcoolique qui boit quand même encore un peu, une accro aux visite d’appartements. Ah et puis William, c’est un peu un accro au ménage. C’est-à-dire qu’à côté, Monica, dans Friends, c’est la pire des souillons. Bref, je lis ce petit roman et je me reconnais dans le côté addictif vs bonnes résolutions. Suis-je une addict ? Oh que oui ! En surface, je parais addict à pas mal de choses : Internet (blogs, MSN, mails), clope, sexe, café… Mais suis-je une vraie addict ? J’ai lu dans un magazine l’autre jour les symptômes de l’addiction et il semble que je ne sois pas réellement addict à tout ça. Jamais Internet ne m’a empêché de sortir (d’ailleurs, ce week-end, j’ai pas trop posé mon fessier sur ma chaise de bureau), j’ai passé 15 jours chez mes parents en fumant en tout et pour tout deux clopes. D’ailleurs, j’annonce que je copie Gaugau, je m’arrête de fumer pendant les fêtes : vu que je fume pas chez mes parents et que ma ligne sera de toute façon menacée par les repas de fête, profitons-en. Le sexe, j’ai eu de longues périodes d’abstinence choisies (mais aussi parfois subies mais si j’avais vraiment voulu du sexe, j’aurais pu en trouver). Quant au café… Ouais, là, par contre, impossible de me réveiller correctement sans. Mais des fois, je prends du thé à la place.

 

Revenons en à William. Durant tout le roman, il cherche des palliatifs au sexe sans réel succès au départ, il décide de faire des choses constructives comme passer ses soirées à lire. Mouarffff ! Et là, je me reconnais complètement dans les moments où je prends une bonne résolution et que je la tiens pas. Exemple typique : le régime. Un régime, on décide ça un dimanche soir, on commence le lundi. Tant qu’on va pas au supermarché, tout va bien, tant qu’on n’a pas de tentation à domicile. Mais lorsque l’on se retrouve au rayon chocolat (TOUJOURS en face du rayon diététique, bande d’enfoirés !), là, on se retrouve toujours face à un dialogue intérieur :

« Non mais c’est pas raisonnable…

– Bah, c’est pas une tablette qui va te tuer puis comme ça, après, t’en auras plus envie…

– Bon, mais juste une alors ! »

Bon, moi, je suis pas addict au chocolat, j’ai des envies passagères, comme tout le monde, mais ça donne l’idée. Et puis en plus, la tablette de chocolat, on la bouffe en une heure et on se sent pas super bien, après…

 

Il est vrai que je ne cesse de me reconnaître dans le personnage de William, dans sa volonté de se passer de quelque chose en espérant améliorer sa vie et ses échecs, justifiés par une mauvaise foi hallucinante. C’est typique de l’addiction. On est persuadé qu’elle est la base de notre malheur. Si j’arrêtais de fumer, je serais en meilleure forme, si je ne mangeais plus de chocolat, je serais plus mince et plus séduisante et je suis sûre que le vilain bouton que j’ai sur la figure, c’est la faute à Milka. Si je passais moins de temps à chercher du sexe facile, j’en aurais plus pour faire autre chose. Si je passais moins de temps devant l’ordi ou les blogs, je pourrais faire tout un tas de choses en plus dans la journée… Enfin, bref, il suffit de changer un truc pour que tout aille mieux… Bon, ok, c’est complètement psychologique mais parfois, il suffit d’un rien pour se sentir bien dans sa tête et donc réaliser des choses, même minimes.

 

Pourtant, on échoue. Dans Jasmin, l’autre jour, je lisais donc le portrait d’un addict aux rencontres sur meetic en vue d’une brouette et basta. A un moment, le mec raconte qu’il a arrêté pour mieux replonger juste après. Parce qu’il est totalement intoxiqué, au point de se couper de ses amis pour mieux baiser des inconnues qu’il ne reverra pas, les traquer sur meetic et consort… Ca paraît dingue mais on est tous susceptibles de tomber dans une addiction quelle qu’elle soit. Mon ex, Guillaume 1er, par exemple, est totalement jeu de rôle en ligne addict. Il passe son temps là-dessus, il ne parle quasi que de ça (et je comprends jamais rien), il ne sort plus, ne parle quasi plus qu’à des gens en virtuel… Heureusement que je le sors quand je descends dans la région !

 

Mais combattre une addiction, aussi minime soit-elle, c’est avoir la sensation de prendre sa vie en main, de s’améliorer en perdant une mauvaise habitude de vie. Moi, en ce moment, je suis fière de suivre mon régime sans trop craquer. Quand j’arrêterai de fumer, je serai fière de moi aussi. Quand j’arrêterai le café… euh non, ça, je peux pas. Mais bon, si se débarrasser d’une addiction ne semble pas changer la vie en soi, ce qui compte, c’est la nouvelle confiance en soi qui naît de ça. J’ai de la volonté, je suis forte, j’y arrive. Si en plus, ça me permet d’arrêter de fumer, c’est plutôt pas mal, non ?

23 réflexions sur “Addiction, insupportable fléau

  1. J’allais dire la même chose que Mazotte …
    Cet article, le premier que je lis, est très sympathique ! Très belle plume ! agréable à lire.

    Et moi dans mon dernier article, je relaie la lutte contre le tabac. L’INPES a gagné un Grand Prix Stratégies avec son film viral. La clope c’est une forme d’addiction dont les non fumeurs peuvent être victimes aussi. Le café ? je n’en bois pas mais est-ce que si il est consommé en masse, il est dangereux ? Le chocolat …. gourmande ! mais ça … c’est pour tout le monde !

    Moi mon addiction, c’est … le vélo … Qu’est ce que c’est bon de partir s’évader deux trois heures sur le vélo en dehors de Paris !

  2. Ouais, je ferais la pompom girl pour que tu arrête la clope!!!!!

    Moi j’ai arrêté les patchs ya deux jours, et je m’en sors encore pas mal!!!! Par contre mon addiction au sexe, je la soignerais plus tard 😉

  3. juste pour info, tout le monde n’aime pas le chocolat!(ni les frites d’ailleurs ;).Sinon il faut aussi noter que nous ne sommes pas tous égaux devant la dépendance, certains réagissent beaucoup plus mal que d’autres…par exemple j’ai arrété de fumer d’un coup(départ à l’étranger oblige) et ca m’a pas soulé plus que ça, il suffit d’avoir un paliatif(sex, sport, bouffe, constructions en allumettes)…mais pour certains c’est l’enfer d’essayer d’arreter. Et derniere remarque il faut vraiment avoir envie d’arreter pour reussir

  4. moi j’suis Pringles addicted, c’est horrible en plus on en trouve en vente libre, à la fin on se retrouve avec les doigts et les lèvres couverts de sel, avec éventuellement la brulure due au gout spicy, bref un seul moyen de contrecarrer ces effets secondaires, faire couler quelques bières avec, et bon du coup on se retrouve bourré, on a vaguement faim mais on bouffe la première connerie qui passe, et bon on se fume une ou 2 clopes pour calmer l’appétit, bon le seul « avantage » c’est qu’après ça, on a peu de chance d’assouvir son addiction au sexe.

  5. Quelle est la première chose que tu fais en te levant? A laquelle tu penses à ton réveil?
    Si c’est « allumer une clope », t’auras du mal à arrêter.
    Si c’est « allumer ton ordinateur », t’es internet-addict
    Etc. etc. C’est comme ça que tu mets à jour tes dépendances.

  6. Lil: tu m’effraies!!!! Moi la première chose que je fais le matin, c’est de foncer aux toilettes pour faire un gros pipi!!!

    Suis-je donc pipi-addict? (Autrement dit: adepte des plans uro) et ça en plus sans m’en rendre compte!!!!!

    Putain… suis pas dans la merde (jeux de mots!)

  7. Tout est dans: si se débarrasser d’une addiction ne semble pas changer la vie en soi, ce qui compte, c’est la nouvelle confiance en soi qui naît de ça.
    Car une fois addict à quelque chose, on se donne dix milles excuses pour le justifier. Et en bout de ligne, on se dit qu’on est bien nul, qu’on devrait pas, et on retombe, encore et toujours.

  8. Moi, c’est le café, sans conteste ! Et dire qu’il y a à peine 2 ans je détestais ça !
    M’enfin bon, j’ai diminué la dose, depuis que j’ai vu que ça faisait considérablement augmenter ma tension. Puis surtout, l’élément déclencheur a été de constater qu’après avoir fait 40 bornes de vélo sans pause ou presque (alors que je fais très peu de sport ‘intensif’ donc pas très endurante), je n’étais absolument pas fatiguée… Si ça n’avait pas été le mal aux fesses (…), j’en faisais 40 de plus sans problème ! Forcément, j’étais complètement dopée ! ^^ (Depuis, j’ai vu la différence… rebelotte cet été, ben j’ai pas pu marcher pendant une demi-journée après, et j’ai cru ma dernière heure arrivée…).
    Pour le reste, je crois que je n’ai pas trop d’addictions… Internet, oué, ça peut être une drogue, mais j’y suis quand je n’ai rien de plus intéressant à faire, et si j’ai mieux, pas d’hésitation donc… Après le reste, non rien…

  9. Un autre bouquin excellent sur l’addiction au sexe, c’est « Le Démon », d’Hubert Selby Jr. C’est bien sombre et glauque, mais quelle claque…C’est pas pour rien que « Requiem for a dream » est tiré d’un de ses livres.

  10. Tiens, c’est comme le coup du type qui dit vouloir trouver l’amour en accumulant moultes conquètes et en refusant de se stabiliser dès qu’il le peut.
    A part ça, moi j’ai lu le Démon a une période pas jojo de ma petite vie. De quoi te dégouter à jamais d’hubert selby Jr. Ceci dit, c’est une experience tres interessante.

  11. Les addictions que tu évoques sont des dépendances aux habitudes, des manies poussées à l’extrême…des dépendances psy, en somme.
    La fonction d’une habitude, d’une manie, est de rassurer.
    On répète un geste connu, une action mille fois exécutée, on connaît le schéma type.
    La réelle problématique, puisque finalement les addictions que tu évoques n’ont pas à proprement parlé de « graves conséquences sur la santé », réside donc dans l’origine de ce besoin de se rassurer…
    Sinon, personnellement je les classerais dans cet ordre : Café, sexe, clope… :p

  12. Pour le jeu en ligne (MMORPG on dit) je fus accro à cte « à&&’ç_ un temps également… C’est mal. Parce que précisément ca n’a pas de fin et y a toujours un truc à faire ou un pote à aider. J’ai arrete définitivement depuis… avril! Oua! J’ai désinstallé tout laissé mes cd d’install chez mes parents et évité de parlé à tous mes potes de jeu sur msn&co…

    Tous les soirs on faisait des raids de 3h en semaine. Week end c’était en général entre 4 et 6H par jour.
    Et imaginez quoi: j’étais probablement l’un des plus sage!!
    Un conseil Nina: ton guillaume I er essaie de le bouger parce que ca va le légumifier plus vite qu’il n’aura compris…

  13. c’est marrant ça, tous les gens qui fument sont convaincus qu’ils peuvent arrêter du jour au lendemain…un peu comme si j’arrêtais vraiment un jour de manger trop de saletés hyper calorique super bonnes! lol
    Je suis toute à fait d’accord avec toi : en luttant ( au moins un moment) contre ces « mauvais habitudes », ça nous fait aussi beaucoup de bien au moral, on se sent « maitres de nos vies »…

  14. J’étais addict au café…
    Et puis ils ont ilnstallé un distributeur…
    Maintenant je suis addict au Kinder Bueno trempé dans le café…

  15. En parlant d’addiction, quelqu’un ici a commencé à suivre Heroes? Parce que là, moi j’hésite entre éteindre mon ordi, le mettre dans un coffre et perdre la clé ou passer ma nuit sur dailymotion pour TOUT regarder…
    Dangereux, les séries télé, on le dit pas assez…

  16. oui exactement, quand on a une volonté très limitée le seul interet qu’on voit à stopper son addiction, c’est de penser au plaisir qu’on aura à replonger, finalement tout est dans la mesure, donc c’est sans doute plus en effet des « habitudes » que de véritables addictions, enfin en ce qui me concerne.

  17. J’sais point si je deviendrai addict, mais demain, direction FNAC, pour m’offrir dernier CD de Grand Corps Malade. Ses textes et son interprétation me procurent des frissons…Tu aimes Toi la the Nina ?

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