La malédiction de l’’accordéon

A ma naissance, des fées se sont gentiment bercées sur mon berceau, faisant de moi une fille canon, intelligente, drôle et pi tout ça (et modeste, of course). Mais évidemment, tout ne pouvait pas être rose : toutes ces qualités concentrées sur une seule fille, ça n’était pas possible. Alors la méchante fée Grognassia se pencha aussi sur mon berceau et m’affubla d’une terrible malédiction, celle de l’accordéon. Ou comment ne pas pouvoir prendre le RER ou le train sans me prendre un accordéoniste au talent douteux.

 

Tout commença à Toulouse en juin 2003, d’après mes souvenirs. A l’époque, je passais mes journées chez moi pour préparer mon concours de journalisme. En gros : matin, lecture de la presse, après-midi, anglais et culture G. Or j’habitais au dessus d’un carrefour agrémenté de feux rouges. Il faut savoir qu’à Toulouse, au feu rouge, c’est comme dans le métro parisien, il y a une tribu étrange qui fait des choses pour gagner de l’argent. Donc, moi, dans ma grande chance, j’ai hérité de l’accordéoniste. Dès 7h30 le matin jusqu’à 18h (au moins), j’avais donc droit à la même mélopée. TOUTE LA JOURNEE !! Toujours le même refrain, imaginez ! Du coup, dès 7h30, j’étais devant mon ordi avec mon café et mon casque sur les oreilles pour écouter une musique que j’avais choisie et non qui m’était imposée. Heureusement pour moi , il a fini par être dégagé par un gang de laveur de pare-brise. Au moins, eux, ils font pas de bruit.

Seulement, les accordéons sont partout, si, si, si. Surtout dans mon wagon de métro ou RER. Vous vous souvenez la pub pour je ne sais plus quel opérateur téléphonique qui montrait une nana dans le métro qui se retrouve à côté d’un accordéoniste et qui tire une gueule pas possible « une minute, c’est long ». Ben, ça, c’est ma vie. Par exemple, y a 15 jours, j’avais une réunion de travail avec le scénariste de Modo. Je monte dans le train, je m’assois sur un strapontin avec mon livre, tout va bien. Mais là, làààààààààààà ! C’est le drame. Un accordéoniste monte pile sous mon nez dans la rame et commence à jouer. La prochaine gare est à 10 minutes, je vais mourir ! J’essaie de me concentrer sur ma lecture mais c’est pas forcément évident non plus… Heureusement, mon rendez-vous m’a appelée, j’ai eu une bonne raison de partir à l’autre bout du wagon sans paraître impolie. Mais bon, c’était pas l’idéal non plus. Du coup, j’étais toute perturbée et en sortant du train, je suis allée droit vers un mec chelou, pensant que c’était Gildas mais Dieu merci, c’était pas lui. Non parce que le mec, il comprenait rien à ce que je lui disais et me regardait étrangement, genre je suis une extraterrestre qui essaie d’entrer en contact avec lui.

Jeudi dernier, ça recommence. Je vais à mon entretien, bouquin, tout ça. Je suis tranquillement en train de lire quand un accordéoniste monte (bon, sur cette ligne, j’ai le choix entre ça ou les nanas qui chantent des chansons en espagnol avec une voix nasillarde). Et bordel, c’est reparti. A chaque arrêt, je retrouve ma foi en Dieu et prie très fort pour qu’il descende AVANT le terminus. Non mais comment vouliez-vous que je sois parfaitement concentrée sur mon foutu questionnaire après ça ? Bon, ok, je me cherche des excuses, là.

 

Alors n’allez pas croire que je déteste l’accordéon. Ce n’est pas mon instrument préféré (et de très loin) mais ça peut être bien quand on sait parfaitement en jouer. Mais sinon, c’est chiant, surtout quand on entend la même chanson, touuuuuuuuuuuuuuuute la journée. Foutue malédiction !

16 réflexions sur “La malédiction de l’’accordéon

  1. Oui, pour tout instrument, tout dépend de ce que l’on en fait.
    Le pire je trouve, ce sont ceux qui s’accompagnent d’une boîte à rhytmes boum boum.
    Je contacte la RATP pour qu’ils t’envoient des flûtistes péruviens.

  2. Bouaf, c’est toujours mieux que la malédiction du montreur de zizi dans le métro (et pas Zazie, hein, non, j’ai bien dit Zizi…). Celle là, elle est tenace chez moi. Je pourrais presque faire un essai la dessus.

  3. Crois moi, il y a pire: Je travaille depuis février dans des bureaux en PLEIN centre ville, là où tout le monde sort et s’amuse.
    Ben…depuis février, pas un jour n’est passé sans au moins un monsiuer qui nous fait un concert d’accordéon devant les fenêtres, pour la foule qui trouve ca pittoresque.
    Alors bon, l’hiver, on ferme les fenêtres…mais l’été, ben on a des envies de meurtre…si j’entends encore une fois de plus « when the saints come marching in » version accordéon, je fais un massacre.
    C’est pas que j’aime pas l’accordéon, je DETESTE l’accordéon.
    Ma seule solution: écouteurs sur les oreilles, et regard meurtier.

  4. ça me rappelle les années où je vivais à Paris :pp le pire c’est qu’il y a au moins 3 portes pour chaque wagon de RER, et comme par hasard ils se mettent près de celle où tu es… même quand le wagon est quasi-vide… Les chansons, tu les as dans la tête pour le reste de la journée? (le pire aspect de la malédiction)
    bonne soirée 😉

  5. Les transports en commun, c’est comme une pute.
    Tout le monde y passe , y chante , y pleure, y pisse et y laisse son petit quelque chose à soi, qui ne sent pas bon.
    Et après çà, on essaye de nous fait croire que la bagnole c »est moins bien… .

  6. Tu devrais ajouter à ta petite description, après « modeste », « fière de l’être et décidée à le rester »… sinon… on pourrait croire que ta modestie n’est que passagère.

  7. Après avoir vécu longtemps sur Paris,très souvent croisé,entendu ces musiciens des rues et des lieux foulistiques.Je considère que ts les musicos sont mes potes,peu importe l’instrument,la mélodie ou la qualité musicale.1 ritournelle, surgissante au milieu de la populassestréssée, triste, envahie de ses soucis du jour,c’est 1 bouffée festive,1 accompagnement on the road.Je compatis pour celui qui tte la sainte journée doit supporter, subir les mêmes rengaines en boucle.
    Le vivre comme 1 agression ou 1 dérangement,y’a largement pire, sans aller très loin…
    Même si je préfère la gratte, clavier et sax,l’accordéon à petite dose ne me dérange nullement. Enfin celui de Richard Galliano « jazzy » ou celui du blues argentino, même Zappa ds quèques morceaux

  8. Bah kesstenanafout’ de paraître impolie ? Va à l’autre bout du wagon, fais-toi plaisir. Ne t’inflige pas les grands standards de Franck Michael repris par Yvette Hurner simplement pour rester polie aux yeux de gens que tu ne recroiseras jamais…

    A part ça c’est vrai que tu n’as pas de bol sur les accordéonistes : en un an à Paris je n’en ai croisé qu’un seul. Donc moi les fées elles se sont penchées sur mon berceau en me disant « Toi, tu vas en chier », mais par contre dans le métro je ne tombe que sur un grand black avec une énooooooorme… guitare sèche, et qui joue très bien.

  9. Tiens Nina, toi aussi t’habites sur la rame du RER A?
    (enfin moi j’y habite plus, mais ce traumatisme me suivra toute ma vie…) C’est un peu la rame du bonheur: grève, musicos, et quand tu prends celui de St Germain, garantie d’avoir au moins un clochard par jour qui te demande de la monnaie et t’insulte si tu refuses.
    Ah, souvenirs souvenirs.
    (que je rafraîchirai vers Noel, c’est la meilleure période pour profiter du RER, en dehors des canicules)

  10. Parfois, on parle de tout et de rien avec qqun et il se met à chialer parce que ce rien lui rappelle une histoire personnelle terrible.

    Ben moi, c’est l’accordéon. Ma mère en écoutait tout le temps quand j’étais môme…

    Je viens peut être de comprendre pourquoi je n’écoutais pas de musique étant petit.

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