Je ne suis pas fier

Par Gauthier
Article écrit il y a quelques mois, mais j’ai envie de vous le faire lire…
 
Je dis souvent que je suis une pute, souvent sur le ton de l’humour, en référence aux centaines d’hommes qui ont partagé ma couche. J’en suis à quelque chose comme 450 mètres de haut si je les mets les uns sur les autres, j’ai baisé 20 tonnes de chair (plus ou moins flasque), et j’ai sucé l’équivalent d’un immeuble de 15 étages (si on ne compte que ce que j’ai avalé, donc vous avez compris…). Bref, un constat digne d’une travailleuse sociale du bois !
 
Souvent j’y repense, en me disant que même si dans le lot y en a qui me donne envie de vomir quand j’y repense, il y avait bien quelque chose sur le moment qui m’a donné envie. Une étincelle qui m’a permis d’avoir une érection et de prendre du plaisir. Bref je suis un homme, et malgré ce qu’en disent les filles, on n’est pas des machines à baiser, on a une sensibilité quand même.
 
Alors qu’est ce qui m’a permis de baiser tous ces thons, qu’est-ce qui m’a permis de ne pas vomir pendant que je le faisais, qu’est-ce qui m’a empêché de demander de payer avant de passer à l’acte ? Je dis souvent que si certains m’avaient laissé 50€ sur l’oreiller, ça n’aurait pas été plus glauque. Et pourtant je ne l’ai jamais fait (me faire payer). Pourquoi ? Je dois avoir une dernière once de dignité quelque part…
 
Non c’est surtout parce qu’il doit y avoir quelque chose qui m’a motivé sur le moment, mais pourquoi je n’arrive pas à me souvenir pourquoi j’ai couché avec ce thon si horrible et si nul au pieu ! Pourquoi ? Putain, mais il y a bien quelque chose, je sais pas moi, ne serait-ce qu’un état éthylique profond, ou sous prod’, ou une intense dépression… N’importe quoi, mais quelque chose !
 
Voilà ce à quoi je pensais lundi soir, et j’étais incapable de mettre le doigt dessus. Mais je n’étais pour autant pas prêt à me résigner, non ce n’est pas possible, il y a forcément quelque chose qui m’a poussé à coucher avec eux. Ce fut peut-être bref et insoupçonné, mais sur le moment il y a dû y avoir quelque chose !
 
Et à force de me poser cette question, j’ai décidé de tenter une expérience. Et je n’en suis pas fier de devoir arriver à de telles extrémités… Je prends un mec au hasard sur msn, un qui me veut depuis quelques semaines, un qui me fait comprendre que je peux faire tout ce que je veux avec lui parce que je suis trop beau, gentil, fantastique, blablablabla…
 
Je le choisis selon les critères suivants : il ne plait pas en photo, il est trop vieux, trop poilu, trop pédale, sans rien qui puisse me donner envie ne serait-ce que de lui faire un smack ! Bref tout en ce mec me répugne complètement. Et je lui dis « ok, ce soir on baise ».
 
J’ai déjà eu des pannes, une seule complète, et deux autres qui sont venues troubler mes ébats de façon intermittente. Il serait tout à fait logique que j’en ai une totale.
 
J’arrive chez lui, on papote, il m’offre un verre d’eau, on fume une clope, et il se colle à moi, beurkh il est vraiment pas beau… Je lui demande de changer la musique pour qu’il se décolle, je prends une respiration, et il se recolle à moi aussitôt, me couvrant de compliments, mais rien n’y fait, j’ai toujours envie de vomir…
 
Il commence à m’embrasser, j’ai le cœur au bord des lèvres… Je lui demande de baisser la lumière, il s’exécute. Et là il commence à se déshabiller « Gauthier ferme les yeux et pense à autre chose » me dis-je ! Et il m’enlève mes vêtements, je lui précise que je suis fatigué, d’où l’absence d’érection, il me dit que c’est pas grave qu’il va s’occuper de moi !
 
Et il s’occupe de moi, et je ferme les yeux, tout le temps, je les ferme quand je l’embrasse, quand il me suce, quand je le suce, tout le temps, le plus possible, il ne faut surtout pas que je le vois, je m’imagine à des milliers de kilomètre, faisant tout autre chose, mais rien à faire je suis bien sur son canapé en train de le sucer…
 
Il est très câlin, très affectueux, me couvre de compliments, et me demande de le prendre. J’en suis incapable, mais merde, j’ai déjà fais tout le reste, il faut que je sache si je peux jouir… Je peux être un bon acteur, mais là je ne pourrais pas faire semblant !
 
Je l’ai pris, et j’ai joui, en fermant les yeux… Je me suis déjà senti une merde dans ma vie, mais vraiment une merde, mais jamais comme ça ! Je suis pire que tout, comment peut-on coucher avec quelqu’un qui vous répugne, qui vous dégoûte, et avoir quand même une érection et une éjaculation (je ne me ferais pas l’affront de parler d’orgasme, parce que là par contre j’en ai pas eu !).
 
Alors voilà, j’en fais le constat suivant : j’ai sûrement déjà dû faire ça dans ma vie, mais je ne m’en souvenais plus, je me raccrochais à la douce pensée que « non mais il y avait forcément quelque chose qui t’as donné envie sur le moment ». Maintenant je sais que non, ce n’est pas le cas !
 
J’ai honte, je me dégoûte, je salis tout ce que je touche, je mérite mon célibat et ma solitude.

17 réflexions sur “Je ne suis pas fier

  1. ok ! 1 peu glauque,tant pis,avance,embellie ta vie,recherche le sublime de chaque instant pour le rendre tjrs mieux,tjrs plus beau et répulse ce qui 1 jour te dégoutera.Rends la scintillante ta vie ,tu en es le maître d’oeuvre…..ok pas tjrs si simple.

  2. Perso, ça m’a toujours un peu interpellé ton rapport au sexe. Il faut baiser, baiser, baiser. Des plans culs, on en a tous fait mais je sais que je serais pas capable de me taper autant de mecs, j’en vois pas l’intérêt. Je crois qu’il serait temps de comprendre que c’est pas parce que vous êtes pédés (je parle pas que de toi, là) que vous devez baiser 4 fois par semaine (avec si possible 4 mecs différents). Le sexe, c’st bien mais ce n’est pas une fin en soi.

    Perso, vos jeux « CSP » et co, je trouve ça plus navrant qu’amusant. Il serait peut-être temps de goûter à une vie sexuelle de qualité.

  3. oh , ejecte-toi, propulse-toi ds 1 ailleurs,remonte cette pente savonneuse G.Suis sur que tu peux etre fier de quantités d’autres trucs de ta vie. alors on sourit,on rigole,on s’éclate et l’on vit.Courageeeeeeeeeee

  4. Comme je l’ai dit chez toi ce matin, tout le monde n’a pas le même rapport au sexe…

    Ta sensibilité doit s’exprimer d’une autre manière que l’acte physique… Ce n’est pas une tare, jute une particularité.

    Oui, over-blog débloque à mort de puis ce matin. Mon blog avait même complètement disparu pendant un moment, et je ne peux même pas poster mon article du jour…

    Sad isn’t it ?

    Meuh !

  5. Mais comment as tu fait pour ne pas partir en courant??? Je sais bien que tu voulait tenter une expérience mais de là à devoir femer les yeux, penser a autre chose et chercher tout les stratagèmes pour qu’il s’éloigne de toi…
    Mais tu as peut être aidé cette homme dans une misère sexuelle prononcée, et tu as fait ta BA de la journée.

    PS:Pendant un temps, les blogs avaient complétement disparus mais ça à l’air dŽêtre rétabli, j’espère que ça va durer

  6. J’ai un pote homo (et journaliste) que j’avais perdu de vue depuis 10 ans qui vient de refaire surface en nous envoyant un faire part de naissance… Qui sait? Peut-être dans 10 ans liras-tu tout ça avec un boutdchou dans tes bras et une petite femme pour donner de la tendresse et non de la chair…

  7. Yome, tu m’as fait rire!!!

    Perso, je préfère me branler que de me faire sauter par n’importe qui, surtout si c’est nul. Au moins, quand je me branle, j’ai un orgasme.

  8. A propos du commentaire de Vonwolf, juste une remarque: et pourquoi un homme ne donnerait-il pas de la tendresse à un homme, aussi? La tendresse n’est pas l’apanage des hétéros!

  9. ok happy, je reconnais le fait… Ce n’est sans doute pas l’apanage des hétéros; en fait, je n’en sais rien; je ne connais pas le tendresse chez les homos, même chez mes potes homos..

  10. AVANT PROPOS: il est très important avant de lire ce comm que chacun ici réalise que Gauthier est quelqu’un que j’aime bien, et ce à bien des aspects. N’ayant pas la chance de le connaître, je lui livre un point de vue extérieur qui, bien que sans complaisance, n’est motivé que par l’intérêt que je lui porte humainement et qu’il mérite à mon avis.

    Gauthier, je ne lis ce blog que par intermittence aussi n’ai je pas parcouru chacun de tes articles, mais avec tout le respect que je porte à tes qualités intellectuelles (et même oserais-je dire « à cause d’elles »), je m’insurge un peu de ton billet.

    Je m’en explique : comme je le disais je n’ai pas lu systématiquement tout ce qui a pu être publié ici, mais il se trouve que j’ai déjà eu l’occasion de lire plusieurs fois l’anecdote sur le nombre de mètres/mec que tu t’es tapés, combien tu te sens moche et à quel point un suivi psychologique te serait nécessaire.

    Même si je te rejoins complètement sur ce dernier point, il me semble assez évident que le titre même de ce billet (je ne suis pas fier) est d’une grande complaisance parce qu’il s’agit justement ici d’une manifestation flagrante de ton orgueil.

    Tu ne perds en effet jamais une occasion de te vanter du nombre d’hommes t’ayant connu physiquement (je préfère ce terme à « intimement », car je pense au contraire qu’il y en a eu bien peu en ce sens, et c’est à dessein que j’évite le terme), tout autant que tu te complais à décrire tes qualités d’amant exceptionnel et tes pratiques d’homme à homme (donc actif bien entendu) qui feraient tout le sel de ta réputation.

    C’est une attitude qui se comprend du propre aveu de quelqu’un dont le souci de plaire est constant, mais le lectorat n’est sûrement pas dupe de ce ton faussement contrit qui tendrait à faire passer « la pute » pour un simple homme en mal d’amour.

    Pour être passé par cette phase (même si j’avoue avoir été plus sélectif dans mes choix et de ce fait ne pas non plus totaliser des éta(la)ges entiers de « viande »), notamment en ce qui concerne les expériences un peu « extrêmes » (triolisme, sexe drogue et champagne), je te suggère amicalement de réfléchir à l’image que tu as de toi et je pense:

    -d’une part que cette dernière te satisfait bien plus que tu ne le prétends,
    -d’autre part, que par conséquent la motivation qui te pousse à écrire dans ces colonnes est tout autre et que, si mal être il y a parfois, il est plus à rechercher du côté de la confiance en soit que d’un éventuel comportement de « salope ».

    Je ne tiens pas à faire de psychologie de comptoir, d’autant plus si c’est pour te vexer (alors qu’il y a des aspects de ta personnalité, quand il ne s’agit pas de se prouver sa valeur, qui éveillent mon intérêt) mais à notre âge il me semble qu’il est grand temps de cesser de (se) raconter des histoires.

    Tu n’as pas le profil d’une victime, ni de ton image, ni (apparemment) de ton passé, tu serais même plutôt un prédateur, mais le fait est que tu t’attaques pour cela à plus faible que toi: des mecs qui ne te font pas peur, qui ne t’impressionnent pas et qui se sentent honorés d’être retenus par toi.

    J’en veux pour preuve, dès que l’un d’eux n’entre pas dans la catégorie des thons ou des coups d’un soir, tout ton manque de confiance en toi ressort et il semble alors que c’est un autre qui s’exprime.

    C’est cette autre personne, celle qui doute comme tout le monde, aime ou pleure et espère comme tout un chacun, qui me semble plus proche de ton « moi intérieur », et non ce personnage « people » déluré et un rien paradoxal, qui affecte tantôt de ne se préoccuper de rien, tantôt d’avoir peur de tout.

    Mon intention n’est pas de te démolir (enfin de toutes façons il est clair que ça n’aura pas été le cas), mais il me semble dommage d’être si intelligent, (apparemment) beau, et de devoir jouer un rôle pour se sentir intéressant.

    Mais peut être en jouons nous tous un? Quoiqu’il en soit je crois que l’on vit mieux lorsque l’on s’assume (au sens large bien entendu), et la complaisance de ce genre d’articles cache à mon avis bien plus que le regret de s’être offert à tant de monde sans l’avoir sincèrement désiré.

    Mon conseil est donc de faire preuve de plus d’honnêteté dans son comportement en assumant totalement d’apprécier de plaire, sans pour autant choisir n’importe quelle occasion pour établir les scores du nombre de gens qui nous ont effectivement apprécié.

    J’ai failli effacer ce billet après l’avoir écrit, mais j’ai dans l’espoir que Nina comme toi comprendrez ma position et saisirez qu’il n’y a de ma part aucune agression à ton égard. Plutôt une manifestation de lassitude à l’égard de ce qui n’est qu’une facette de personnalité et prétendrait se présenter comme un tout…

    En espérant que tes soucis de santé se sont résolus (et oui ça aussi j’ai connu, de là à dire que les mêmes causes mènent aux mêmes effets…) je te dis à bientôt.

    Cordialement

    Yann

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